• Synopsis : Leïla, après cinq années de prison, retrouve la liberté. Elle va rencontrer Yannick, un jeune athlète qui vient de perdre la vue dans un accident. La seule discipline que celui-ci peut pratiquer avec son handicap, c’est la course. Mais avec un guide, auquel il est attaché, par un fil, le temps de l’entraînement. Ce sera en l’occurrence, une guide : Leïla, elle-même athlète de haut niveau dans sa vie d’avant. Leïla se tait sur son passé. Yannick, étouffé par les marques de compassion de son entourage, va s’arranger de ce silence. L’entraînement, et puis les projets de compétition vont les aider à se reconstruire, l’un avec l’autre. Mais il y a des histoires passées qui ne vous lâchent pas, et des sentiments présents, des mouvements du cœur, qui bouleversent les trajectoires. Il faudra en passer par là pour un jour entrer dans la ligne droite.

    De Régis Wargnier avec Rachida Brakni, Cyril Descours, Clémentine Célarié et Seydina Baldé                  

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    Le début et la fin sont bien. Le reste est pour le moins fluctuant.

    Régis Wargnier dévie un peu trop souvent de la ligne droite, change de couloir allègrement, sans jamais trouver le bon angle d'attaque.

    Pourtant le scénario, adapté d'une histoire vraie (encore !!) aurait pu être pertinent (la gestion du handicap, la détermination et le courage et "lequel guide l'autre" ...). Mais on s'attarde sur l'histoire de Leïla, un peu trop longuement à mon goût, au détriment de celle de Yannick mais jamais le réalisateur n'approfondit réellement la relation entre les deux, on dirait que ses personnages évoluent en parallèle alors que leurs destins sont censés se croiser et s'entremêler. Et puis je pense qu'il aurait dû centrer l'essentiel de son intrigue au stade et sur les pistes alors qu'au contraire, les scènes où ils s'entraînent ensemble sont quasi-anecdotiques noyées sous des scènes mielleuses totalement inintéressantes. Qui plus est une montagne d'incohérences alourdit le tout (elle sort de prison mais elle trouve un logement, un boulot et une voiture neuve en un claquement de doigt ... trop forte ..).

    Le fil conducteur, qui aurait dû être le lien, est donc trop souvent rompu. Même si certains passages sont bien jolis (celui sur la plage).

    La réalisation s'avère qui plus est plutôt classique, froide et banale. Les dialogues sont lourds et indigestes, assenés sans nuance ni subtilité, ou peut-être servis par des prestations plus que médiocres.

    Rachida Brakni est mauvaise. Elle n'est jamais dans la tonalité du texte qu'elle semble réciter sans aucun relief ni conviction. Tandis que le jeune Cyril Descours serait plus juste, même presque plus mature donc forcément plus touchant. Même si l'on ressent un peu trop souvent son manque d'expérience (mais il en a sous le pied pourtant), il apporte une certaine épaisseur à son personnage. Ils sont toutefois tous deux à la limite du surjeu dans l'émotion téléphonée et tellement attendue qu'elle en perd de son impact.

    J'ai été davantage séduite par les seconds rôles : Clémentine Célarié, désormais trop rare  l'écran, est vraiment excellente  et surprenante comme rarement on l'a vue, et Seydina Baldé est bien le seul à dégager une vraie chaleur et une certaine sincérité ensoleillant un peu l'ensemble triste et soporifique.

    Bref beaucoup trop de scènes flottantes prises en sandwich entre un début prometteur (mais le film s'essoufle trop vite) et une course finale relativement bien réalisée, unique instant où l'émotion pointe son nez.

    Régis Wargnier manque sérieusement de maîtrise sur l'écriture de son film qui souffre de répliques malvenues  et mal jouées, et en oublie l'émotivité au vestiaire.

    Bref, vous pouvez courir vite dans une autre salle !!



