• Synopsis : Marc Marronnier, critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit, vient de divorcer d’Anne. Il est sûr à présent que l’amour ne dure que 3 ans. Il a même écrit un pamphlet pour le démontrer mais sa rencontre avec Alice va renverser toutes ses certitudes.

    De Frédéric Beigbeder avec Louise Bourgoin, Gaspard Proust et JoeyStarr

    Nouveauté

    ... mais c'est totalement faux, bien entendu, tout le monde le sait !!  ...

    ... et pendant une heure et demi, le film n'est qu'une démonstration du contraire ...

    Frédéric Beigbeder adapte son propre roman et présente sa toute première réalisation. Tant l'auteur que l'homme me semble totalement ambigu et complexe, je ne sais si je l'aime ou le déteste. Bien que ne l'ayant jamais lu, j'ai tout de même une vague notion de ce qu'il propose à travers quelques écrits et surtout les adaptations de ses œuvres à l'écran.

    J'avais adoré le film 99 F avec Jean Dujardin qui déjà campait un clone de l'écrivain (bien meilleur à mon sens mais Jean Dujardin est inégalable). Gaspard Proust renouvelle l'exploit. Un exploit ? Je dirais plutôt le reflet du dérangeant narcissisme de Beigbeder tout à la fois pédant, prétentieux, cynique, limite vulgaire et talentueux, provocateur, ironique, créatif, dénonciateur.

    Bref, j'ai bien du mal à situer le personnage et à définir le sentiment qui m'anime à son égard.

    Mais il faut bien avouer que son coup d'essai est un coup de maître ... ou presque !

    Si l'on épure le film de quelques scènes inutilement trash (le vomi beurk ...) et de quelques maladresses de débutant, il faut tout de même avouer que l'ensemble est exquisement subversif, à l'humour décalé, un chouïa déjanté, son héros est misogyne, insupportable, exaspérant mais attachant et touchant interprété par un Gaspard Proust un peu gauche mais attendrissant.

    Le ton est un peu pompeux et littéraire mais Beigbeder nage dans son univers avec classe et raffinement.

    Il réussit surtout à réunir à l'écran un panel de personnages éminemment intéressants : la jeune demoiselle campée par une Louise Bourgoin toujours aussi pimpante, piquante, parfaite, sublime, rayonnante, le bon copain (JoeyStarr encore une fois surprenant), les parents ... toute une pléiade d'acteurs excellents (Valérie Lemercier, Anny Dupeyrey, Bernard Menez ... bémol sur la prestation de Nicolas Bedos tout aussi horripilant que son père).

    De son roman le plus personnel, il en fait un film des plus ... personnels ... puisqu'il est auto-biographique ! CQFD !

    Est-ce juste là le désir de s'exposer et de faire partager son expérience ou bien le désir de flatter son ego surdimensionné ?

    Peu importe la réponse, le résultat est atypique, étonnant et plutôt plaisant à suivre car porté élégamment par ses comédiens, magnifiquement écrit et dialogué (quelques bonnes répliques), intelligent et impertinent, émaillé de quelques curiosités visuelles.

    Mais Beigbeder a surtout le talent de réinventer les diktats de la comédie romantique en intégrant dans son film des idées complètement dingues, des situations aberrantes, des métaphores insolites, il y met du peps, de l'originalité, du dynamisme, de la dérision (voire de l'auto-dérision ?), évite habilement les clichés, n'est jamais mielleux, et n'oublie pas d'honorer au passage son idole, Michel Legrand (le duo final est magnifique, j'ai eu les frissons ...).

    Dommage toutefois qu'à la fin les tétons de Louise Bourgoin qui pointent au travers de sa robe écarlate et la tête de Gaspard Proust qui me fait trop penser à Daniel Auteuil jeune m'ont obnubilée au point que l'impact sentimental de la scène en a été annihilé.

    Mais tout est remis en cause par un plan final hallucinant et incroyable, malheureusement atténué par des incrustations dans le générique totalement superflues.

