• Synopsis : Muriel est esthéticienne. Elle est bavarde, un peu menteuse, elle aime raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel estaussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie. 
    Lorsqu'une nuit Vincent, son idole, sonne à la porte de Muriel, sa vie bascule. 

    De Jeanne Herry avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte

    Sortie le 24 septembre 2014

     

    Sandrine Kiberlain est devenue une actrice majeure et incontournable du cinéma français et j'attends désormais impatiemment les films où elle apparaît à l'affiche.

    Celle-ci était particulièrement alléchante ... Laurent Lafitte s'impose peu à peu avec de plus en plus d'épaisseur et d'ambition ... la signature au scénario et à la réalisation de Jeanne Herry, que l'on sait être la fille de ..., méritait assurément une certaine curiosité ...

    Y ajoutant une déjà excellente réputation, il n'en fallait pas moins pour me décider.

    Le fait est qu'à l'instar de son titre, ce film, je l'adore.

    On oublie très vite, à part quelques inévitables références, que c'est la fille de Julien Clerc (et de Miou-Miou donc ...) qui est à l'écriture, tant on est séduits par son intelligence et sa finesse, son incroyable maturité et sa maîtrise. Jeanne Herry est peut-être une enfant de la balle, certes, mais elle a un réel talent dont il aurait été dommage de se priver.

    L'imparable et impeccable scénario (et les dialogues qui vont avec) est d'ailleurs un des atouts principaux de cette oeuvre captivante dont l'intrigue est diablement bien ficelée. 

    Malgré une réalisation et un rythme un peu trop linéaires (ce sera mon seul léger bémol que je mettrais sur le compte d'erreurs de débutante et/ou de jeunesse), la comédie policière prend des allures de vraie pépite tout à la fois inattendue et savoureuse (elle me rappelle un peu Poupoupidou par certains aspects).

    Se basant sur une idée originale et machiavélique, elle s'appuie sur le rapport ambigu, parfois borderline, entre une fan gentiment loufoque (mais pas tant que ça ... comme toutes les fans banales en fait !) légèrement mythomane et son idole tortueux et torturé. Qui va se jouer de l'autre ? Toute la question est là ... et c'est à partir de ce postulat que la réalisatrice a construit son film, avec un sens aigu du détail et de la précision, tant dans sa façon de raconter l'histoire que de la filmer.

    Le suspense est omniprésent et parfaitement (main)tenu de bout en bout. Le spectateur est sans cesse surpris au coin d'une scène ou d'une réplique qui va soudain changer toute sa perspective de l'histoire. Il est surtout en permanence balloté entre l'amusement face à un certain sens de la dérision et de l'ironie, et la fascination face à la tension psychologique qui s'installe peu à peu, jusqu'au point d'orgue que constitue l'interrogatoire de l'héroïne (une joute et des pirouettes verbales réjouissantes).

    Jeanne Herry a eu surtout la lucidité de faire appel à la seule actrice française capable d'assumer un tel rôle, tout à la fois sérieuse, discrète, effacée et un peu dingue, fantasque, pleine de fantaisie et de poésie.

    Sandrine Kiberlain y est absolument fabuleuse, lumineuse. Elle a un jeu tellement nuancé et varié, aux reliefs colorés, irisés ... 

    Face à elle, Laurent Lafitte campe un chanteur populaire plus vrai que nature ... au charme fou ... ensorcelant ... 

    Rien ici n'est surfait, rien n'est superficiel ... on va sans cesse dans la profondeur des choses et des sentiments mais avec une légèreté de ton qui contrebalance intelligemment le tout ... 

    Et puis la fin ouverte (bien que l'on puisse éventuellement considérer qu'il est emprisonné à l'intérieur de lui-même) conclut admirablement ce film que j'ai déjà envie de revoir pour en apprécier une deuxième lecture qui pourrait s'avérer tout aussi étonnante que la première, déjà fort jubilatoire.

    Une oeuvre singulière, authentique et remarquable (essentiellement dans son écriture) que je recommande vivement.

    Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ...


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  • Synopsis : Quand on est une mère de famille, en principe, on ne braque pas les banques. Mais par les temps qui courent, ça peut être une solution pour assurer l'avenir de son foyer, et ne pas renoncer à ses rêves. Même si jouer les voleuses peut vite devenir dangereux, et les mauvaises rencontres se transformer en histoire d'amour…

    De Serge Frydman avec Leïla Bekhti, Nicolas Duvauchelle et Arthur Dupont

    Sortie le 3 septembre 2014

    J'aime Leïla Bekhti et Nicolas Duvauchelle, il n'en fallait pas moins pour me décider à aller voir ce film dont le pitch était plutôt attractif.

