• Synopsis : Flics sur Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d'une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture. Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé . Il va tout perdre. Sa vie de famille. Son job de flic. Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d'une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d'un règlement de compte mafieux. Très vite, il fera l'objet de menaces. Simon va tout faire pour protéger son fils et retrouver ses poursuivants. Le duo avec Franck va au même moment se recomposer. Mais ce sera aussi pour eux l'occasion de revenir sur les zones d'ombre de leur passé commun. 

    De Fred Cavayé avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche et Nadine Labaki

    Sortie le 5 février 2014

     

    Je tenais absolument à voir ce film ayant adoré les deux premiers de Fred Cavayé (Pour elle et A bout portant).

    Le réalisateur boucle donc ce qu'il définit comme une trilogie, ses trois films s'inscrivant parfaitement dans la même lignée, Mea Culpa étant un réussi mixte des deux premiers.

    La première évidence est dans le casting bien entendu puisque le cinéaste réunit ses deux acteurs fétiches mais on perçoit tout le long une réelle et légitime parenté entre les trois.

    Alors on éludera quelques facilités et pompages scénaristiques, l'intrigue n'est pas forcément des plus originales ni inattendues, malgré un twist final qui n'était pas forcément prévisible, mais il faut reconnaître que le talent de Fred Cavayé réside davantage dans sa réalisation et le maniement de sa caméra, dans les moyens qu'il met au service de son film, dans ses décors parfois surprenants qui donnent à certaines séquences une dimension irréelle, dans sa direction d'acteurs, mais surtout et avant tout dans son extrême précision et sa justesse.

    Tout est étudié finement et intelligemment pour mettre le spectateur en situation, au coeur de l'action.

    Car de l'action ça il y en a, à revendre même, presque trop, on a peine à reprendre notre souffle dans ce thriller haletant (et je pèse mon mot). 

    Beaucoup de courses poursuites, de luttes et combats à mains nues, de tirs, de séquences ahurissantes, le film est diablement efficace et dynamique, admirablement mis en scène et réalisé. C'est de là dont il tire une de ses principales forces.

    Mais ce qui lui procure une vraie intensité est l'interprétation magistrale des deux acteurs. Autant parfois je maudis Vincent Lindon de se complaire dans des rôles introspectifs, taciturnes et taisants, autant quand il commence à s'énerver et se mettre en mouvement il est bigrement bon. 

    Par contre, Gilles Lellouche m'épate de plus en plus, il a pris sacrément de l'épaisseur, il est excellent et dans l'action et dans les nuances de jeu aux moments choisis, il est assurément une valeur sûre du genre.

    Qui plus est, l'on sent bien que les deux sont totalement investis et impliqués, lors du tournage ils se sont tous deux blessés à plusieurs reprises voire gravement (Gilles Lellouche a tenu à ne pas être doublé même pour des scènes ardues). Cela ne donne que plus de crédibilité à l'ensemble, et il en faut dans la mesure où l'intrigue ne l'est pas toujours.

    Enfin, les rôles secondaires sont admirablement servis : Nadine Labaki est loin d'être une potiche et le gamin (Max Baissette de Malglaive) est absolument adorable et sacrément doué, faisant preuve d'une belle maturité.

    Finalement, je me rends compte que, malgré quelques bémols dans l'écriture pas toujours rigoureuse, j'ai vraiment adoré ... car on ne s'ennuie à aucun moment, pris à la gorge par la redoutable efficacité du film dont le format assez court (1 h 30) aide assurément à lui octroyer énergie et vivacité.

    Vivement le prochain car je crois pouvoir dire que je suis fan de Fred Cavayé ...


    2 commentaires
  • SynopsisEntre fiction et réalité, AMERICAN BLUFF nous plonge dans l’univers fascinant de l’un des plus extraordinaires scandales qui ait secoué l’Amérique dans les années 70. Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld, et sa belle complice, Sydney Prosser, se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso, de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito. Le piège est risqué, d’autant que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn, pourrait bien tous les conduire à leur perte…

    De David O'Russell avec Christian Bale, Amy Adams, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Jeremy Renner

    Sortie le 5 février 2014

     

    Voilà bien longtemps que j'avais donc déserté mon cinéma préféré (plus de trois mois déjà) mais, en ce dimanche 9 février, mes pas m'y ont menée ... il faut dire que la présence à l'affiche de mon (très) cher Bradley Cooper, la réputation qui l'a précédé, le succès critique et public reçu outre-atlantique et l'intense promotion hyper-médiatisée (Bradley en France, moult fois interviewé - et l'on (je) craque encore devant son regard bleu lagon et son charmant accent) m'ont fortement incitée à me précipiter en salle.