    Je suis donc partagée et dubitative mais j'avoue avoir été agréablement surprise par ce premier film encourageant pas aussi insignifiant qu'on pourrait le croire au départ, derrière l'apparente légéreté se cache une vraie réflexion sur les rapports amoureux ... Beigbeder s’essouffle un peu sur la distance et ne maîtrise pas tout, sa réalisation est parfois un peu chaotique et bancale (on sent l'amateur derrière la caméra ...) mais les intentions sont là, et sont bonnes, et il révèle un potentiel prometteur.

    Reste à savoir s'il sera capable de s'ouvrir à d'autres styles et à d'autres auteurs. Il est tout de même fâcheusement égocentrique.


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  • Synopsis : Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de 14 ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de 16 ans rencontré sur un forum – Will et Lynn ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies. Après plusieurs semaines de conversations en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée par Charlie. Même si peu à peu, elle réalise qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, elle continue à être fascinée par lui.

    De David Schwimmer avec Clive Owen, Catherine Keener et Liana Liberato

    Sortie le 18 janvier 2012

    David Schwimmer, un des comparses de la série Friends, passe avec réussite derrière la caméra proposant ici son deuxième long métrage qui aborde avec beaucoup de subtilité un sujet fort et poignant.

    Le réalisateur, engagé depuis plus de dix ans au sein de la Rape Fondation, association d'aide aux victimes de viol, est particulièrement sensible et concerné.

    Il traite ici d'une part le comportement des prédateurs sexuels, exacerbé par l'accès au net qui facilite encore plus les approches (trop facile de se cacher derrière un écran et de se dissimuler derrière l'anonymat, les mensonges et autres manipulations y sont aisés) et d'autre part - et surtout - le travail de reconstruction des victimes et de leurs proches.

    Même s'il utilise un peu trop d'artifices (les scènes suggestives habiles mais poussives) et autres séquences un peu trop mélodramatiques, il s'appuie toutefois sur une réalisation bien conçue et construite, moderne et percutante (l'idée des incrustations de textes en couleur est fort pertinente) ainsi que sur un scénario intelligent qui s'axe davantage sur la psychologie des personnages que sur l'acte de viol en lui même qui est le pivot central de l'histoire sans en être l'essentiel ; étoffant particulièrement le rôle de l'adolescente, d'abord amoureuse, crédule, faible puis qui passe par toutes les phases post-traumatiques, du déni à la colère, à la douloureuse révélation, l'humiliation, la prosternation.

    Ce n'est certes pas un thriller, l'enquête policière est quasi anecdotique et la traque au coupable passe de ce fait au second plan.

    C'est un drame familial, puissant et profond, réaliste et dérangeant, qui laisse un certain malaise sans jamais être malsain mais surtout mettant en exergue les dangers de l'Internet - il serait bon d'y emmener d'ailleurs les jeunes pour les sensibiliser au problème - porté par un trio d'acteurs impliqués.

    Clive Owen est excellent en père dévasté, impuissant, broyé par son désir de vengeance et rempli de désespoir, et nous offre une interprétation toute en nuances jusqu'à une scène finale bouleversante (il faut passer outre le fait qu'il soit doublé en version française par la "voix" de Aaron Hotchner/Thomas Gibson (Esprits Criminels) ce qui peut être gênant pour les fans de la série, j'avoue en avoir été plusieurs fois troublée). Catherine Keener, que je ne connaissais pas vraiment, s'avère tout aussi bien. Mais la jeune Liana Liberato les écrase de sa maturité déconcertante, sa force de caractère et sa détermination. Elle crève l'écran cette jeune demoiselle fort prometteuse.

    Le film prend toute sa dimension par l'ultime scène saisissante qui donne des frissons dans le dos et qui vous rappelle que nul n'est à l'abri du premier quidam venu ...

    Riche d'enseignements et d'une moralité exemplaire, il faut le voir en famille car il suscite obligatoirement réflexions et interrogations. Malgré quelques longueurs, il peut être d'une aide précieuse pour les victimes potentielles et pour les parents qui ne pourront qu'être interpellés ... une sorte de piqûre de rappel sur la vigilance nécessaire permanente à avoir envers ces ados influençables qui ne sont pas toujours conscients des dangers de ce monde virtuel ...


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  • Synopsis : Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui.