    Une femme ordinaire est soudain plongée dans une situation extraordinaire ... même si elle la provoque, peu à peu elle la subit pour en arriver même à la regretter ... 

    Toutefois, tandis que le réalisateur opte volontairement pour une économie d'écriture, et dans le scénario et dans les dialogues, les acteurs sont un peu livrés à eux-mêmes, en roue libre, et semblent bien maladroitement dirigés. En fait, la sensation qui prédomine c'est qu'on a la mauvaise impression qu'ils manquent singulièrement d'enthousiasme.

    Pourtant, l'histoire est assez prenante et on est vite happés dans le drame intimiste qui se noue ... car, qu'on ne se méprenne, ce film n'est pas un polar actif et dynamique, ce n'est pas un thriller ni un suspense (bon il y en a un peu vers la fin) ... il est assez chaotique, plein d'incohérences et peu crédible, lourd, lent, grave ... il s'appuie davantage sur la relation assez ambiguë entre ses deux personnages principaux qui se perdent en moult tergiversations et hésitations ("on le fait ou on le fait pas") et qui se parlent beaucoup avec les yeux.

    L'héroïne se débat entre son couple qui va mal, ses deux enfants qu'elle adore, son béguin pour son acolyte, son plan de néophyte, compliqué et malhabile, pour braquer cette maudite banque.

    Heureusement que Leïla Bekthi est là ... elle porte ce fim à bout de bras, toute seule, comme une grande, sur ses frêles épaules. Car Nicolas Duvauchelle, tout beau à tomber qu'il est, paraît bien fade à côté d'elle qui a une puissance et une rapidité de jeu considérables, passant avec facilité de son rôle de mère aimante et déstabilisée à celui de femme volontaire et sûre d'elle ... lui fait ce qu'il sait faire, sans plus, il est bon, on le sait, mais il ne se transcende pas outre mesure  ... côté masculin, je lui préfère Arthur Dupont qui a une bien jolie partition à défendre ... 

    Le film n'est pas si mal ... mais la tonalité générale est triste et grise ... il manque cruellement d'une émotion qu'on attend désespérément et qui ne vient donc jamais ... 

    A voir pour Leïla surtout.



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  • Synopsis : Benjamin va devenir un grand médecin, il en est certain. Mais pour son premier stage d’interne dans le service de son père, rien ne se passe comme prévu. La pratique se révèle plus rude que la théorie. La responsabilité est écrasante, son père est aux abonnés absents et son co-interne, Abdel, est un médecin étranger plus expérimenté que lui. Benjamin va se confronter brutalement à ses limites, à ses peurs, celles de ses patients, des familles, des médecins, et du personnel. Son initiation commence.

    De Thomas Lilti avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt

    Sortie le 3 septembre 2014

    Finalement, ce n'est pas mal d'aller voir les films dix jours après leur sortie, cela permet d'en avoir la température  ... celui-ci a bénéficié d'un très bon "bouche à oreille" et a réalisé un excellent démarrage pour un genre pas forcément très à la mode ... on pourrait le qualifier de "surprise du box-office" tant l'affiche et la bande-annonce, peut représentative, ne permettaient assurément pas de pressentir un succès ... 

    Et pourtant, je lui en promets un ... 

    Car la surprise est plus que bonne ! 

    Je dirais même plus ... j'avais le coeur au bord de l'eau tout le long ... pas que le film est lourd et ardu, loin s'en faut, bien au contraire (le cinéaste ne cesse de dédramatiser les situations les plus douloureuses) mais par la façon dont Thomas Lilti aborde et traite son sujet.

    Il sait ce qu'il filme et de quoi il parle ... il est dans son domaine de prédilectinn, étant lui-même médecin et fils de médecin, et il a mis dans son oeuvre une grande part autobiographique ... même si on ne le sait pas, on le sent, le ressent, tant sa caméra (parfois intrusive sans être inquisitrice, exigeante sans être rigide), son écriture et sa façon de se mouvoir autour de ses acteurs, dans son hôpital (celui-là même où il a pratiqué d'ailleurs), dans les couloirs et les chambres, sont simples, naturelles, évidentes ... 

    On est tout à la fois dans une fiction que dans une dramaturgie sociale qui peut aussi se percevoir comme un documentaire ... on dirait un peu le "Polisse" des hôpitaux ... ou comment saisir et retenir l'attention du spectateur en enrobant le dur réalisme par des scènes annexes qui allègent le ton. 

    Il maîtrise le tout en trouvant ainsi un équilibre subtil entre les moments intenses et les instants de détente, tout en gardant en fil rouge la pénibilité du travail d'interne ... 