    Après un samedi pluvieux, un dimanche heureux car, non seulement le soleil était au rendez-vous mais en plus, cerise sur le gâteau, il y avait juste avant (avec un timing qui semblait étudié pour) l'arrivée sur le tapis rouge de Kad Merad, Alice Pol et mon (très) cher Dany Boon venus présenter Supercondriaque en avant-première (un des films les plus attendus de ce début d'année et que je ne manquerai assurément pas ! j'ai même pu parler à Dany et avoir une photo avec lui).

    Mais fi de mes digressions et venons-en à l'essentiel : American Bluff avec mon cher et tendre devant lequel, même cheveux en mode bouclettes serrées, j'ai bien bâdé ...

    Heureusement, oserais-je dire, qu'il y a eu bâdage de beau gosse, car j'ai eu un peu de mal à entrer dans le film dont le début est quelque peu laborieux.

    Un peu trop écrit, un peu trop parlé, un peu trop longuet, par instants par trop théâtral ... il faut bien l'avouer, je sentais la déception s'installer ... mais c'est alors que le génie de David O'Russell s'est réveillé, et moi avec ! Il a l'art de placer justement et judicieusement aux bons moments, juste avant que l'ennui ne pointe, des scènes voire séquences complètes qui emportent le morceau et vous emballent tout ça dans un papier cadeau étincelant (celle dans la discothèque en est l'exemple le plus flagrant et le plus réussi) ... 

    Et finalement peu à peu, malgré la complexité de l'intrigue qu'il ne faut pas chercher à comprendre dans son intégralité tant on pourrait la considérer comme anecdotique (là n'est pas le propos principal, le cinéaste s'attache davantage à nous présenter des portraits de personnages atypiques, sympathiques et empathiques, ainsi qu'un retour en arrière au coeur des années 70 - décors, costumes ...), on se laisse prendre au jeu et surtout à l'intelligence qui transpire de (et sur) tous les plans.

    Intelligence scénaristique (car l'écriture est vraiment brillante), réalistique (quelques mouvements de caméra éblouissants et ahurissants, quasi-lelouchiens, partant par moments fugaces dans des envolées lyriques quand on s'y attend le moins), et surtout et avant tout de direction d'acteurs, même si l'on sent une grande part d'improvisation et que David O'Russell ne fait que leur donner des directives purement basiques.

    Parlons-en des acteurs ! Car oui, le film vaut essentiellement pour l'interprétation des cinq (six) acteurs principaux. Christian Bale méconnaissable, ou l'art de se glisser dans la peau de ses personnages comme un caméléon, Amy Adams absolument exquise et merveilleusement mise en valeur dans des tenues divines aux décolletés plongeants hallucinants, Jeremy Renner juste et intense, Elisabeth Rohm (que je tiens à citer car tout aussi excellente et un peu oubliée) parfaite ... bien entendu, les deux qui sortent du lot, et haut la main, sont Jennifer Lawrence qui apporte de la légèreté et de la luminosité qui ne cessent d'éclairer le film et Bradley Cooper qui m'a juste sidérée (et je suis objective ! ou pas ! mais si !) ... il a une puissance et une rapidité de jeu incroyables, tout en nuance, en relief ... il a une vraie aisance tant dans le verbiage que dans le mouvement et/ou la mouvance (et hum oh la la quel danseur !!) ... 

    Au bout du compte, je n'ai pas senti passer les deux heures et quelques du film qui aurait pu se permettre d'être amputé de vingt bonnes minutes pour gagner en dynamisme et en énergie (même si les acteurs en donnent beaucoup à eux seuls ...) ...

    C'est une oeuvre brillante, bluffante, méritant certainement son statut de favori aux prochains Oscars (pas moins de dix nominations, dont une deuxième consécutive pour Bradley qui aura toutefois fort à faire vu la concurrence, Jared Leto risque fort de lui souffler le trophée, tout auréolé de son Golden Globe).

    Déjà, on aura une première idée dès cette nuit avec la Cérémonie des BAFTA ... 

    Verdict dans quinze jours ... 


    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires