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Synopsis : Detroit 2010. Damien, policier expert en arts martiaux, est chargé d'infiltrer le dangereux ghetto de Brick Mansions. Sa mission : neutraliser une arme de destruction massive détenue par le gang de Tremaine, qui règne sur les lieux. Pour ce faire, Damien devra faire équipe avec Lino, un habitant du quartier qui connaît la banlieue comme sa poche… mais qui a surtout une affaire très personnelle à régler avec Tremaine.
De Camille Delamarre avec Paul Walker et David Belle
Sortie le 23 avril 2014
On le sait pertinemment, Luc Besson est bien meilleur à manier une caméra qu’une plume.
La facilité est d’autant plus grande, donc déconcertante, que ce film est un pale remake de Banlieue 13. Le cinéaste, que j'adore au demeurant, s'est donc borné à écrire une simple adaptation.
Je l’avoue, je n’y suis allée que pour les beaux yeux du fort regretté Paul Walker et pour les surprenantes séquences de courses poursuite à pied, en voiture, outre combats à mains nues, orchestrées et chorégraphiées par David Belle, co-inventeur de la discipline fort ardue du parkour, et qui reprend ici son rôle de Lino.
Certes, la réalisation inventive et novatrice (par l’utilisation de drones) permet des prouesses de cadrage, prises de vues et mise en scène inattendues mais toutefois, le film plafonne un peu et reste confiné dans le strict respect des codes du genre : pétarades, tirs à vue, corps à corps, compte à rebours (pour un minimum de suspense tout de même), dialogues basiques et inconsistants …
Bref, rien de nouveau à l’horizon.
Juste pour la prestation des acteurs principaux car ils sont tous deux bons chacun dans leur domaine de prédilection : Paul Walker pour son jeu pas inintéressant, sa gueule d’ange, son sourire liquéfacteur et son regard bleu transcendant qui vous scie les jambes (quelle tragédie tout de même ce stupide accident qui nous l'a enlevé) … David Belle pour sa prestation athlétique époustouflante.
Mais bon, on peut aussi s’en passer aisément !
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Synopsis : Elle est entrée dans une boutique de téléphonie sur le boulevard Voltaire. Elle a fait mine de s’intéresser aux nouveaux portables, a obtenu le numéro du vendeur et s’en est allée. Elle l’a rappelé dès le lendemain, lui a dit qu’elle voulait le revoir. Ilan ne s’est pas méfié. Il avait vingt-trois ans, la vie devant lui…
De Alexandre Arcady avec Zabou Breitman, Pascal Elbé et Jacques Gamblin
Sortie le 30 avril 2014
Lorsque l’on sort un peu sonné de l’expérience de « The Amazing Spiderman », on réfléchit à deux fois avant d’aller voir un autre film dans la foulée, surtout lorsque l’on connaît le sujet de celui-ci car qui ne se souvient pas de cette terrible histoire (je me rappelle à l'époque avoir été profondément marquée).
Mais c’est là toute la magie, l'éclectisme et la portée du cinéma.
Après un pur divertissement, voici donc un film grave, important, qui n’est pas seulement un témoignage poignant mais surtout un devoir de mémoire. Alexandre Arcady précise pourquoi il tenait à porter cette histoire à l'écran : "J'ai fait 24 jours pour laisser une trace et dire la vérité, pour que cette tragédie ne tombe pas dans l'oubli. Aujourd'hui, quand vous parlez d’Ilan Halimi, peu de gens se souviennent de son nom. En revanche, quand vous évoquez le "gang des barbares", quelque chose résonne. C'est paradoxal de penser qu’en France les bourreaux sont plus connus que les victimes."
Il ajoute : "La mort d'Ilan, le premier jeune juif à avoir été tué en France depuis la Shoah, est un événement qui m'a meurtri, comme il a meurtri beaucoup d'entre nous. Ce crime antisémite n'était pas un fait divers, mais un phénomène de société grave. (...) Donner l’alerte, ne pas rester les bras croisés, faire en sorte que cette tragédie nous ouvre les yeux. Et surtout, être du côté des victimes et non pas des bourreaux."
