• Synopsis : Charlie, une jeune fille de 17 ans. L’âge des potes, des émois, des convictions, des passions. Sarah, c’est la nouvelle. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisit Charlie.

    De Mélanie Laurent avec Joséphine Japy et Lou De Laâge 

    Sortie le 12 novembre 2014 (vu en VOD)

     

    De Mélanie Laurent je suis fan ... dans tout ce qu'elle fait, de tout ce qu'elle est ... actrice, chanteuse, auteur, réalisatrice ... 

    Les adoptés, son premier film, restera pour moi un des grands chocs de l'an 2011 ... 

    Presque trois ans après, jour pour jour, elle nous propose une oeuvre du même acabit : UNE REUSSITE ... 

    On est tout à la fois sous le charme et sous le choc ... 

    Sous le charme d'une image absolument magnifique ... elle est d'ailleurs très souvent "lelouchienne" dans sa texture et sa structure  ... Mélanie Laurent joue énormément avec les focales, les premiers et seconds plans, les champs et contre-champs, les reflets dans les vitres et miroirs, ce qui se passe devant ou derrière ses actrices est tout aussi important ... le vent, le soleil (avec lequel la cinéaste aime jouer), la couleur, le noir ou le blanc, la chaleur ou le froid ... l'on ressent mille sensations rien qu'à travers un seul plan ou un seul regard ... là est l'art et l'intelligence de Mélanie Laurent : elle fait attention aux détails, elle les met tellement en avant qu'ils ne font qu'exacerber le propos essentiel ... voire l'essence même du propos.

    Sous le charme de la réalisation donc, minutieuse, rigoureuse, attentive et attentiste, car parfois le temps semble se suspendre et s'immobiliser pour laisser libre cours aux acteurs qui partent, par instants, dans des élans d'improvisation ... tout à la fois extrêmement bien dirigés et libres dans l'expression de leurs errements / errances ... 

    Sous le charme d'un scénario impeccablement écrit, d'une densité et d'une richesse rares, abouti, créatif, juste, sensible ... 

    Sous le charme d'un duo de comédiennes absolument sublimes ... prises ensemble ou séparément ... chacune est le pendant de l'autre ... à deux elles sont fortes, seules elles sont faibles ... mais l'une va finir par prendre la domination ... 

    Sous le charme de l'oeuvre dans sa globalité, en fait ... débutant par une simple amitié légère et primesautière, se terminant comme un drame angoissant, toxique et anxiogène, de ceux qui vous tordent le ventre et serrent la gorge.

    Plus le film avance, plus on pénètre corps et âme dans l'amitié étrange et dérangeante qui s'est nouée les deux jeunes filles jusqu'à en être abasourdi d'empathie tantôt pour l'une tantôt pour l'autre.

    Le dernier quart d'heure vous capte et captive, jusqu'à cette image ultime qui vous scie les jambes, saisissante, glaçante ... nous aussi on a du mal à respirer alors ...

    Sous le choc de cette fin brutale et fascinante.

    MAGISTRAL ET BRILLANT 

    Je suis fan de Mélanie Laurent ... 


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  • Synopsis : La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.

    De Glenn Ficarra et John Requa avec Will Smith et Margot Robbie

    Sortie le 25 mars 2015

     

    Il est étrange qu'un film soit aussi radicalement divergent dans ses deux parties distinctes.

    Très attirée par l'affiche et le pitch qui promettaient des étincelles, j'ai été au final très déçue ... 

    Car, malheureusement, après une première heure très réussie qui se clôture de bien belle façon avec un au revoir émouvant et une fin de voyage au sein d'une Nouvelle Orléans très colorée, on embarque dans un vol direct pour Buenos Aires et là .... c'est le désastre.

    On s'est imperceptiblement attaché à ces personnages bigrement sympathiques, cette fille sublime qui n'a nul conscience de son atout charme, ce type qui lui apprend les rudiments du métier ... la légèreté, l'humour ... tout est alors habile : tant les acteurs qui délivrent une performance dans l'art du vol de rue que le réalisateur qui multiplie les prouesses avec ses caméras pour mettre chaque image et chaque plan en valeur.

    En fait, le film aurait très bien pu s'arrêter à la fin de cette première partie, il aurait suffit de l'étoffer un peu ... 

    Parce que, hélas, la seconde partie s'avère laborieuse, le scénario s'enlise, les acteurs n'y croient plus, ils veulent en faire toujours plus pour gagner plus, mais ils s'engluent dans une intrigue inextricable qui se complexifie de minute en minute ... l'intrigue sentimentale venant embrouiller tout ça et n'ajoutant pas forcément une plus-value au film.

    On plonge inévitablement vers ce que l'on en attendait, pas plus, pas moins, vers quelque chose de fort prévisible, vu et revu mille fois ...

    L'histoire du "qui piège qui" nous lasse ... 

    Reste que les acteurs sauvent haut la main le tout par une brillante prestation ... De Will Smith nous n'en sommes pas étonnés, toujours très à l'aise dans ce genre de rôles où il manipule l'humour et la séduction avec brio ... De Margot Robbie, débutante qui s'affirme, nous ne pouvons qu'être sous le charme, elle est LA révélation du film, incontestablement ... plastique irréprochable, joli minois, blondeur hitchcockienne ... 

    Mais le scénario par trop conventionnel qui accumule les invraisemblances et les poncifs, la réalisation qui peu à peu perd de sa superbe et de son inventivité font que la magie n'opère pas.

    Le film était, sur le papier, audacieux et ambitieux mais il manque singulièrement de suspense, d'ampleur et d'un vrai final explosif et percutant.

    Dommage ... 

    En résumé, lorsque vous voyez à l'écran "Buenos Aires Trois ans plus tard" vous pouvez quitter la salle !!


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  • Synopsis : Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement… Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom... Il devient alors le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et l’attente autour de son second roman devient chaque jour plus pressante ... 

    De Yann Gozlan avec Pierre Niney et Ana Girardot 

    Sortie le 18 mars 2015

    Attirée essentiellement par le nom de Pierre Niney à l'affiche qui peut désormais porter un film sur ses seules épaules devenues solides et césarisées, je me suis installée en salle sans trop savoir quel type de film j'allais voir ... les quelques lignes du pitch me faisaient irrésistiblement penser au magnifique The Words (avec Bradley Cooper) trop injustement passé inaperçu en France (vu en streaming).

    Je craignais donc une sorte de remake et, par là même, une déception ... 

    Mais alors là, non seulement je n'ai pas du tout été déçue mais, a contrario, je me suis pris une grande claque cinématographique comme je m'en prends rarement et comme j'aimerais m'en prendre plus souvent.

    Yann Gozlan, dont j'avais déjà remarqué le talent réalistique sur son précédent film Captifs, est un orfèvre en la matière, ciselant avec une précision et une rigueur exemplaires son oeuvre magistrale qui s'avère être un diamant brut.

    Brut car assez violent dans son approche et sa construction, dans son déroulement anxiogène, son intrigue qui prend de l'épaisseur de scène en scène, de plan en plan ... l'atmosphère en devient oppressante tandis que le soleil est de plus en plus présent à l'image ... 

    C'est là que le cinéaste montre et démontre ses influences puisées dans le culte Plein soleil ou encore La piscine etc.

    Il est vrai que l'on sent l'inspiration (assumée) dans ses façons de filmer, de lier et délier son histoire, de placer judicieusement les tensions émotionnelles et psychologiques aux bons moments, de prendre le spectateur en otage dans la toile d'araignée qui se tisse autour de son héros pris à son propre piège.

    S'appuyant sur un scénario solide et maîtrisé, diablement bien ficelé, dont l'écriture est d'une densité rare, nette et carrée, et les dialogues directs et profonds, Yann Gozlan nous délivre un grand film qui peut s'inscrire tout naturellement dans la continuité de ses célèbres prédécesseurs du genre ...

    Et l'idée de génie du cinéaste est d'avoir confié le premier rôle à Pierre Niney absolument prodigieux ... l'on sait déjà qu'il est un immense acteur (il ne m'a encore pas déçue - d'ailleurs il faudrait que je vois son Yves Saint Laurent ...) mais il prouve ici qu'il n'est pas que cela ... il sait comme personne rendre un personnage particulièrement antipathique, calculateur, machiavélique et glaçant alors que lui dégage un tel charme, un charisme fascinant, qu'il a une classe folle et un regard ensorcelant auquel il est difficile de résister ...

    Tout comme la réalisation, il est ici singulièrement ambivalent, oscillant sans cesse entre son rôle de séducteur et d'enjôleur et celui, plus dur et incisif, du menteur invétéré qui va mettre le doigt dans un terrible engrenage ... une spirale infernale qui va l'entraîner loin dans l'enfer duquel il ne ressortira pas indemne (la fin fait mal au coeur et ce n'est qu'à l'ultime image que l'on ressent de la peine pour lui ...).