    Il a su aussi faire appel à des acteurs SENSATIONNELS ... tous autant qu'ils sont ... ceux qui pourraient prétendre à être des têtes d'affiches, ayant déjà une longue carrière et plusieurs films au compteur, tels Jacques Gamblin ou Marianne Denicourt, sont réduits à des seconds rôles assez sommaires et rapidement brossés.

    Le cinéaste a choisi délibérément d'offrir ses deux premiers rôles à un débutant et un inconnu.

    Il ne va pas le rester longtemps ... inconnu ... Reda Kateb m'a littéralement bouleversée par son jeu tout en retenue et pudique, ses regards soutenus et entendus, ses phrasés, ses attitudes ... 

    Vincent Lacoste, que nous avons découvert dans Les beaux gosses, s'affirme de plus en plus et endosse la blouse avec une aisance folle et un talent monstre. 

    On ne sort pas indemnes de la salle, on est profondément émus ... par tout ce que le film nous a dit, tout ce qu'il implique, tout ce qu'il nous a montré, sans jamais tomber dans le pathos.

    Je l'ai trouvé extraordinaire, juste, intelligent, sensible, d'une grande clairvoyance et plein de délicatesse ... un constat implacable et impitoyable, admirablement écrit et réalisé ... 

    A voir impérativement ... 


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  • Synopsis : Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures.

    De Brett Ratner avec Dwayne Johnson, Rufus Sewell 

    Sortie le 27 août 2014

    A l'instar du précédent, je suis sortie de ce film en me disant qu'il était très nul. Hélas, par contre, je pense avoir sacrément raison, ici pas de réflexion à en tirer ... rien à en tirer en fait ... 

    Faute d'avoir lu le pitch (j'aurais dû !! malheureuse que je suis !!), je croyais naïvement (j'espérais, au vu de la bande annonce alléchante) qu'il retracerait les douze travaux, avec force effets spéciaux, images en 3D hallucinantes, un visuel travaillé, des grosses bébettes (y'en a mais peu et on les voit deux secondes chrono) et tout le toutim ... 

    Et bien pas du tout, il s'agit purement et simplement d'un film de guerre, grec de sucroît or donc ... avec hommes en jupe courte et femmes (potiches) en jupe longue ... on mate les mollets poilus des mâles, on bade les beaux yeux de ces dames ... mais c'est tout ... (même les décors sont moches, on dirait des paysages sur / en carton !!) ... 

    On apprécie éventuellement les quelques inévitables trucs qu'on se prend dans la face (merci la 3D ... ou pas), les rares traits d'humour (déjà entendus ailleurs mais allégeant agréablement le ton parfois ironique), le physique et le regard à tomber par terre de Rufus Sewell et le peu de prétention de l'ensemble ... 

    Il n'a que celle de divertir (mais un peu violent tout de même), de proposer deux - trois séquences (dont la finale) grandioses et d'offrir un générique final magnifique ... 

    Mais Brett Ratner n'était pas le cinéaste idéal pour réaliser cette oeuvre qui aurait mérité aux manettes un spécialiste du genre ...

    Par ailleurs, ne cherchez rien dans le jeu insipide (voire inexistant) de Dwayne Johnson qui n'est là que pour ses muscles hyper développés, même si le fim s'attache davantage à dépeindre le mi-homme plutôt que le mi-dieu ... oubliez les prestations expédiées en deux temps trois mouvements de grands acteurs comme John Hurt, Ian McShane ou Joseph Fiennes qui n'ont été appelés que pour faire bien sur la liste du casting ... 

    Bref, nul quoi ... on oublie ! On peut l'oublier celui-là, sans problème !


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  • Synopsis : Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple.

    De Denis Villeneuve avec Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon 

    Sortie le 27 août 2014

     

    Pour appréhender et décortiquer ce film, qualifié par son réalisateur de ludique et énigmatique, il m'a fallu quelques heures voire une journée de recul et de réflexion.

    Sur l'instant, j'avoue avoir été dépitée même déroutée par cette oeuvre totalement atypique, très complexe, à l'atmosphère lourde et anxiogène, qui n'est ni un drame ni un thriller ni rien de vraiment connu à ce jour bien que le thème ait déjà été traité moult fois et de bien meilleure façon, plus nette, plus claire, moins chaotique, moins floue ... 

    J'en étais restée, du duo Denis Villeneuve / Jack Gyllenhall, à l'excellent Prisoners et j'en attendais un autre du même style, s'inscrivant naturellement dans sa lignée.

    Il n'en est rien.

