• Synopsis : Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup. Trop petit, trop caractériel, trop imprévisible, il a de nombreux défauts mais une détente et des aptitudes remarquables. De compétition en compétition, le duo progresse et s’impose dans le monde de l’équitation. Mais les JO de Los Angeles sont un terrible échec et Pierre prend alors conscience de ses faiblesses. Avec l’aide de Nadia, sa femme, et de Raphaëlle, la groom du cheval, Pierre va regagner la confiance de Jappeloup et construire une relation qui va les mener aux JO de Séoul en 1988.

    De Christian Duguay avec Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de Lââge 

    Sortie le 13 mars 2013 

    Un mois que je veux voir ce film ... heureusement que c'est un succès (plus de 1,6 millions d'entrées à ce jour) et qu'il est donc encore à l'affiche, j'ai pu enfin satisfaire mon envie, et j'en suis bienheureuse (et/ou bien heureuse) ! 

    Car, bizarrement, si j'essaye de le comparer au thriller Effets Secondaires vu juste avant, il y a davantage de suspense dans celui-ci bien qu'il soit adapté du roman de Pierre Durand et basé sur des faits réels et donc connus de tous ... (enfin de moi en tout cas qui me rappelle tellement les deux Jeux Olympiques ici évoqués et l'histoire de ce cheval et de son cavalier ...).

    Pourquoi du suspense ?

    Parce qu'ici le scénario est tellement bien écrit, intelligent et finement ciselé, qu'il met en avant les bondissements et rebondissements de l'intrigue dont on connaît pourtant le dénouement, parce qu'il nous dépeint les tourments et les doutes de l'homme, ses désespoirs, son combat, sa ténacité, sa persévérance, ses peines et ses joies. C'est un suspense émotionnel et sensitif ... 

    Parce que, aussi, les relations (romancées) entre ses parents, son épouse et la jeune lad sont particulièrement étoffées et valorisées.

    Parce qu'il lui a fallu beaucoup de temps et de patience pour apprivoiser et monter ce petit cheval fougueux et impétueux mais qui avait une incroyable détente et un talent hors du commun.

    Parce que nous sommes tout à la fois plongés dans l'histoire du cavalier Pierre Durand et de son cheval Jappeloup mais aussi de l'acteur-scénariste-dialoguiste Guillaume Canet.

    Car c'est lui qui est à l'origine du film (ou presque ...) même s'il ne le réalise pas lui-même (il expliquait que c'était difficile pour lui de tout concilier dans ce film très physique et très pointu).

    Il explique : "Un jour, Mario Luraschi (coordinateur des cascades équestres sur le film) m’a laissé un message pour me dire qu’il voulait me présenter son ami Pascal Judelewicz. Passionné par le sujet, ce producteur rêvait de faire ce film depuis 1995. Son enthousiasme m’a bluffé, séduit… et convaincu. (...) J’avais prévu de lever le pied pour me consacrer à mon enfant. Mais il savait que le sujet me passionnait et que je me prendrais au jeu. Pensant passer rapidement le relais à un auteur, j’ai rédigé dix pages puis de fil en aiguille, j’ai écrit des séquences et j’ai commencé à les dialoguer… Au bout de quinze jours, j’ai compris que je ferai le scénario. Je n’avais que quatre mois pour tout boucler".

    Il est d'autant plus impliqué et investi que l'acteur se destinait à une carrière de cavalier de haut niveau et que l'histoire trouve des résonances dans sa propre vie. Il a d'ailleurs repris les entraînements intensifs pendant presque deux mois, plusieurs heures par jour, pour être crédible à l'écran.

    Il n'est absolument donc jamais doublé pour davantage de vraisemblance. Et franchement, non seulement Guillaume Canet délivre une performance d'acteur tout en pudeur, en questionnements, en remises en questions (il m'a fait pleurer ... je ne supporte pas voir un homme à terre, ça me bouleverse ...), mais également une performance de cavalier hors pair.

    Qui plus est magnifiquement filmé et mis en lumière ... tous les plans sont minutieusement étudiés, précis, nets, certains sont tout simplement ahurissants, les cadrages sont justes et bien placés (il faut sinon c'est risque d'accidents ... d'images je veux dire). Christian Duguay, également cavalier et qui connaît donc son affaire sur le bout des doigts, a su valoriser chaque mouvement du cheval, ses pas, ses trots et ses galops, a su capter les moments M, les instants T, et nous présente une réalisation sans aucune fausse note, fluide et totalement maîtrisée.

