• ET SOUDAIN TOUT LE MONDE ME MANQUE

    Synopsis : La famille, c'est compliqué…  Surtout quand Eli, le père, bientôt 60 ans, attend un enfant de sa nouvelle femme. À l’annonce de la nouvelle, ses deux grandes filles, Dom, qui cherche a adopter, et Justine, qui passe d’un petit ami à un autre sans trop d’état d’âme, sont ébranlées.  Pour se rapprocher de Justine avec qui il n’a jamais pu s’entendre, Eli a la bonne idée de se lier d’amitié avec tous ses ex… A son insu.  Mais lorsque Justine tombe de nouveau amoureuse et qu’Eli s’apprête à tout gâcher, la famille est sur le point d’imploser. Est-ce que tout ce petit monde va parvenir à se réconcilier avant qu’il ne soit trop tard ?

    De Jennifer Devoldere avec Mélanie Laurent, Michel Blanc, Géraldine Nakache

    Sortie le 20 avril 2011

    Un film "pas vraiment" : pas vraiment réussi, pas vraiment raté, la réalisatrice cherchant un peu son sujet et confondant un peu trop souvent sensibilité et sensiblerie, surtout dans la dernière partie.  Elle ne fait qu'esquisser des portraits touchants sans vraiment approfondir les relations humaines ni révéler la genèse des différends. Il n'y a pas vraiment d'histoire, pas vraiment de dialogues ...

    Sa caméra s'avère davantage spectatrice qu'inquisitrice alors que pour ce genre de film plutôt intimiste, on attend qu'elle s'immisce à l'intérieur de ses personnages, et Jennifer Devoldere oublie par là-même - par pudeur sans doute, j'espère - de dévoiler les secrets douloureux. Elle ne fait que les aborder mais passe immédiatement à autre chose, laissant libre cours à toute interprétation, les scènes se succèdent sans réel fil conducteur.

    On comprend vite que le père et la fille ont pris des distances qu'ils cherchent à raccourcir, maladroitement, gauchement, avec hésitation et indécision. Mais malheureusement, l'émotion reste sur le seuil de leur histoire, un peu trop souvent effleurée jamais vraiment explorée (j'avais déjà remarqué ce fait dans le précédent film de la cinéaste "Jusqu'à toi" qui ne trouve jamais le bon ton).

    Toutefois, le film recèle de bien jolis moments, si l'on excepte quelques instants qui se voulaient sûrement drôles mais qui tombent à plat (mais que vient donc faire l'anecdote "Dame Pipi" au milieu de tout ça ?? inutile et superflue .. à désirer toucher du bout du doigt le manque d'assurance du père, il y avait plein d'autres manières plus habiles et moins stupides ..), si l'on passe outre une réalisation plate et linéaire, et les ruptures de ton, reste quelques scènes émouvantes entre les deux personnages principaux, et même avec certains personnages secondaires.

    Mélanie Laurent et Michel Blanc inondent de talent. Mélanie est ici lumineuse, lunaire et solaire, sa voix rocailleuse et ses grands yeux bleus vous captivent. Michel Blanc, davantage en retenue, dans un rôle complexe et sibyllin, interprète une sorte de clown triste, blasé et désabusé, un père absent et terriblement agaçant qu'on adore détester, et prouve encore une fois, s'il en était besoin, qu'il est bien meilleur dans ce genre de rôle que dans la comédie pure.

    Dommage toutefois que les seconds rôles manquent un peu de profondeur, enfin à l'instar de tout le reste, car Florence Loiret-Caille, dans sa quête à l'adoption est particulièrement attendrissante, Manu Payet avec ses yeux tombants est toujours aussi bon, et Géraldine Nakache est agréable et mignonne comme tout (mais sans surprise, toujours exploitée dans le même registre de bonne copine aux réflexions de "caillera", j'aimerais bien maintenant la voir évoluer vers des rôles plus forts et moins marqués). A noter aussi le micro-rôle de Kev Adams (un artiste découvert dans l'émission On ne demande qu'à en rire de Ruquier) (après le micro-rôle de Arnaud Tsamère dans la croisière, le début de grandes carrières ??).

    Un film assez personnel, original et plein de bonnes idées mais elles sont noyées sous un flux de bien moins bonnes, ce qui déséquilibre l'ensemble et en atténue l'impact émotionnel. Il est un peu terne et éteint.

    Jennifer Devoldere doit absolument désormais se concentrer sur l'essentiel - on sent un peu trop souvent ici la faiblesse de l'écriture et de la direction d'acteurs qui semblent parfois un peu perdus - pour convaincre car ici, à mon sens, elle passe complètement à côté de son film, d'une vacuité déconcertante, qui manque cruellement de cohésion, de consistance et d'intensité.


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