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  • Synopsis : Samedi 24 décembre 1994. Quatre terroristes du GIA prennent en otage à Alger l'Airbus A-300 d'Air France reliant la capitale algérienne à Paris et les 227 personnes présentes à bord. Personne ne connaît leurs intentions : ils sont armés et apparaissent extrêmement déterminés. Les terroristes revendiquent la libération de leurs camarades d'armes et exigent le décollage immédiat de l'avion. Mais ce n'est finalement qu'après de longues négociations diplomatiques tendues entres les gouvernements français et algériens et l'exécution de 3 passagers que l'avion quitte l'aéroport d'Alger. Nous sommes le lundi 26 décembre, il est 3h33 du matin, quand l'Airbus d'Air France atterrit à Marseille-Marignane. Trois personnages, Thierry, un soldat du GIGN, Carole Jeanton, une technocrate ambitieuse et Yahia Abdallah, un Djihadiste déterminé sont au cœur de l'événement. Leurs logiques vont s'affronter jusqu'au dénouement final.

    De Julien Leclercq avec Vincent Elbaz, Gregori Dérangère, Mélanie Bernier et Philippe Bas                        

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    Ce film fait partie de cette lignée de films qui sont un devoir de mémoire et d'honneur, ici un vibrant hommage aux hommes du GIGN qui se dévouent corps et âme pour sauver les gens.

    Celui-ci est admirable en tous points : dans sa réalisation nerveuse, caméra à l'épaule ou au poing, dans sa mise en lumière (certains plans sur Vincent Elbaz sont sublimes), dans son montage redoutablement efficace, dans sa bande son qu'on ressent dans les pieds, dans sa musique, dans son sujet et son traitement.

    Julien Leclercq a choisi le parti pris du noir et blanc, ou plutôt d'une couleur atténuée, qui donne à son oeuvre la véracité et la force d'un documentaire, ponctuant sa photographie de couleurs judicieusement placées (le bleu du chemisier, le rouge du bonnet, l'intérieur de l'appartement, représentant la vie et le bon côté de la barrière) ainsi que d'images d'archives.

    "Il est davantage dans la collaboration que la direction à proprement parler (...) il sait exactement ce qu’il veut et pourquoi il met sa caméra à tel ou tel endroit, les acteurs sont extrêmement cadrés". Une conception de chef d'orchestre qui a créé un vrai esprit d'équipe sur le tournage: "on avait fait un tel travail de préparation qu’on avait développé une complicité solide et qu’on n’avait pas vraiment besoin de se parler − un peu à la manière des hommes du GIGN quand ils sont dans l’action", confie Vincent Elbaz (source : allocine.fr).

    Le réalisateur filme ses héros au plus près, sa caméra caresse leur peau et respire, tremble et survit avec eux. Il nous plonge dans le chaos à leurs côtés. Puis il passe avec habileté dans le bureau des décisionnaires, dans l'espace d'attente avec les femmes et enfants qui désespèrent et pleurent, alternant les scènes d'action pure avec celles plus explicatives ou les instants plus intimes du couple.

    Même s'il n'excelle pas dans ce dernier domaine, oubliant un peu l'aspect émotionnel au vestiaire, son film résonne et raisonne, à l'écriture d'une grande intelligence car, même si l'on connaît l'histoire et son issue, le suspense est omniprésent et on se laisse prendre aux tripes par l'intrigue et son déroulement.

    Sa réalisation époustouflante, son réalisme impressionnant et ses images superbes en font déjà une oeuvre majeure et atypique dans le cinéma français. Rares sont les jeunes réalisateurs qui osent, prennent des risques et choisissent délibérément la voie de la difficulté en donnant une telle touche personnelle à leur film.

    Servi par ailleurs par un Vincent Elbaz peu disert mais particulièrement charismatique et juste, dont le jeu ici prend une sacrée puissance, et s'impliquant dans ce rôle puisqu'ayant subi un éprouvant entraînement pendant six mois avec de vrais membres, certains ayant participé à l'assaut de 1994. L'acteur raconte: "Avant de s’atteler à l’entraînement purement physique, on a commencé par s’asseoir autour d’une table, où nos instructeurs nous ont présenté des images d’archives qu’ils nous ont commentées. Ils nous ont ainsi expliqué leur stratégie, leur approche de l’événement, et la manière dont ils ont géré la crise de Marignane. Par la suite, on a effectué des exercices pratiques de tirs et des stages commando" (source : allocine.fr).