Le cinéaste a eu le courage et la témérité de s’attaquer à ce sujet épineux et difficile (peu d’images terribles mais plutôt des suggestions saisissantes de ce que Ilan Halimi a subi, qui en sont encore plus bouleversantes tant on a du mal à imaginer, ou plutôt l'on imagine trop bien et ça fait encore plus mal ...) qui aurait pu être juste un pur constat fade, linéaire et sans intérêt.
Il n’en est rien.
Bien au contraire.
Adapté du livre co-écrit par la mère de la victime, Ruth Halimi, le film décortique chaque détail de l’enquête (quelque peu bâclée) et du calvaire du jeune Ilan, tente de décrire et d’expliquer, d’apporter une pierre à l’édifice, de marquer les esprits pour que personne n'oublie jamais, pour que chacun se souvienne toujours ...
C’est Zabou Breitman, remplaçant au pied levé Valérie Benguigui qui devait être hospitalisée le premier jour du tournage (l’on connaît la triste suite), qui campe Ruth Halimi avec beaucoup de justesse, de vérité, de sobriété et d’émotion (exacerbée par le double contexte) … elle trouve ici son rôle le plus intense et le plus abouti de sa carrière, qui pourrait bien lui valoir un César, elle le mériterait tant son travail d’approche et d’implication (et en plus dans l'urgence ...) est d’une grande richesse.
Face à elle, Pascal Elbé m’a fait pleurer … l’acteur, après l’annonce de l’hospitalisation de Valérie Benguigui, explique : "J'étais effondré. Je manquais de souffle, d'énergie j'étais dans une espèce d'état second. Je subissais les événements comme mon personnage. Je pensais à elle en me disant que je devais lui donner la réplique. C'était une expérience très forte, très violente."
Tous les deux apportent une authenticité, une sincérité et une troublante empathie qui vous broient le cœur.
Il serait injuste de ne pas évoquer les très belles prestations de Jacques Gamblin et de Sylvie Testud, impeccables.
Un film rare et profond, qui se doit d’être vu, en mémoire et en hommage à Ilan Halimi …
Alexandre Arcady est un cinéaste qui m’a toujours touchée par ses films mais je ne m’attendais certes pas qu’il nous propose celui-ci qui ne peut laisser personne indifférent.
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Synopsis : Ce n’est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est celui qu’il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu’il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur. Être Spider-Man, quoi de plus grisant ? Peter Parker trouve son bonheur entre sa vie de héros, bondissant d’un gratte-ciel à l’autre, et les doux moments passés aux côté de Gwen. Mais être Spider-Man a un prix : il est le seul à pouvoir protéger ses concitoyens new-yorkais des abominables méchants qui menacent la ville. Face à Electro, Peter devra affronter un ennemi nettement plus puissant que lui. Au retour de son vieil ami Harry Osborn, il se rend compte que tous ses ennemis ont un point commun : OsCorp.
De Marc Webb avec Andrew Garfield, Emma Stone et Jamie Foxx
Sortie le 30 avril 2014
Je me demandais si l’on pouvait faire encore mieux que le meilleur du meilleur de la crème …
J’étais restée sur une plus qu’excellente impression du premier volet de The Amazing Spiderman du duo Marc Webb / Andrew Garfield …
Point de déception donc à l’horizon bien au contraire !!
Dans le « on prend les mêmes et on recommence », on vole ici à dix mille lieues au-dessus de tout ce qu’on a fait de mieux en matière de 3D, de films de super-héros et tutti quanti.
Je confirme aussi que je suis toujours autant amoureuse de Andrew Garfield absolument renversant (dans tous les sens du terme), on se sent tellement en sécurité et tout en sensations sensorielles dans ses bras tandis que l’on virevolte dans les airs avec lui.
On a beau être bringuebalés dans tous les sens, la tête en haut, la tête en bas, s’en prendre plein les mirettes et les oreilles (la bande son qui vous résonne sous les pieds et fait trembler les fauteuils, ça vous procure au fond du cœur d’incroyables et indescriptibles vibrations), on est submergés, bouleversés, électrisés jusqu’à être totalement anéantis par tant de virtuosité dans une réalisation littéralement époustouflante, hallucinante, terrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrifique.