    Celui-ci est long, lent, arythmé, aux dialogues minimalistes, il sollicite en permanence le spectateur qui tente de percevoir les indices, les détails afin de comprendre quelque chose à l'intrigue à double sens, aux symboles qui sont parsemés ça et là ... une sorte de jeu de piste particulièrement compliqué qui réveille les phobies enfouies, les désirs inavoués ... 

    A l'image finale, j'en suis restée ébahie avec un "ça alors ... et donc ? ... j'ai rien compris !" ... bourrée d'interrogations, pétrie de déception ... j'en suis sortie en me disant que c'était un film vraiment nul avec une fin totalement bâclée et inutile ... 

    Mais le truc en fait c'est qu'il vous reste en tête ... longtemps ... il vous martèle l'esprit qui cherche à mettre bout à bout tout ce qu'il a vu à l'écran pour tenter de trouver une explication ... il vous hante ... (est-ce que j'ai bien compris ce qu'il fallait comprendre ? comment puis-je savoir si ce que j'ai compris est ce qu'il fallait comprendre ... ? etc.)

    Après avoir donc maudit Denis Villeneuve (ou l'auteur - José Saramago - du livre "L'autre comme moi" dont le film est l'adaptation) pour m'avoir offert une heure trente de masturbation intellectuelle, je suis à deux doigt de crier au génie.

    Quels que soient les sentiments et les émotions qui vous animent après cette oeuvre troublante et déconcertante, elle ne peut laisser indifférent ... (on adhère totalement ou on déteste prodigieusement mais elle ne suscite assurément pas la tiédeur).

    Sans compter qu'elle est sublimée par la prestation incomparable et intelligente d'un Jack Gyllenhaal qui se dédouble, se démultiplie, donnant du relief et de l'épaisseur à son jeu raffiné ... il est un, il est deux ... mais qui est-il vraiment ? 

    Il y a une analyse pertinente à en tirer et surtout une réflexion qui peut aller loin, très loin.

    Le film mérite incontestablement une deuxième lecture (j'avais ressenti le même malaise après Sixième Sens que j'ai revu ensuite différemment) avec un autre oeil et une autre oreille ... une autre perception ... pour trouver le bout du fil, dénouer le tout, et soudain tirer dessus et c'est alors que tout devient limpide ... trouver la clé ...

    Le moins que l'on puisse dire c'est que l'audace de Denis Villeneuve est payante : son film ne s'oublie pas aussitôt vu ... 

    Il se mûrit, il se médite, il s'approfondit ... 

    Je pense toutefois qu'il faut être en de bonnes dispositions pour le visualiser (et l'interpréter) dans de bonnes conditions ... 


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  • Synopsis : En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir…
    Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, d’autres se risquent à se rapprocher de l’œil du cyclone pour tenter d’immortaliser en photos cet événement exceptionnel.

    De Steven Quale avec Richard Armitage et Sarah Wayne Callies

    Sortie le 13 août 2014

    On en était restés, dans le genre, à l'excellent Twister ... Dans la logique lignée, s'inscrit désormais Black Storm qui, à l'instar de son prédécesseur, ne brille pas par la pertinence et la densité de ses scénario / dialogues, on s'en doutait un peu ... 

    Car effectivement voilà donc un énième film sur les tornades et leurs chasseurs, avec tout ce qu'on peut en attendre ... 

    Toutefois, il faut bien admettre que celui se démarque assurément par l'excellence de sa réalisation, portée par des effets spéciaux tout bonnement hallucinants, époustouflants, par des images à couper le souffle qui vous transbahutent dans tous les sens, par une bande son qui fait trembler les fauteuils auxquels on se tient fermement, ceinture de sécurité bouclée !

    On se dit même par instants qu'on est devant un film en 3D tellement on est plongés dedans, mais non, même pas, il n'en a pas eu besoin pour transporter le spectateur en plein coeur de la tempête ... 

    C'est simplement par l'astuce de la caméra subjective qu'on y est totalement immergés, c'était le parti pris de Steven Quayle qui voulait ainsi donner une vision inédite et impressionnante au genre.