    Seule Mélanie Bernier, que j'aime pourtant bien, n'est pas vraiment à l'aise, manquant de mordant et de maturité à mon sens pour assumer un tel rôle.

    Et un léger, mais tout léger, bémol sur l'assaut en lui-même (où de vrais hommes du GIGN se sont mélangés aux acteurs principaux) qui est parfois un peu confus. Ça tire beaucoup et on a du mal à suivre toutes les images, ça donne un peu mal au coeur. Mais tout le reste est tellement fort et prenant que ce bémol n'entache en rien mon dithyrambe sur ce film magistral et important.


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  • Synopsis : Thomas Gardesse, VRP en système d’alarme, est arrêté pour un fait mineur et envoyé en prison pour 6 mois. Afin de gagner le respect des détenus il se fait passer pour Le Marquis, un génie du casse dont personne ne connaît le visage. Quinze jours avant sa sortie, un braqueur du nom de Quentin Tasseau le fait évader pour l’emmener à Manille afin qu’il participe à un casse dont le commanditaire a besoin des talents du Marquis…

    De Dominique Farrugia avec Franck Dubosc, Richard Berry et Jean-Hugues Anglade                            

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    Seuls les horaires compatibles m'ont poussée dans cette salle. J'avoue ne pas trouver les mots tellement il n'y a rien à dire sur ce pitoyable navet où Dubosc fait du Dubosc, Berry du Berry et les seconds rôles des seconds rôles.

    A part quelques pirouettes verbales et visuelles, le reste est navrant et pathétique.

    Ce n'est ni drôle, ni amusant, ni rien du tout.

    C'est nul.


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  • Synopsis : David Pelame a la quarantaine. Il est marié à Christine depuis assez longtemps pour avoir oublié qu’ils s’aimaient autrefois. Il a deux enfants avec qui la communication se fait de plus en plus rare. Professionnellement, David n’est jamais devenu le grand avocat associé d’un cabinet de renom qu’il rêvait d’être mais plutôt un simple gratte-papier qui excelle dans les tâches les plus rébarbatives. Bref, la vie de David ne fait pas rêver. Si on avait un conseil à lui donner ?… Ce serait qu’il se ressaisisse. C’est ce qu’il va faire, en découvrant, le soir de Noël, une valise pleine de cocaïne et un téléphone croulant sous les appels de clients. David pense alors avoir trouvé le moyen de relancer sa vie. Si on avait un second conseil à donner à David ? … Ce serait qu’il y réfléchisse à deux fois.

    De Alexandre Coffre avec François Damiens, Pascale Arbillot et Laurent Lafitte                                         

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    Une comédie pas de franche rigolade mais excelllement bien écrite où un couple au bord de la crise trouve un moyen peu orthodoxe de redonner du piment à sa triste vie qui va à vau-l'eau.

    Sans nous tirer de vrais fous rires salvateurs (c'est une comédie pas un film comique), le film jubilatoirement amoral fait bien souvent sourire face aux situations cocasses et rocambolesques que provoquent les deux héros à la recherche d'un second souffle pour sauver leur mariage. Le moyen n'est qu'un déclic pour eux, qui va les conduire certes à l'illégalité mais tout à la fois à une certaine légitimité touchante qui les rend particulièrement empathiques. Totalement irresponsables et inconséquents (la scène au commissariat avec le fiston (très bon les deux gamins Nicolas Boulifard et Anne Duverneuil) est très drôle), ils vont tomber peu à peu dans un terrible engrenage duquel ils vont devoir se sortir sans trop de casse.

    "La drogue, qui n’est jamais évoquée dans le film de façon festive ou incitative, est un prétexte scénaristique. (...) Je voulais raconter des personnages, traiter leurs fêlures, m’attarder sur leurs moeurs", explique le réalisateur qui nous présente surtout l'histoire d'une famille. "Les gens ont envie de braver les interdits, mais heureusement ne le font pas. En revanche lorsque quelqu’un le fait, ils l’envient presque car les temps sont difficiles et la morosité gagne du terrain tous les jours. (...) Il y a quelques années, j’aurais sans doute versé dans le spectaculaire, l’extraordinaire... Aujourd’hui, on a plus envie de tordre le cou au quotidien avec des gens qui sont proches de nous." (allocine.fr)

    Même s'il lui manque un brin de cynisme, le scénario est grinçant et finement aiguisé. Les dialogues savoureux et le montage nerveux donnent  par ailleurs un sacré cachet à cette comédie bien troussée et intelligemment menée tambour battant, de rebondissement en rebondissement, jusqu'à un final amusant qui boucle parfaitement cette oeuvre a priori simple et légère qui ne l'est en fait pas du tout.