La 3D apporte une profondeur, une perspective et une intensité visuelles ahurissantes …
Il y a tout dans ce chef d’œuvre : une interprétation exceptionnelle de tous les acteurs (le méchant est ici très réussi campé par un Jamie Foxx génialissime) (et Andrew Garfield – Emma Stone, couple à la scène comme à la ville, est totalement fusionnel), des prises de vue stupéfiantes (le cinéaste a eu l’immense chance d’avoir comme terrain de jeu la ville de New York en réel, ce qui procure au film authenticité et réalisme), une bonne dose d’humour qui allège le tout, des personnages bougrement attachants, une histoire d’amour magnifique, un spectacle grandiose.
Je suis restée comme deux ronds de flanc, les mains accrochées au bras du fauteuil, le souffle court et coupé, je suis restée jusqu’à la fin du générique non pas pour ne pas louper l’ultime image mais plutôt pour me remettre des multiples émotions qui m’ont remuée de la pointe du pied jusqu’à la racine des cheveux, en me filant des frissons tout à la fois brûlants et glacials le long de la colonne vertébrale.
Un sacré voyage …
Non non on ne dit plus WOUAOUH …
On dit FICHTRE DIANTRE MAZETTE !!
Il n’y juste pas de mot pour décrire tout ce que l’on ressent …
C’est indicible … il faut y aller pour comprendre …
Alors allez-y … vite !!
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Synopsis : Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.De Philippe de Chauveron avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan
Sortie le 16 avril 2014
Motivée par les bonnes critiques, les millions d’entrées déjà au compteur, l’affiche alléchante au casting royal, dont la présence seule d’Ary Abittan m’a suffi (un heureux mélange entre irrésistible charme et humour dévastateur), je me suis enfin décidée à aller voir cette comédie qui cartonne.
La réputation qui l’a précédée n’est pas usurpée.
Car, outre être très bien écrite, d’une plume acide et drue, riche et intense, elle aborde surtout un sujet qui n’est pas si anodin qu’il pourrait le paraître de prime abord.
A l’heure où les relations humaines, amicales ou sentimentales, se métissent de plus en plus, le ton résolument moderne et cynique est admirablement tenu, retenu et épicé.
On est en plein cœur d’un melting-pot générationnel qui est rehaussé par des interprétations sans faille de tous les acteurs, Christian Clavier et Chantal Lauby impeccables en chefs de file et de famille, bourgeois jusqu'au bout des ongles, bigots à souhait ...
Ils chapotent tout ce petit monde d’une main de maître. Alors il est vrai que la personnalité excentrique et exubérante de Ary Abittan écrase un peu les autres, mais chacun peu à peu trouve sa place au sein du groupe familial.
On peut donc retrouver des « gendres » de toutes les ethnies (et donc aussi de religions) (outre Ary Abittan, l’on peut citer Medi Sadoun, Frédéric Chau et Noom Diawara), ce qui ne manque pas de créer des situations conflictuelles cocasses (il y a tout de même quelques scènes à mourir de rire ...).
Les quatre jeunes demoiselles, pas encore très connues du grand public, ont déjà été aperçues çà et là, et leur visage (et magnifiques regards d'un bleu hallucinant) vous diront forcément quelque chose : Julie Piaton, la fille de Charlotte de Turkheim, a été remarquée dans Mince alors !, Elodie Fontan a fait plusieurs téléfilms (dont la série Clem qui cartonne sur TF1), Emilie Caen a un joli minois que l’on ne peut oublier … Frédérique Bel, la plus « ancienne » des quatre, trouve ici enfin un rôle un peu plus consistant.
Les joutes verbales, les répliques qui fusent et rebondissent comme une balle de ping-pong, les réflexions hilarantes fleurissent des dialogues d’une drôlerie sans commune mesure.
On sourit … tout le temps … on rit franchement … de temps en temps …
Seul petit regret, une fin un peu molle et convenue qui aurait mérité d’appuyer encore plus le trait … peut-être pas LA comédie de l’année, loin s’en faut, mais l’on passe un moment très agréable au milieu de cette famille tout à fait atypique et colorée.
Philippe de Chauveron a surtout l’excellente idée de tout à la fois maîtriser sa réalisation, simple mais efficace, et de, a contrario, laisser libre cours au talent de ses comédiens que l’on sent parfois en totale improvisation tant leur nature et naturel transpirent à l’écran.