    Et le film vaut aussi pour tous les autres acteurs. Il est porté non seulement par les épaules fortes et sûres de Guillaume Canet mais aussi par une Marina Hands particulièrement touchante (elle a été le premier amour de l'acteur et leur complicité se ressent à l'écran), un Daniel Auteuil parfait, et une Lou De Lââge magnifique, une vraie révélation cette petite, je pense qu'elle peut aller très loin, elle a un sacré potentiel sous le sabot ... 

    Un biopic de toute beauté, bourré d'émotion et de sincérité, d'une superbe photographie, d'une réalisation magique, d'une bande musicale intelligemment choisie ... spectaculaire, authentique, profond ... les qualificatifs me manquent ... 

    Guillaume Canet y est pour beaucoup, pour vraiment beaucoup et je soupçonne qu'il pourrait bien être sur la liste des prochains "césarisables" ... et pas que pour ses performances hippiques ...

    Je le lui souhaite, il le mérite, et le film vaut largement le succès qu'il rencontre .. il faut en tirer une belle leçon de vie : toujours croire à ses rêves et tout mettre en oeuvre pour les réaliser ... "Faites de votre vie un rêve et de vos rêves une réalité" ...

    A voir sur grand écran pour mieux apprécier les grands espaces (de vue, de temps, de sensation et d'horizon ...).


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  • Synopsis : Jon Banks est un psychiatre ambitieux. Quand une jeune femme, Emilie, le consulte pour dépression, il lui prescrit un nouveau médicament. Lorsque la police trouve Emilie couverte de sang, un couteau à la main, le cadavre de son mari à ses pieds, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé, la réputation du docteur Banks est compromise…

    De Steven Soderbergh avec Jude Law, Rooney Mara, Channing Tatum et Catherine Zeta-Jones

    Sortie le 3 avril 2013

    L'affiche était alléchante, la signature majeure et le casting quatre étoiles ... 

    Et pourtant, hélas, le résultat n'est guère à la hauteur de ces promesses.

    Déjà, à la base, le scénario plante ses fondations sur une intrigue alambiquée, capillotractée, convenue et sans surprise, sur des airs de déjà-vus et déjà-tout-compris ... 

    Bon peut-être suis-je trop intelligente (allez savoir !) ou alors l'histoire est vraiment faiblarde, mais j'avais capté l'essentiel en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! merci pour le suspense ... ou pas !

    Du coup, je me suis passablement ennuyée attendant, que dis-je espérant, à chaque coin de rue et de ligne des rebondissements qui sonnaient faux et mal ... pour un film taxé de "thriller psychologique", il n'y nul frisson et encore moins d'exquises prises de tête sauf à tenter de comprendre certains plans surprenants (dans le mauvais sens du terme), une montagne d'invraisemblances, des twists, retwists, surtwists, une seconde partie traînarde et/ou une fin quelque peu bâclée ... on peut à la toute rigueur accorder à Steven Soderbergh le bénéfice de dénoncer les malversations des lobbyings pharmaceutiques ...

    D'autant que la réalisation classique (qui tenterait presque par l’esbroufe de nous faire oublier les faiblesses scénaristiques) ne rehausse en rien un des derniers films (sinon le dernier, vaudrait mieux) signé Soderbergh qui prend bientôt sa retraite ... il a raison, je pense, de se retirer ... au moins le temps de se remettre en question et de retrouver son écriture et sa caméra incisives, justes et soignées de ses débuts.

    Reste que l'interprétation des quatre acteurs permet toutefois de sauver un peu cette oeuvre du désastre complet. Jude Law est abscons à souhait, tout en ambiguïté et en ambivalence ; Rooney Mara, que l'on attendait au tournant après son excellente prestation dans Millenium, révèle des aspects de son jeu jusqu'alors inconnus, elle s'avère ici pleine de mystère(s) et de nuances ; Catherine Zeta-Jones serait presque le "côté face" de Sharon Stone dans Basic Instinct ; quant à Channing Tatum, il prouve qu'il n'est pas qu'un beau gosse ...

    Un film du dimanche soir pour ceux qui ne sont pas regardants sur la qualité de la plume ou qui sont fans absolus d'un des acteurs ... 