    Au contraire, j'y perçois une vraie étude de moeurs juste et réaliste, même si ça dérive par moments du côté du pur burlesque, interprétée par trois très bons comédiens : François Damiens n'en fait pas des tonnes et est même plutôt convaincant en mari dépassé par les événements, il dégage beaucoup de tendresse et de spontanéité, Pascale Arbillot est toujours excellente, hilarante quand elle pique ses crises (le potentiel de cette actrice est énorme) et Laurent Lafitte étonnant en collègue odieux, à mille lieues de son rôle des Petits Mouchoirs, film dans lequel j'ai découvert cet acteur.

    Alexandre Coffre "aligne" par petites "doses" subtiles les traits d'humour, un certain ton décalé, de très bonnes répliques (François Damiens est fort bien servi par sa partition) et des scènes plutôt bien réalisées et mises en lumière. Même si on n'est ni dans un thriller ni dans un film d'action, on y trouve un vrai style, beaucoup d'idées et d'originalité, une vraie rythmique. "Le talent d’Alexandre est de ne pas chercher le rire pour le rire. Il ne provoque rien," raconte François Damiens, approuvé par Pascale Arbillot  : "(...) j’ai été très étonnée par sa maîtrise technique. Il travaille vite et bien."

    Sans être dans l'esbrouffe, le film affiche toutefois une certaine ambition, celle tout du moins de divertir son public en l'alertant sur les dangers de la drogue, à sa manière, d'une façon détournée et par le petit bout de la lorgnette. En mettant le doigt sur les travers d'une société en crise. En touchant avec une certaine délicatesse à un sujet tabou rarement traité par ce biais-là.

    Une bonne dope que voilà. Et avec le recul (je l'ai vu hier), je me demande même si je ne l'apprécie pas encore plus qu'au moment M.


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  • Synopsis : C'est une amitié hors normes. David a 50 ans, Romain en a 13... David, professeur en dermatologie, fou de son métier, le soigne et l’opère depuis qu'il a 2 ans. Atteint d’une déficience génétique rare, Romain vit à l’écart de la lumière du jour. C’est "un enfant de la lune". Rien ne semble pouvoir les séparer jusqu’au jour où David obtient une mutation qu’il n’attendait plus. Comment annoncer à Romain son départ ? Le jour de la séparation approche, une nouvelle épreuve pour l’un et pour l’autre.

    De Delphine Gleize avec Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Caroline Proust et Quentin Challal                    

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    L'effort est louable, les bons sentiments et bonnes intentions sont là mais dommage que le sujet, sensible et rarement traité, soit si mal retranscris à l'écran. C'est parfois même légèrement soporifique !!

    Car l'histoire, au demeurant bien écrite, se dilue dans des scènes un peu trop trainardes. Paradoxalement, le sujet qui aurait pu être morbide et malhabile se révèle tourné pudiquement et sans pathos mais réalisé d'une façon triste et linéaire. Ce qui fait qu'on n'arrive pas à être touchés alors que l'émotion se serait avérée nécessaire pour y croire vraiment et surtout se sentir concernés.

    La maladie décrite existe réellement et il est intéressant de s'y attarder, Delphine Gleize malheureusement s'appensantit longuement sur des plans superflus qui ralentissent la rythmique quasiment donc inexistante. Elle aurait pu travailler davantage, par l'image, sur les contrastes d'espace et de lumière (l'enfant souffrant d'isolement et du manque de soleil), sur l'inversement du cycle normal de la vie (l'enfant vit la nuit), sur les difficultés de gérer cette maladie au quotidien. Elle aurait pu accentuer la relation quasi-parternelle entre les deux personnages (l'absence du père est évoquée et l'on sent vite que cet enfant est en manque de repère paternel), marquer davantage la souffrance du médecin face à son jeune malade, son impuissance et son désarroi, approfondir les rôles féminins (la mère surtout), loin d'être anodins, elle aurait pu faire tant de choses merveilleuses avec un tel scénario !! quel gâchis oserais-je dire !! (il n'est pas sans me rappeler par moments le bien plus réussi Le petit prince a dit de Christine Pascal qui dégageait une vraie poésie).