Une véritable osmose entre tous qui permet d’accorder à l’ensemble un indéniable capital sympathie … on en ressort peut-être légèrement déçus par cette fin un peu bâclée, mais toutefois contents d’avoir passé un excellent moment de détente, et de parallèlement réfléchir quelque peu à l’acceptation de l’autre, le respect et la tolérance.
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Synopsis : Un photographe de guerre et père absent, qui s'est plus occupé de son appareil photo que de ses quatre filles, coule des jours heureux dans les Alpes avec sa nouvelle compagne. Il va voir sa vie basculer le jour où son meilleur ami va tenter de le réconcilier avec sa famille en leur racontant un gros mensonge.
De Claude Lelouch avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Sandrine Bonnaire, Irène Jacob
Sortie le 2 avril 2014
D'aucuns avaient pu percevoir dans "Ces amours-là", le précédent film de Claude Lelouch, une ultime oeuvre testament ... mais voilà le cinéaste avait encore des choses à filmer et à écrire pour le plus grand bonheur de nous, ses fans.
Et alors là, comment dire ... si je m'attendais à ça !
Pourtant, je n'aime pas particulièrement Johnny Hallyday mais je ne pouvais pas concevoir de louper un Lelouch ...
Bref, me voilà donc dans la salle, fébrile ...
J'en suis sortie bouleversée et heureuse.
Parce que le film de Lelouch est juste immense. Déjà, il y a un peu de lui dedans (il met toujours une petite part auto-biographique dans ses oeuvres) car il ne faut pas oublier qu'il a été photographe de guerre avant de commencer à tourner, ensuite on peut faire beaucoup de rapprochements avec sa propre vie.
Ce qui domine ici est bien entendu la qualité de la réalisation, toujours sublime ... Claude Lelouch a un incroyable don avec sa caméra qui est comme une extension naturelle de son bras et de son oeil. Parfois en plans larges, parfois en plans rapprochés, en gros plans, en doubles plans. Parfois fixe, cherchant à capter chaque expression subtile et touchante, même la plus fugace, de ses acteurs, parfois en longs mouvements horizontaux ou verticaux ... c'est le meilleur, y'a pas à dire, pour filmer et les paysages et les personnages.
Outre savoir filmer, il sait aussi manier la plume (ici avec Valérie Perrin qui apporte une touche pleine de sensibilité aux héroïnes), diriger ses acteurs tout en leur laissant une vraie liberté de jeu et d'action, il sait mettre en scène, faire des prises de vue (jouant avec les vitres, les reflets, les superpositions, les focales, les profondeurs) et de son (les échos, les résonnances ...) ...
Le film démarre comme une réunion de famille inattendue et joyeuse mais tout à coup un événement va tout chambouler ... c'est là que mes larmes ont commencé à couler ... comme quoi on peut être ému même si on n'aime pas particulièrement l'acteur qui vient de nous bouleverser ... (et en fait il est vachement bien Johnny Hallyday) ...
Le vrai don de Lelouch est de mettre une intelligence émotionnelle dans chaque mot, dans chaque image, dans chaque regard, dans chaque chose. D'avoir un sens aigu du détail, un oeil d'une justesse et d'une précision exemplaires, une façon unique et incomparable de valoriser ses personnages, et donc aussi par là-même ses acteurs, leur accordant à chacun une attention particulière.
Ici, il y a une vraie symbolique de la vie, illustrée par les quatre saisons dans toutes leurs acceptions, à commencer par les prénoms (ridicules dixit l'une d'elle) des filles. Mais aussi dans le déroulement et les rebondissements de l'intrigue, dans les différentes humeurs de chacun entre le début et la fin, dans la musique magnifique (toujours Francis Lai à la composition) et les chansons qui illustrent certaines scènes que l'on pourrait comparer à des tableaux ... il y a tant à y lire, à y (com)prendre ...
Enfin, les acteurs sont tous épatants ... Johnny donc en chef de troupe, mais aussi Eddy Mitchell (il est toujours bien Eddy), également toutes les comédiennes ... toutes sont excellentes ... Sandrine Bonnaire, on le sait, Irène Jacob aussi, mais on connaît un peu moins Pauline Lefevre, Sarah Kazemy et Jenna Thiam, toutes trois des révélations ...