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  • Synopsis : Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross.

    De Derek Cianfrance avec Ryan Gosling, Bradley Cooper et Eva Mendes 

    Sortie le 20 mars 2013 

    Beau temps, affiche alléchante et excellente réputation : il ne m'en fallait pas plus pour aller voir ce film prometteur ... 

    Et là, la claque ! 

    Scotchée dans mon fauteuil de la toute première à la toute dernière seconde ... 

    Porté par un scénario précis et techniquement parfait, qui ne s'appuie pas sur des rebondissements mais plutôt sur des virages à 360 degrés, et ce dans tous les sens du terme, avec dérapages contrôlés ou non, ce film est un pur chef d'oeuvre.

    "La place sous les pins" c'est la traduction du nom de la ville qui va être non seulement le théâtre mais au coeur de l'action. Cette ville qui va saigner, qui va pleurer, qui va craindre, qui va vaincre ... 

    Dans cette ville, représentative de l'Amérique profonde, il y a les trois héros qui vont s'affronter et se confronter ... 

    Tout d'abord, ce petit braqueur de banque dont l'objectif est à la base fort louable. Ensuite, ce policier intègre et droit dans ses bottes, rongé par le doute et la culpabilité. Puis la femme par laquelle tout arrive ...

    La signature de Derek Cianfrance réside tout d'abord dans la qualité de sa réalisation et de sa photographie. Des prises de vue hallucinantes, des courses-poursuites haletantes, des déplacements en caméra subjective à vous donner le tournis. Tout contribue à nous plonger tout entier dans le film, sans filet, sans retenue, découpé en plusieurs parties.

    Premier pan où l'on suit Ryan Gosling dans les banques, sur sa moto, dans ses dérives et dans sa fuite en avant ... on est tout à la fois subjugués et séduits par ce personnage brut et incisif.

    Premier virage ... 

    Deuxième pan où l'on suit Bradley Cooper dans ses tourments, ses interrogations, ses atermoiements ... 

    Deuxième virage ... 

    Les autres ne se disent pas, les autres se prennent à contre-courant, en épingle à cheveux ou droit dans le mur ... mieux vaut ne pas trop en savoir pour savourer chaque tournant ... jusqu'à une fin (le dernier quart d'heure) saisissante et bourrée d'émotion (j'ai encore bien pleuré, merci Monsieur Kleenex ... !).

    Ce film n'est assurément pas un film comme les autres, ce film est un chef d'oeuvre de construction constitué d'un ensemble de pièces et de détails qui s'emboîtent les uns dans les autres comme un puzzle qui nous dévoile un tableau poignant et bouleversant, des portraits approfondis et étoffés.

    Mais on ne peut pas en parler sans porter aux nues les acteurs qui sont ici au sommet de leur art et qui en sont la substantifique moëlle : Ryan Gosling est toujours parfait, son jeu est fascinant, tout en relief, il se passe mille choses dans son regard, son sourire en coin, ses attitudes et gestuelles ... Eva Mendes est enfin convaincante et trouve ici sans nul doute un de ses meilleurs rôles, c'est lorsqu'elle est sans fard qu'on peut percevoir ses qualités d'actrice ... mais celui qui porte le film sur ses épaules, celui qui surprend, le plus magistral s'avère être Bradley Cooper. Il est tellement excellent qu'on en oublierait presque (je dis bien presque !) combien il est beau. Il est magistral dans ce rôle en total contre-emploi de ce qu'il a pu nous proposer jusqu'à présent (abordé précédemment dans Happiness Therapy).

    Son intelligence transparaît dans chaque plan, il joue avec pudeur, sobriété, humilité, générosité, jusqu'à la fin où il est absolument phénoménal à vous tordre le ventre ... 

    C'est lui et lui seul la tête d'affiche.

    Pour résumer, c'est une oeuvre qui réunit tous les ingrédients pour être majeure : une excellente réalisation, un scénario et des dialogues finement écrits, une bande musicale sublime (restez jusqu'au générique, il me semble bien que c'est une chanson de Bon Iver qui clôture le film et il faut bien cinq minutes avant d'avoir la force de se relever de son fauteuil ...), une interprétation phénoménale (sans oublier tous les seconds rôles ... dont les plus jeunes qui délivrent également un jeu impeccable).

    A voir absolument.

    Immanquable et inoubliable.


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