• LA PLANETE DES SINGES : LES ORIGINES

    Synopsis : Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

    De : Rupert Wyatt avec James Franco, Freida Pinto et Andy Serkis

    Nouveauté

    Après avoir vu et revu le film de 1968 avec un Charlton Heston charismatique, je me demandais si je serais à nouveau surprise par le genre. La réponse est oui et mille fois oui.

    J'y allais principalement, il faut bien l'avouer, pour James Franco dont je suis archi-fan depuis le tout premier Spiderman. Pendant que d'aucunes se pâmaient devant le surhomme stupide Peter Parker / Tobey McGuire, moi je n'avais d'yeux que pour le meilleur copain Harry Osborn / James Franco qui m'a alors séduite, puis définitivement conquise au fur et à mesure de sa carrière qui s'étoffe surtout dans l'excellent Harvey Milk ou encore par sa phénoménale prestation qui lui a valu bien des honneurs (nominations et récompenses) dans 127 heures de Danny Boyle.

    Et puis, ici, je me suis laissée prendre par l'autre génialissime acteur Andy Serkis qui a un incroyable don de faire passer les émotions dans des rôles pas faciles (puisqu'il est LE spécialiste des rôles de singes (King Kong) ou autres personnages grimés et transformés) (il a une palette énorme dans son jeu subtil et raffiné). Il était, selon le réalisateur, le seul acteur capable d’interpréter César : "Andy Serkis a beaucoup apporté au film. C’est le Charlie Chaplin de notre génération. J’entends par là qu’il est un des seuls acteurs qui exploite pleinement la technologie de la performance capture parce qu’il a parfaitement compris son potentiel et ce qu’elle permet de créer. Certains acteurs ont un peu peur de cette technique parce qu’ils pensent que cela les prive d’une véritable interprétation, alors que c’est tout le contraire."

    Je me suis aussi laissée prendre à l'intrigue soutenue et consistante, au scénario intelligent qui se densifie de scène en scène, allant crescendo jusqu'à un final grandiose et foutrement bien réalisé.

    Rupert Wyatt, ancré en permanence dans le réalisme et la crédibilité des situations, n'axe pourtant pas son film autour de l'action pure. Au contraire, il n'y en a pas tant que ça (d'action) mais l'intensité dramaturgique est telle qu'on ne peut être que soumis à ses intentions et aux accents émotionnels qu'il met dans chaque plan (les regards des protagonistes vous nouent les tripes).

    Chaque personnage évolue d'une manière inattendue : James Franco passe du scientifique froid et strict au fils, amant et même "père" qui s'attendrit, John Lightlow transmet également plusieurs facettes, et surtout Andy Serkis passe avec une absolue aisance du statut de singe domestiqué et docile au singe blessé et révolté, qui prend peu à peu conscience de ses capacités intellectuelles (l'évolution et le cheminement psychologique de l'animal sont très intéressants et pertinents). Tout ce petit monde dirigé d'une main de maître par un réalisateur qui orchestre son film avec magnificence et maestria.

    Outre quelques scènes particulièrement poignantes, il y a en a d'autres réellement spectaculaires (toutes celles dans la forêt de séquoias ou encore tout le combat final sur le Golden Gate) aux effets spéciaux admirablement réalisés qui ont exigé un énorme travail.

    "La principale difficulté pour Weta Digital a été le tournage du climax du film qui se déroule sur le Golden Gate Bridge de San Francisco. Le décor gigantesque a été construit près de Vancouver. Durant cette séquence se déroule une bataille épique entre les hommes et les singes – avec des cascades compliquées, des incendies, des explosions, des hélicoptères, des centaines de voitures et de figurants, et le brouillard de San Francisco – qui est aussi le point culminant de l’intensité narrative et émotionnelle et du parcours des personnages".

    Par ailleurs, Rupert Wyatt s'aventure à un nouvelle technicité pour améliorer la qualité de l'image et de la réalisation.

    Pour la première fois, les singes ont été créés numériquement grâce à la performance capture. Le superviseur des effets spéciaux, revient sur le processus de création : "Nous avons utilisé des combinaisons de performance capture et des casques pour filmer les expressions faciales des acteurs et enregistrer la totalité de leur jeu d’acteur physique. Mais pour la première fois, les acteurs de performance capture ont été filmés dans de vrais décors en même temps que les autres acteurs, ce qui a fait disparaître la barrière entre les effets visuels et les prises de vues réelles. Le tournage ressemblait donc à celui d’un film traditionnel. Les acteurs jouaient vraiment les uns avec les autres, et nous nous sommes occupés des effets visuels plus tard."

    De plus, le cinéaste n'oublie pas d'apporter une vraie morale à son film, d'une part parce qu'il est réalisé du point de vue du singe (et non des hommes) qui en est le héros principal, ce qui lui donne une dimension touchante et attachante - et pour lequel on est en conséquence vite partisan -, d'autre part parce qu'il pointe du bout du doigt les douloureuses expérimentations animales et dénonce par là-même les limites un peu trop souvent dépassées du viol des lois de la nature qui se révolte de plus en plus cruellement.

    Il en ressort une œuvre assez magistrale, tout à la fois émouvante, esthétique et époustouflante, résolument moderne redonnant par là-même un second souffle à l'histoire initiale, originale, efficace et nerveuse, portée par un James Franco sensationnel (comme toujours ...), un Andy Serkis extraordinaire qui compose un singe "plus vrai que nature" aux attitudes quasi-humaines qui nous permettent de ressentir pour lui une vraie empathie, un John Lightlow dans un second rôle ardu et une bien jolie Freida Pinto.

    Un film qui se conclut par une scène et un générique à ne pas louper (en second plan derrière les incrustations des noms) pour mieux comprendre la suite ... (ou plutôt le(s) film(s) précédent(s) - pas vu celui de Tim Burton - qui est le futur de celui-ci ... bien sûr ... et je passerai outre la chronologie - n'ayant pas particulièrement suivi les différents opus de la saga - ou éventuels anachronismes mais soulignerai toutes les références dans celui-ci au tout premier volet datant de 1968 de Franklin J. Schaffner, même si je ne m'en rappelle pas bien - cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu - et même si celui-ci peut très bien s'appréhender et se comprendre indépendamment) ... parce que les personnes qui sont sorties dès le premier mot apparu ont loupé le principal et toutes les implications qui s'ensuivent ... !!

    A voir absolument ... assurément ...


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