Du grand, très grand Lelouch, à ne louper sous aucun prétexte ... même si vous n'êtes pas fan ... surtout si vous n'êtes pas fan .. !!
Claude je t'aime ♥
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Synopsis : Léa, Adrien, et leur petit frère Théo, sourd de naissance, partent en vacances en Provence chez leur grand-père, Paul qu'ils n'ont jamais rencontré à cause d'une brouille familiale. Ce ne sont pas les vacances dont ils rêvaient, surtout que leur père a annoncé la veille qu'il quittait la maison. En moins de 24 heures, c'est le clash des générations, entre les ados et un grand-père qu’ils croient psychorigide. A tort. Car le passé turbulent de Paul va ressurgir et les Seventies vont débarquer au fin fond des Alpilles. Pendant cet été tourmenté, les deux générations vont être transformées l'une par l'autre.
De Rose Bosch avec Jean Reno, Anna Galiena, Chloé Jouannet, Hugo Dessioux et Lukas Pelissier
Sortie le 2 avril 2014
L'affiche et la bande-annonce étaient prometteuses.
Hélas, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur de ce que l'on était en droit d'en attendre.
On part de très loin car l'histoire est du déjà vu, revu, rerevu et corrigé ... pompée et repompée sur quelques célèbres films traitant déjà du choc générationnel et des relations grand-paternelles ... bourré de clichés et de poncifs attendus, le scénario vole donc au ras des pâquerettes, pas plus qu'il n'est agrémenté de dialogues pertinents et recherchés, par ailleurs débités avec des accents bizarrement prononcés et même plutôt incongrus voire désagréables ... trop d'accent tue l'accent ...
Si l'on arrive à passer outre la pauvreté de l'écriture, force est de reconnaître toutefois que les acteurs, même si pas très bien servis par des partitions faiblardes et laborieuses, s'en sortent plutôt pas mal, surtout les petits jeunes que l'on découvre ...
Comme quoi, on peut être fils ou fille de ... et avoir aussi du talent.
Chloé Jouannet (fille de Alexandra Lamy et Thomas Jouannet donc) est absolument renversante, tant physiquement (quels yeux !) que dans la maturité et la rapidité de son jeu, dans son assurance et sa détermination. Elle en a sous le pied la petite.
Hugo Dessioux passe avec une aisance déconcertante du web au grand écran, prouvant qu'il a son mot à dire dans le monde impitoyable du cinéma qui lui ouvre grand les bras.
Le petit Lukas Pelissier et sa bouille trop craquante, sourd et muet dans la vraie vie, est vraiment trop mignon.
Et puis il y a aussi le beau gosse de service, Tom Leeb (fils de Michel donc) qui nous sert sur un plateau d'argent des regards à faire fondre des icebergs et des sourires à liquéfier les plus frigides !! ... on regrette toutefois son accent forcé qui ne lui va pas du tout mais le gars est plutôt bon à part être beau.
La nouvelle génération est vraiment la bonne surprise du film qui accumule pourtant les maladresses (certaines séquences entières sont d'une lourdeur indigeste, tout le passage avec les vieux potes motards hippies est à chier (quasi du plagiat) même s'il nous permet de miieux appréhender le personnage de Paul ...).
Jean Reno fait du Jean Reno en grand-père taisant et bougon, mais qui en fait trop dans son "pas assez" ... même si son rôle exigeait de faire parler les silences, il faut tout de même avouer qu'on dirait qu'il fait le minimum syndical et qu'il est juste là à titre alimentaire pour payer ses impôts en fin d'année.
Anna Galiena, quant à elle, actrice que je ne connaissais pas du tout, est plutôt pas mal.
Et pourtant, peu à peu, même si l'intrigue s'enlise et qu'il ne se passe pas grand chose d'inattendu, la magie opère et on se laisse attendrir ...
Reste une oeuvre malhabile, chaotique, irrégulière et hétéroclite qui a le seul mérite d'être sincère et authentique, et d'avoir la fraîcheur suffisante et nécessaire pour que l'ennui ne soit pas profond ...
Finalement, cela se laisse agréablement suivre (qui plus est il y a quelques bonnes chansons additionnelles) et puis, au pire, nous les femmes on peut bader devant la belle gueule de Tom Leeb (pour les hommes il y a Aure Atika aussi dans un joli second rôle, comme ça tout le monde est content) ...