    De plus, le jeu de Vincent Lindon ne sauve rien. Désormais un peu trop cantonné dans ce type de rôle, bien qu'il dégage une réelle empathie, il est fade et même taciturne, introverti et renfrogné, joue de son regard tombant et de son sourire peu amène. Il ne prend la lumière que quand il s'éveille à la caméra ou sort une réplique un peu plus légère voire amusante, mais c'est ici bien rare, trop rare.

    Alors que Delphine Gleize a préféré s'attarder davantage sur l'amitié entre ses deux personnages (ce qui est en l'occurrence une bonne idée pour éluder subtilement l'aspect mélodramatique), en "utilisant" la maladie comme un fil rouge discret,  en lâchant du lest sur la relation habituelle entre patients et médecins, elle aurait eu plus de mérite à y glisser une dose de complicité, totalement absente. On dirait qu'ils se côtoient sans jamais se rencontrer tant ils sont distants l'un de l'autre. On y perçoit souvent pourtant que c'est davantage l'enfant incurable qui "sauve" son médecin et cet aspect-là est à peine esquissé.

    Bref, la réalisatrice passe complètement à côté de son film, long et ennuyeux, offrant par ailleurs à Emmanuelle Devos un second rôle savoureux et qui est bien la seule à égayer un peu l'ensemble.

    On est toutefois par moments touchés par le gamin adorable, quelques belles scènes à la symbolique forte et une ou deux répliques justes et bien placées.

    Mais il manque une vraie grâce et une touche de magie qui auraient allégé le film et l'auraient sans nul doute rendu plus efficace et plus émouvant.



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  • Synopsis : Alors qu'il est à Berlin pour donner une conférence, un homme tombe dans le coma, victime d'un accident de voiture. Plus tard, une fois réveillé, il apprend qu’un autre homme a pris son identité et cherche à le tuer. Avec l’aide d’une jeune femme, il va tout mettre en œuvre pour prouver qui il est.

    De Jaume Collet-Serra avec Liam Neeson, Diane Kruger, January Jones et Aidan Quinn                         

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    L'affiche et la bande annonce me rappellent un peu l'esprit de Taken (d'ailleurs telle est l'accroche que j'ai sciemment supprimée car je la trouve qsuperflue, on fait immédiatement le rapport sans) et Liam Neeson est un de mes acteurs préférés (j'aime les Irlandais quoi j'y peux rien !!!!!). Quel grand acteur à l'aise dans tous les registres !

    On sait pertinemment qu'on ne va pas voir le chef d'oeuvre de l'année mais plutôt un bon divertissement, bien réalisé. J'en jubilais d'avance et j'en ai jubilé tout le long, je me suis régalée.

    J'ai surtout vu ce que j'en attendais, pas plus pas moins. Peut-être pas de surprise, mais de l'action, beaucoup d'action, du punch, une intrigue tortueuse à souhait, des rebondissements, des dialogues percutants ("Ce qui compte c'est ce que tu vas faire maintenant" ... "Je n'ai pas oublié comment faire pour te tuer, connard" ... (sic !!) ... j'adore .. au moins c'est simple et direct !! du grand art n'est-il point ??!!).

    Vous comprenez donc que l'écriture n'est pas forcément transcendante, même si l'histoire est bien ficelée  (il faut noter que le scénario est adapté d'un roman de Didier Van Cauwelaert .. quand même !!) malgré quelques invraisemblances mais la réalisation est par contre vraiment maîtrisée avec des mouvements de caméra hallucinants, des prises de vue subjectives impressionnantes. Jaume Collet-Serra (réalisateur entre autres de Esther, un thriller glaçant) sait indéniablement filmer et certaines séquences de courses-poursuites sont ahurissantes.