    Le cinéaste a eu l'intelligence de trouver des subterfuges habiles et surtout, et avant tout, de faire appel au spécialiste Randall Star qui explique son travail : "Il n'est pas facile de se représenter une tornade en trois dimensions sur un simple story-board, et du coup, la prévisualisation informatique a joué un rôle essentiel pour modéliser très précisément les cyclones, et pour nous représenter ce que verraient les chasseurs de tempête en tâchant de la photographier. On a dû s'y prendre à plusieurs reprises pour les différentes scènes du film car les personnages affrontent des tornades de diverses catégories – les 'tubas', les trombes marines et les tornades de feu, ainsi qu'une tornade gigantesque de 3 km de large. Dès lors qu'on a pu visualiser chaque cyclone sur l'écran de l'ordinateur, on a sollicité les sociétés d'effets visuels hollywoodiennes les plus réputées pour les rendus réalistes des tornades dans leurs moindres aspects, qu'il s'agisse des orages supercellulaires, du 'tourbillon' ou encore des débris voltigeant dans tous les sens."

    Une oeuvre à la hauteur de son ambition, d'une ampleur visuelle rare et intense, qui mérite d'être vue sur grand écran tellement l'image est audacieuse et prodigieuse. 

    Et puis on a le plaisir d'y voir deux acteurs inhabituels dans ce genre de rôles, Richard Armitage (qui a des faux airs de Nathan Fillion) et Sarah Wayne Callies (la Sarah de Michael Scofield - Prison Break), peu connus encore cinématographiquement parlant mais qui pourraient bien voir leur carrière décoller grâce à ce blockbuster réussi. Mention spéciale au jeune Nathan Kress que j'ai trouvé très bien ... d'ailleurs tous les acteurs délivrent des interprétations plus qu'honorables à part un ou deux seconds rôles vite sacrifiés ...

    Allez, n'hésitez pas et foncez ... on oublie vite la faiblesse évidente de l'écriture qui multiplie les poncifs, tant on est subjugués par les effets visuels sidérants, saisissants, scotchants ...


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  • Synopsis : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.

    De Matt Reeves avec Andy Serkis, Jason Clarke, Keri Russell

    Sortie le 30 juillet 2014

     

    Trois semaines que le fim est sorti et que je n'avais pas encore pris le temps d'aller le voir alors que je l'attendais impatiemment, ayant adoré le précédent.

    Loin d'être déçue, je l'ai trouvé pourtant un chouïa moins bon ... 

    Pourquoi ? 

    Parce que Matt Reeves aux commandes me semble parfois un peu moins rigoureux et précis que son prédécesseur. Pourtant, sa réalisation est assez époustouflante, basée sur un scénario solide et intelligent, nous proposant de grandes scènes (surtout dans la dernière demi-heure) voire de longues séquences prenantes, saisissantes, alternant judicieusement des batailles épiques et des combats sans merci avec des moments plus intimes, émotionnellement intenses ... on peut ainsi assister à des affrontements pas seulement belliqueux mais aussi psychologiques, se focalisant sur les regards, les intentions, les déterminations de chacun.

    Le cinéaste multiplie les effets spéciaux plus magnifiques les uns que les autres, s'attachant essentiellement à octroyer du réalisme à son oeuvre, s'appuyant énormément sur l'empathie que l'on ressent vis-à-vis de César, à tel point que nous sommes plus touchés par lui que par les "humains".

    Le fait est, qui plus est, que Andy Serkis, comme à son habitude, délivre une prestation poignante, bouleversante, donnant à son personnage une dimension et une profondeur qui surpassent largement celles de ses partenaires.

    Il faut avouer que les deux héros, campés respectivement par Jason Clarke et Keri Russell, bien que tous deux excellents, n'ont pas la carure qu'il faut pour faire face, en demi-teinte ...

    Jason Clarke n'a pas à mon sens le charisme et le charme fou de James Franco (dont je suis fan ceci explique peut-être cela) et, malgré une interprétation juste et impeccable, s'avère un ton en-dessous ... A contrario, Keri Russell met beaucoup de sensibilité et de douceur dans son jeu subtil, elle est un peu en retrait mais illumine la pellicule à chaque apparition. J'ai toujours adoré cette actrice et je la trouve trop discrète sur les écrans, j'aimerais vraiment que les réalisateurs (peut-être que le succès de ce blockbuster l'aidera) s'y intéressent davantage.

    Quoi qu'il en soit, j'avoue avoir beaucoup aimé cette oeuvre assez prodigieuse, qui s'axe sur une réflexion pertinente et habile sur la nature humaine, la tolérance, la confiance ... la tension et l'émotion sont permanentes, vives et troublantes.

    Je regrette juste que la 3D n'amène pas grand chose, on peut aisément s'en passer, j'espèrais qu'elle procure à l'image une perspective et une esthétique supplémentaires mais non ... l'image est suffisamment soignée pour ne pas en avoir besoin.

    Un très bon divertissement superbement réalisé et terriblement efficace (parfois un peu trop violent à mon goût toutefois), qui vous laisse avec l'envie furieuse de voir déjà la suite.


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