Mais on peut attendre un passage télévisuel, cela ne mérite pas d'y mettre 10 euros ...
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Synopsis : Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l'achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté. Mais elle va surtout se manger le fond de la piscine… Et découvrir un monde sans pitié : à son âge, le célibat est vite perçu comme une tare suspecte. Eclairée par des amitiés nouvelles, Marie va apprendre à envisager son célibat comme une chance d'où elle pourrait sortir plus forte, et enfin prête à être heureuse.
De Mona Ayache avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet, Joséphine de Meaux, Naidra Ayadi et Camille Cottin
Sortie le 26 mars 2014
Ce film prend sa source et son impulsion du spectacle de Camille Chamoux qui donne de sa plume et de son jeu pour investir totalement cette comédie très réussie.
Un peu désappointée par la dernière en date que j'ai vue (celle de Manu Payet, de laquelle on la rapproche inévitablement, sortie le même mois et traitant de l'amitié masculines), j'hésitais mais l'affiche et l'attrayante bande-annonce m'ont finalement décidée.
Celle-ci m'a, a contrario, complètement conquise grâce à l'écriture pleine de verve, de gaieté, d'énergie et d'enthousiasme, ainsi qu'à la grande liberté de ton et d'esprit, à la modernité et à l'audace qui en émanent.
Camille Chamoux y met beaucoup du sien, il faut le reconnaître, s'investissant tant dans l'essence même du film que dans son interprétation impeccable, à la gouaille et à la frange franches, s'inscrivant dans cette lignée d'actrices déterminées, résolues et fonceuses telles Audrey Lamy ou encore Géraldine Nakache auxquelles elle me fait parfois penser.
La comédie s'attache plutôt à dépeindre des portraits de femmes délurées, indépendantes, désinhibées, autonomes, libérées, excessives, post-féministes mais aussi dépendantes, sentimentales, sensibles, désorientées ... autant de personnages féminins qui s'avèrent peu à peu terriblement attachants et touchants.
Outre donc Camille Chamoux, l'héroïne, l'on notera les excellentes prestations de ses petites camarades. Si l'on peut placer Audrey Fleurot en chef de troupe, vraiment sensationnelle, elle est aussi accompagnée d'actrices fabuleuses : Joséphine de Meaux, trop rare, est magnifique, Anne Brochet est drôle, tout à la fois douce et crue, Naidra Ayadi prouve qu'on peut compter désormais sur elle, Camille Cottin illumine chaque scène qu'elle traverse avec une grâce folle et enfin Olivia Côte est irrésistible.
Cette bande de comédiennes est surtout servie par des dialogues croustillants remplis de petites pépites (je pense que j'en ai loupées), autant de répliques qui font mouche à chaque fois et qui tirent irrépressiblement les rires des spectateurs, ainsi que par un comique de situations désopilant (quelques scènes grandioses).
Les filles sont également épaulées par quelques sacrés beaux gosses (Samuel Benchetrit est à tomber par terre).
Le film s'avère finalement beaucoup moins simpliste, superficiel et facile qu'il pourrait paraître de prime abord, la cinéaste y abordant la précarité et la fragilité des relations amicales, sentimentales et même sexuelles comparables à celles de l'emploi (le fait que l'héroïne travaille à Pôle Emploi n'est pas anodin, c'est là une manière de caractériser le rapprochement que l'on peut y percevoir).
J'émettrai toutefois deux petits bémols.
D'une part, le fait que la comédie propose un constat pur, sans vraiment apporter de réponse à cette quête d'émancipation, d'identification et du bonheur, à part peut-être à être interpellé par l'ultime image très jolie, banalise quelque peu le propos.
D'autre part, la surabondance des superpositions d'images, parfois quasi-subliminales, en flash-backs, dont la cinéaste use et abuse, est parfois déroutante et nuit à la fluidité.
Mais ce ne sont que des détails qui ne m'ont pas forcément dérangée plus que ça pour apprécier cette excellente comédie sincère, attendrissante, drôle et authentique, brillamment écrite et interprétée, qui dégage surtout et avant tout une joie et un plaisir communicatifs.
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