    De David Fincher avec Daniel Craig, Christopher Plummer et Rooney Mara

    Nouveauté

    Interdit au moins de 12 ans

    David Fincher murit ce projet depuis bien longtemps, bien avant le phénoménal succès du roman de Stieg Larsson et la sortie du film suédois. Alors sur Benjamin Button, il remet à plus tard la réalisation de Millenium et en confie l'adaptation à Steven Zaillan.

    Une fois le scénario modernisé et dynamisé, le cinéaste s'attache à soigner chaque plan, chaque séquence, sa photographie, sa réalisation.

    Dès l'hallucinant générique (sur un titre de Led Zeppelin et des images chocs), le ton est donné, l'ambiance est plantée, les tripes se nouent. On entre de plain-pied dans un monde troublé et troublant où vont s'entremêler les destins.

    On sent d'emblée que ce ne sera pas un thriller comme les autres, pas un simple suspense mais plutôt une oeuvre majeure exhaussée par l'incroyable personnalité et le style atypique du réalisateur qui s'avère devenir peu à peu un maître en la matière.

    Dans une atmosphère glaciale et oppressante (le tournage s'est déroulé dans un hiver suédois particulièrement froid), l'intrigue se déroule dans une spirale de violence et d'horreurs sans nom (la scène de viol est crue et ardue), captivante, envoûtante, viscérale, subversive, noire.

    Et malgré quelques longueurs dans la première demi-heure, on est tellement fascinés par la qualité de la réalisation magistrale et les  interprétations sublimes des deux acteurs principaux qu'on ne peut plus se décrocher un seul instant du film. Chaque seconde vous remplit tout à la fois d'angoisse (c'est souvent malsain tout de même) et de jubilation (techniquement c'est du grand art : la photographie est magnifique, les prises de vue sont hyper soignées et judicieusement mises en valeur, la lumière est savamment étudiée, les couleurs et les noirs et blancs sont remarquables, les paysages sont saisissants, les personnages sont superbement filmés).

    David Fincher a surtout l'intelligence de mener son récit avec profondeur et fluidité, avec un sens aigu du détail, et même si parfois il nous perd un peu dans les méandres de la généalogie de la famille Vanger, il donne tellement d'épaisseur et de complexité à ses personnages, de la dimension à son univers, et de la consistance à son histoire (on soupçonne toutefois quelques ellipses inévitables par rapport au roman - que je n'ai pas lu ... il faudrait !! - bien que l'ensemble soit, dit-on, assez fidèle, plus que la version suédoise) que son film en puise une prodigieuse intensité.

    Travaillant en permanence sur l'antinomie des deux héros, le journaliste Mikael, pragmatique et rigoureux, évoluant dans un monde épuré et immaculé tandis que Lisbeth, la jeune hackeuse gothique, asociale, inconstante et tourmentée, se meut dans un monde sombre et ténébreux, entre génie et folie, David Fincher s'appuie sur leurs complexités, leurs contradictions et leurs paradoxes, jusqu'à les entremêler en quelques scènes sensuelles et émouvantes (certains face-à-face finaux sont poignants).

    Il maîtrise de bout en bout son film en lui offrant qui plus est un casting de choix.

    Daniel Craig trouve ici à mon sens un de ses meilleurs rôles (je ne l'aime pas trop en James Bond, il a eu surtout du mal à trouver grâce à mes yeux après Pierce Brosnan), nuance merveilleusement son jeu, ses regards bleu acier vous transpercent et il a un indéniable charisme. Toutefois, il est presque effacé derrière la performance de Rooney Mara, une presque inconnue (mais il était nécessaire de ne pas marquer le rôle par une actrice plus célèbre), qui crève l'écran. Elle délivre une prestation extraordinaire, elle est tout simplement sensationnelle.

    Le format est long (plus de 2 h 30) mais on ne voit pas le temps passer tant l’œuvre est magistrale, cinglante, scotchante. Elle laisse en tout cas un malaise persistant, un goût âcre et métallique dans la bouche, et elle vous entêtera longtemps. Elle m'a donné en tout cas l'envie de lire la trilogie.


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  • And the winner is .............

    THE ARTIST

    qui rafle pas moins de trois récompenses ... dont un trophée pour JEAN DUJARDIN ... le meilleur acteur du monde remporte une nouvelle victoire et part à la conquête de l'Amérique ... de bon augure pour les prochains Oscars ... je le lui souhaite sincèrement ...

     

    Ricky Gervais en mode mineur, The Artist et The Descendants grands vainqueurs : retrouvez le palmarès cinéma complet des Golden Globes 2012. 

    Ricky Gervais sur la roche tarpéienne
    "Bon, j’en étais où ?" Tels sont les premiers mots prononcés par Ricky Gervais en ouvrant la 69ème cérémonie des Golden Globes (les prix cinéma décernés par la repsse étrangère), qui s’est déroulée dimanche 15 janvier au soir à Los Angeles. Une manière de rappeler que l’attente générée par la cérémonie était certainement amplifiée par le fait que Gervais rempile dans son rôle d’hôte de la soirée : en deux cérémonies (2010 et 2011), Gervais a montré son art de la vanne en tant que frappe chirurgicale, ne s’épargnant aucun tabou ou presque (scientologie, autopromo, alcoolisme, pots-de-vin…). Mais curieusement, le présentateur était beaucoup plus discret cette année. Si cela commençait plutôt bien (Eddie Murphy ? "Le type qui a dit non aux Oscars mais oui à Norbit"), le niveau était franchement inférieur. La NBC a même bipé une de ses punchlines concernant Salma Hayek et Antonio Banderas. Ce sont les autres actrices et acteurs qui ont dû prendre la relève. Parmi les meilleurs moments : George Clooney, très en forme, a brandi la canne de Brad Pitt (l’acteur s’étant blessé récemment), en déclarant qu’il en aurait besoin pour aller au bar. Clooney a ensuite salué Michael Fassbender (absent des nominations) pour Shame : "Je le remercie d’avoir pris en charge la full frontal nudity de l’année à ma place… sérieusement, Michael, tu arrives à jouer au golf sans les mains ?" Le tout culminant avec Madonna, en réponse à une blague datée de Gervais sur "Like A Virgin" : "Si tu penses que je suis encore vierge, Ricky, pourquoi tu ne viens pas y remédier ?" Le sentiment général : pour sa troisième année, Gervais était en-dessous des stars qu’il était censé allumer. Dommage.

     

    Brelan pour The Artist, paire pour The Descendants
    Avec trois Golden Globes, c’est The Artist de Michel Hazanavicius le grand vainqueur de la soirée, tout chauvinsime mis à part. Du jamais vu pour un film étranger. Meilleure bande originale pour Ludovic Bource (qui n’oublie pas de remercier le compositeur décédé de Sueurs froides, Bernard Herrmann, suite à la polémique lancée par Kim Novak), Meilleur film dans le genre comédie ou comédie musicale, et enfin Meilleur acteur pour Jean Dujardin. Bref, le carton : certes pas le hold-up fantasmé avec six trophées mais tout de même un très bon signe dans la course aux Oscars. Thomas Langmann, producteur du film, a rendu hommage à son père, Claude Berri, qui n'avait pas de quoi se payer le billet d'avion pour recevoir l'Oscar du meilleur court-métrage en 1966... Ce triomphe permet à Langmann de se mettre encore plus en porte-à-faux du système de production français, comme il l'a expliqué très récemment. L’autre vainqueur de la soirée, c’est le film The Descendants d’Alexander Payne, qui repart avec la statuette du meilleur film dramatique et celui du meilleur acteur dans un film dramatique pour George Clooney. Ce dernier n’a par contre rien reçu pour Les Marches du pouvoir, son drame politique avec Ryan Gosling pourtant bien calibré pour cartonner aux Globes avec ses trois nominations.

     

    Tout le monde est content ?
    Le reste du palmarès donne donc l’impression d’une répartition équilibrée : poussez pas, il y en avait pour tout le monde, entre rares surprises et résultats attendus. Christopher Plummer ouvre le bal en recevant la statuette du meilleur second rôle dans Beginners (les yeux humides, il traite affectueusement son partenaire Ewan McGregor de "petite saleté de voleur de scènes") ; Minuit à Paris obtient le prix du meilleur scénario sans que Woody Allen soit là pour le recevoir - même pas un mot d’excuse ? ; Michelle Williams reçoit le prix de la Meilleure actrice pour son rôle de Marilyn Monroe dans My Week With Marilyn… Côté plus convenu : Martin Scorsese est le meilleur réalisateur pour Hugo Cabret, Meryl Streep repart avec la statuette de la meilleure actrice dans un drame pour La Dame de fer, tandis qu’Une séparation d’Asghar Farhadi reçoit sans surprise le prix du Meilleur film étranger. Le moment d’émotion, comme Hollywood sait si bien les faire, revient au prix d’honneur décerné à Morgan Freeman par Helen Mirren et le légendaire Sidney Poitier. Et enfin, Spielberg, récompensé pour Les Aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne (meilleur film d’animation) mais bredouille pour Cheval de guerre, remerciait Sony et Paramount : d’après lui, les deux studios les soutiendraient, lui et Peter Jackson, s’ils voulaient adapter le bottin. La déception semble plutôt être du côté du mélo La Couleur des sentiments, qui ne repart qu’avec l’attendu trophée du Meilleur second rôle féminin pour Octavia Spencer.

     

    Harvey Weinstein, le Punisher est de retour
    Mais cette dispersion est apparente : le véritable vainqueur de la soirée En recevant le trophée de la meilleure chanson originale pour "Masterpiece", sur la BO de son film W.E., Madonna remercie (avec un horrible accent anglais) son producteur Harvey Weinstein. “Le Punisher, comme on l’appelle.” Qui Weinstein a-t-il "puni" pour que W.E., film qui s’est fait démolir dans tous les festivals, puisse repartir avec le trophée dans la seule catégorie où il a été nommé ? En attendant, Michelle Williams, Madonna, Meryl Streep, Thomas Langmann, tous ont un point commun : ils ont remercié le producteur Harvey Weinstein, l’ex-patron de Miramax qui a retrouvé la grâce. Un an après le triomphe du Discours d’un roi (4 Oscars, le Globe pour Colin Firth), le voici défintivement revenu dans son meilleur rôle, celui de tueur de palmarès. Rendez-vous aux Oscars fin février pour vérifier si son mojo est toujours à bloc. Et ce même si quelqu’un a oublié de remercier Weisntein avec son trophée de meilleur acteur : Jean Dujardin. Lors de la remise du Golden Globe du Meilleur film (comédie ou comédie musicale), celui-ci, décidément dissipé, en profitait pour jouer avec son chien dans The Artist, Uggy.

    Sylvestre Picard.

    Le palmarès cinéma complet des 69ème Golden Globes :

    Meilleur film - drame :  

    The Descendants d'Alexander Payne.

    Meilleure actrice -drame :

    Meryl Streep, La Dame de fer.

    Meilleur acteur -drame :

    George Clooney, The Descendants.

    Meilleur film -comédie/comédie musicale :

    The Artist de Michel Hazanavicius.

    Meilleure actrice -comédie/comédie musicale :

    Michelle Williams pour My Week With My Marilyn

    Meilleur acteur -comédie/comédie musicale :

    Jean Dujardin pour The Artist.

    Meilleur film d’animation :

    Les Aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne de Steven Spielberg.

    Meilleur film étranger :

    Une séparation, Asghar Farhadi.

    Meilleur second rôle féminin :

    Octavia Spencer, pour La Couleur des sentiments.

    Meilleur second rôle masculin :

    Christopher Plummer, pour Beginners.

    Meilleur réalisateur :

    Martin Scorsese, pour Hugo Cabret.

    Meilleur scénario :

    Woody Allen, pour Minuit à Paris.

    Meilleure bande originale :

    Ludovic Bource, pour The Artist.

    Meilleure chanson originale :

    "Masterpiece" de Madonna, pour W.E.

    (source : premiere.fr)


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  • Synopsis : À 40 ans, Mélina est la voix la plus célèbre de France. Animatrice à la radio, la nuit à l’antenne elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Tout le monde connaît sa voix, mais personne ne connaît son visage. Dans la vie, elle évite tout contact et vit comme une vieille fille dans les beaux quartiers. Partie à la recherche d’une mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein d’une famille nombreuse, en banlieue. Elle décide de s'approcher d'elle, incognito....

    De Pierre Pinaud avec Karin Viard et Nicolas Duvauchelle

    Nouveauté

    Friande amatrice de bons films français de cette trempe, j'y suis allée en toute confiance, Karin Viard et Nicolas Duvauchelle faisant par ailleurs partie de mes acteurs préférés.

    Karin Viard fait des choix de plus en plus audacieux pouvant se permettre, après de grands succès populaires, d'opter pour des premiers films ambitieux.

    Nicolas Duvauchelle prend de l'épaisseur de rôle en rôle et se forge peu à peu une solide réputation et une belle carrière.

    Ici, même si le scénario est parfois un peu bancal, la fin est tellement puissante qu'il en puise une intensité particulière et resitue les personnages d'une façon plus qu'inattendue (on pourrait presque le revoir pour le percevoir différemment).

    On sent toutefois que Pierre Pinaud se repose énormément sur la prestation de son actrice principale à en oublier parfois de réaliser purement et simplement, du coup son film subit quelques erreurs de cadrage, quelques platitudes et de longues scènes laborieuses. Cependant, on perçoit, à travers le réalisme de certaines situations, qu'il s'appuie sur une documentation fouillée relative à l'abandon maternel et aux séquelles affectives que les enfants peuvent ressentir. Mais le tout est un peu trop scolaire, basique et conventionnel.

    Mais pourtant on est totalement pris dans le film tant l'émotion est palpable, omniprésente, grâce à la sublimissime interprétation de Karin Viard, en névrosée obsessionnelle, tourmentée, angoissée, agoraphobe, dont la souffrance est ancrée en elle depuis l'enfance, ne trouvant de réconfort que cachée dans son appartement épuré de tout souvenir ou dissimulée derrière son micro et qui va entrer en état de résilience pour pouvoir enfin se construire.

    La permanente ambivalence du personnage (Melina est vive, altruiste, extravertie et lucide, Claire est éteinte, meurtrie, introvertie et recluse) est magnifiquement rendue par cette actrice hors du commun (déjà récompensée pour ce rôle), superbement épaulée par un Nicolas Duvauchelle charmeur et charmant.

    Le film s'avère être un drame tout à la fois psychologique et sociologique (bonne idée d'évoquer le bénévolat à travers la quête de l'héroïne et de mettre en parallèle deux mondes totalement opposés) porté par d'excellents acteurs (tous les seconds rôles sont parfaits dont Nadia Barentin à qui le film est dédié puisque décédée depuis).

    Il ne peut pas laisser indifférent car aborde avec sensibilité et générosité un sujet difficile, rarement traité au cinéma avec autant de finesse et de pertinence.

    Pierre Pinaud peut vite devenir un réalisateur important si tant est qu'il se concentre et se recentre sur des scénarios plus denses et plus travaillés.

    Mais surtout et essentiellement, si vous aimez Karin Viard, elle ne manquera pas ici de vous surprendre, elle est aussi à l'aise dans la comédie que dans la tragédie, elle sait tout faire, quelle actrice FA-BU-LEUSE.

    A voir ne serait-ce que pour elle.


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  • Synopsis : Marc Bajau sillonne le pays pour le compte d’une marque de vêtements. Il aime cette vie sur la route, libérée de toute contrainte et faite de rencontres d’un soir. Mais alors qu’il démarre une nouvelle tournée de promotion, sa dernière conquête s'en va en lui laissant son fils, Lucas, un petit métis de six ans… Commence alors une traversée de la France pas comme les autres, où Marc et Lucas vont croiser la route de Pierre, un retraité fantasque et envahissant, et celle de Julie, une jeune femme en errance.

    De Nicolas Brossette avec Franck Dubosc, Claude Rich et Marie Kremer

    Nouveauté

    Il est des curiosités qui recèlent de bonnes surprises, d'autres moins. Aller voir un film avec comme seul objectif de constater qu'un acteur "comique" qu'on n'aime pas devient un acteur "dramatique" qu'on aime est bien léger ...

    Voilà donc que Franck Dubosc échoue là où j'aurais tant voulu qu'il réussisse.

    On ne s'improvise pas acteur "dramatique" d'un claquement de doigts en changeant de couleur de cheveux et de registre. On sent bien qu'il n'est pas dans son élément et qu'il rame à nous tirer un tant soit peu d'émotion. A trop forcer sur son jeu et à vouloir à tout prix nous toucher et nous démontrer qu'il peut aussi être sensible, il en serait presque pathétique par moments. Il n'est jamais crédible.

    Et le problème majeur est qu'il tire le film et ses partenaires vers le bas.

    Déjà, à la base, le scénario est plus que basique et convenu, les dialogues pauvres, la réalisation plate et banale, c'est peu lent, et quand on connaît l'abatage et le cabotinage habituel de l'humoriste c'est totalement antinomique. Du fait que l'humoriste justement fait tout sauf de l'humour ici, ce qui était son but me direz-vous certes, cela ternit tout le film étrangement éteint et sobre dans le mauvais sens du terme. Trop simple et trop simpliste.

    On aurait presque aimé que Dubosc nous fasse par fulgurances du ... Dubosc ... juste histoire de réveiller un peu le ton taciturne de l'ensemble.

    Le petit garçon bien qu'adorable ne trouve de ce fait jamais le ton juste, comme perdu sans repère, comme s'il se faisait considérablement ... chier ...

    Claude Rich vieillit mal, il est ici bouffi, prodigieusement agaçant et assez désagréable.

    Seule la jeune Marie Kremer éclaire l'ensemble de sa présence lumineuse mais reste en demi-teinte dans un second rôle pas très étoffé.

    Le tout est d'une pauvreté sans commune mesure et Franck Dubosc, dans son rôle à contre-emploi, peine à convaincre.

    Nicolas Brossette qui signe ici son premier long métrage a encore du chemin à faire. Trop de maladresses et d'approximations émaillent son écriture, sa direction d'acteurs et sa réalisation.

    Le spectateur reste sur le bord de la route ... et pour un road-movie c'est embêtant !!


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  • Synopsis : Chloé a tout pour être heureuse. Elle va épouser l'homme qu'elle aime, un ex-champion de tennis reconverti dans les affaires. Ne lui manque que le père idéal pour la conduire à l'autel. Qui de Bernard, aristocrate psychorigide et bourré de tocs, ou de Gus, un filou généreux et porté sur l'alcool, sera le père de ses rêves ?

    De Martin Valente avec Gérard Jugnot, François Berléand, Olivia Ruiz et Jamie Bamber Griffith

    Nouveauté

    Je le dis tout de go : j'y allais seulement pour la curiosité de voir Olivia Ruiz dans son tout premier rôle au cinéma, l'affiche, le pitch et le style ne m'attirant pas du tout.

    J'évite depuis quelques temps les comédies romantiques françaises qui frisent souvent le ridicule, celle-ci n'échappe pas à la règle.

    Accumulant quiproquos, poncifs, clichés, personnages caricaturaux et situations grotesques, ça ne vole vraiment pas très haut, c'est le moins que l'on puisse dire.

    Elle est pourtant amusante et bien troussée, ensoleillée, exhaussée par la prestation du duo Jugnot (en alcoolo bouffi mais attendrissant) - Berléand (aristocrate coincé bourré de tocs - la scène dans l'église est très bonne), compères et complices, qui se démènent corps et âmes pour tenter de sauver le film qui arrive toutefois à nous extirper quelques sourires.

    Il faut par ailleurs avouer qu'Olivia Ruiz s'en sort plutôt pas mal, adorable, aérienne, rafraîchissante et primesautière. Elle n'est pas encore l'actrice du siècle mais on lui soupçonne un réel potentiel si toutefois elle trouve de bons directeurs d'acteurs. Elle a besoin d'être cadrée et encadrée (Martin Valente ne maîtrise pas sa mise en scène) mais elle peut se permettre de persévérer.

    Jamie Bamber Griffith, sorti de nulle part, pile dans le rôle de tennisman beau gosse un peu idiot et naïf, est très agréable à regarder ma foi et assure une prestation assez convaincante.

    C'est gentillet, mignonnet, léger (dans tous les sens du terme) et se suit avec plaisir et sans ennui mais peut aussi se zapper allègrement sans regret.


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