    Ca bouge beaucoup, c'est plutôt prenant et d'un dynamisme enthousiasmant. Le rythme trépidant vous ne lâche pas jusqu'à la dernière seconde.

    Liam Neeson, des plus charismatiques, campe à nouveau ce héros que rien n'arrête, déterminé et volontaire, un dur, un costaud, sans pitié mais au grand coeur tout fondant à l'intérieur, ici en quête d'identité et à la recherche de ses souvenirs, au risque d'en être métamorphosé à tout jamais. J'adore son jeu sec et impitoyable mais tout à la fois attendrissant quand il s'arrête et respire, quand  il se torture l'intérieur. Son oeil bleu aiguisé vous scie en deux, son regard parfois un peu triste vous tétanise sur place. Il est indubitable que sa présence seule donne un vrai souffle à ce thriller bien tourné.


    Au détriment des deux rôles féminins un peu sous exploités, January Jones a un petit quelque chose d'héroïne hitchcockienne et Diane Kruger en paumée SDF et sans papier est étonnante, loin du glamour et de la grâce qu'on lui connaît.

    Mais il ne faut surtout pas hésiter si vous voulez voir un bon film, musclé, nerveux et terriblement efficace. Moi en tout cas je n'ai pensé à rien pendant deux heures, je me suis laissée porter dedans sans réfléchir et j'avoue avoir bien apprécié cette parenthèse avec Liam Neeson.

     


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  • Synopsis : Le 26 avril 2003, Aron Ralston, jeune homme de vingt-sept ans, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah. Il est seul et n’a prévenu personne de son excursion. Alpiniste expérimenté, il collectionne les plus beaux sommets de la région.  Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, l’impensable survient : au-dessus de lui un rocher se détache et emprisonne son bras dans le mur de rocaille. Le voilà pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, en proie à des hallucinations…  Il parle à son ex petite amie, sa famille, et se demande si les deux filles qu’il a rencontrées dans le canyon juste avant son accident seront les dernières.  Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence...

    De Danny Boyle avec James Franco et Clémence Poesy                                                                          

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    J'avoue avoir eu des pulsions meurtrières envers les mangeurs de pop-corn sans scrupule et bruyants. Comment peut-on avaler quoi que ce soit devant un tel film qui vous prend aux tripes de la première à la quasi-dernière seconde ? Je dis quasi car les deux dernières minutes désintensifient le tout, ce que j'ai regretté de prime abord mais qui se révèlent nécessaires pour apaiser les palpitations cardiaques et faire retomber l'adrénaline omniprésente tout à la fois derrière que devant l'écran.

    Mais ce film n'est pas un film : c'est une grande claque dans la gueule !! (et ce en restant polie ...). J'en suis encore toute retournée.

    Une leçon magistrale de réalisation dans un premier temps, Danny Boyle nous enivrant par une caméra étourdissante qui plane, qui tournoie, qui virevolte, qui s'attarde sur le visage du héros torturé. Parfois en plongée, parfois en contre-plongée, l'image est incroyablement fabuleuse, découpée par instants en trois plans simultanés (Danny Boyle n'a pas besoin de la 3D, il la crée et la construit sans autre artifice que son habileté), le grain est magnifique, les décors naturels sont majestueux. Les jeux de lumière, les couleurs, les creux, les bosses, les canyons, le cache-cache avec le soleil, les gouttes d'eau, les pores de la peau, les fourmis, tout est superbement filmé.

    L'alternance entre la réalité et le camescope est extrêmement bien pensée. La continuité de l'intrigue, entrecoupée de flash-backs et flash-forwards, file parfois très vite et d'autres fois très lentement.

    Danny Boyle est un virtuose de l'image et réalise ici un vrai thriller totalement personnel (bien qu'on connaisse l'histoire et la fin j'y perçois un suspense psychologique) monté avec une intelligence rare, et traite un sujet qui aurait pu être rébarbatif et raté grâce à une maîtrise parfaite. "C’était un énorme défi sur le plan narratif, mais Danny avait trouvé comment faire en sorte que ce soit continuellement passionnant, impliquant, pleinement satisfaisant au plan émotionnel, en créant une expérience vécue à la première personne par le public," raconte le producteur Christian Colson. 

    Ce film-concept, fidèle à certains points de détail (l'eau, l'équipement, le couteau) s'est avéré être un défi de taille pour Danny Boyle dont la "mission" consistait à tenir le spectateur en haleine pendant une heure et demie, avec un personnage condamné à ne pas pouvoir bouger. "Nous allions faire un film d’action dans lequel le héros est immobile !," résume le réalisateur, qui a ainsi travaillé minutieusement l'image et l'émotion de son film : "J’avais le sentiment que si nous étions capables de rendre le film viscéral et impliquant tant au niveau visuel qu’émotionnel, alors les gens pourraient se perdre dans l’histoire de la même manière qu’Aron s’est perdu dans les canyons."

    Il s'adjoint surtout les services d'un James Franco absolument PHENOMENAL qui délivre une performance puissante. Il porte le film sur  ses épaules et son seul bras droit et même s'il y va "franco" pour sauver sa peau (j'ai détourné les yeux à deux ou trois reprises sur la fin) il est réellement incroyable, passant de la fureur à la colère, du désespoir à la fatalité, du découragement à l'apitoiement jusqu'à l'ultime regain de courage pour se sortir de cette sordide situation. Pouvoir monopoliser l'attention du spectateur pendant une heure et demi à lui tout seul, peu savent le faire avec autant de force et d'intensité (du coup, je lui souhaite l'Oscar - la Cérémonie se déroule ce soir - même s'il est en concurrence direct avec Colin Firth car franchement y'a pas photo pour moi !!!).

    Danny Boyle parle de son interprète : "James Franco possède cette extraordinaire faculté et une technique irréprochable, et c’est exactement ce qu’il nous fallait parce que "127 Heures" est presque le film d’un seul acteur. James a su l’emmener plus loin, il a relevé les défis un par un, physiques comme émotionnels. Il est magnifique dans ce rôle. Il est allé au bout des choses, et il en a fait d’une certaine manière quelque chose qui tient autant de James Franco que d’Aron Ralston." 

    En effet, malgré les conditions épuisantes du tournage et le défi émotionnel que représentait l'idée de jouer sans vis-à-vis, James Franco s'est tout de suite senti attiré par le rôle : "L’une des raisons qui m’ont donné envie de faire le film, c’était qu’il était constitué d’une somme de petits moments personnels, de ces moments que nous connaissons tous quand nous sommes complètement seuls. Je sentais qu’il y avait en moi quelque chose qui le comprenait viscéralement et que je pourrais boire à cette source-là. Il était hors de question d’imiter physiquement Aron. L’approche de Danny consistait à atteindre la véracité de cette situation incroyable dans laquelle Aron s’est retrouvé. Il ne s’agissait donc pas d’essayer de « recréer » une personne véritable, mais plutôt de ressentir et de faire ressentir cette expérience profondément humaine. J’étais si à l’étroit dans le décor qui reproduisait le canyon que j’ai fini le tournage avec des bleus, des éraflures, des cicatrices. Ce tournage a été physiquement éprouvant. Mais c’était une situation très intéressante à jouer et Danny est un réalisateur époustouflant. Il déborde d’énergie et de passion, et il sait comment obtenir ce qu’il veut".

    En fait, j'ai trouvé le film presque trop court, j'aurais presque aimé une demi-heure de plus et assister à quelques autres délires hallucinatoires jusqu'à presque aborder la folie. Car nous vivons une heure et demi de son calvaire seulement alors que lui, imaginez, a vécu cinq jours comme ça !!

    Pour conclure, j'y ai vu surtout une vraie leçon de survie et de courage, un type tout à la fois égoïste, insupportable mais terriblement attachant, plus indestructible que le rocher contre lequel il combat. Une véritable exploration et introspection du comportement humain face à une situation ingérable qui va s'avérer être un électrochoc pour le héros qui va y trouver comme une renaissance et y puiser un certain enrichissement personnel.

    UNE OEUVRE MAGISTRALE A MON SENS A NE LOUPER SOUS AUCUN PRETEXTE et même si vous craignez le final, faites comme moi, cachez vous les yeux mais ne vous refusez pas ce film pour quelques secondes gores ...



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