    Au-delà du thriller pur que Yann Gozlan maîtrise totalement, le film s'axe aussi sur la quête de l'identité, la recherche de la reconnaissance voire du bonheur absolu ... mais à quel prix ? son héros va tout mettre en péril, stimulé par la crainte d'être démasqué, pour sauvegarder le peu qu'il a réussi à acquérir, à voler ...

    Le cinéaste s'amuse à jouer avec nos nerfs, alternant les scènes sombres, obscures et intenses avec d'autres où la lumière du soleil est parfois aveuglante, comme une métaphore de son oeuvre qui trouve ainsi des résonances qui peuvent s'appréhender par paliers, degrés et plusieurs lectures ...    

    Et même si Pierre Niney éclabousse tout de son talent monstre, déployant une large palette de nuances irisées, il ne faut pas oublier Ana Girardot qui est tout aussi excellente ainsi que l'ensemble des seconds rôles, Marc Barbé en tête ... 

    La morale que l'on pourrait en tirer, c'est que "bien mal acquis ne profite jamais" ... 

    Voici du grand, du très grand cinéma ... on en ressort profondément troublé, avec un certain malaise qui vous tord le ventre (qui se crispe dès le début d'ailleurs).

    En tout cas, je suis restée scotchée au fauteuil un moment, le temps du générique entier, avant d'être quasiment expulsée de la salle par le personnel !

    A ne manquer sous aucun prétexte ... 


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  • Synopsis : À Brooklyn, Jimmy Conlon, mafieux et tueur à gages qu'on surnommait autrefois le Fossoyeur, n'est pas au mieux de sa forme. Ami de longue date du caïd Shawn Maguire, Jimmy, qui a aujourd'hui 55 ans, est hanté par ses crimes – et traqué par un inspecteur de police qui, depuis 30 ans, n'a jamais renoncé à l'appréhender. Et ces derniers temps, il semble que le whisky soit le seul réconfort de Jimmy. Mais lorsqu'il apprend que sa prochaine mission consiste à éliminer Mike, son fils qu'il n'a pas revu depuis des années, Jimmy doit choisir entre la "famille" mafieuse qu'il s'est construite et la vraie famille qu'il a abandonnée il y a bien longtemps. Tandis que Mike est en cavale, Jimmy comprend que pour racheter ses fautes passées, il lui faut sans doute protéger son fils du sort funeste qui l'attend lui-même désormais… Alors qu'il n'est plus en sécurité nulle part, Jimmy ne dispose que d'une seule nuit pour résoudre son conflit de loyautés et s'amender enfin.

    De Jaume Collet-Serra avec Liam Neeson, Joel Kinnaman et Ed Harris

    Sorti le 11 mars 2015

    Avertissement

    Le premier quart d'heure s'avère quelque peu laborieux dans la mise en place de l'intrigue et des personnages, nous présentant un Liam Neeson alcoolique, paumé et pas très sympathique ... un homme plein de ressentiments et de regrets ... même si le premier plan nous annonce la couleur, le reste étant un long flashback, on a du mal à s'attacher et à accrocher.

    Et puis soudain, un déclic, tout s'accélère, la mayonnaise monte et prend ... et nous voilà pris au piège ... 

    Car l'heure trois quart qui va suivre vous saisit de part en part, de la tête aux pieds ... 

    Déjà grâce à la réalisation grandiose ... Jaume Collet-Serra nous a déjà habitué à nous dévoiler des idées innovantes dans ses prises de vue et ses mouvements de caméra (Sans identité ou Non stop avec encore et toujours Liam Neeson, son acteur fétiche, qui trouve, grâce à ce cinéaste, des rôles dans la logique continuité de son Bryan Mills de Taken, homme de nerf et d'action ...).

    Des courses poursuites à pied ou en voiture époustouflantes, un suspense bien tenu, une action soutenue, des rebondissements qui tombent à point nommé, des combats à mains nues remarquablement filmés, des séquences entières qui vous tiennent en haleine, aux images particulièrement soignées et à l'ambiance oppressante (la fin est une grande réussite).

    Même si Liam Neeson a désormais trouvé un type de rôles qui lui vont à ravir et dans lesquels il se glisse comme dans un gant et qui lui collent à la peau, prenant ainsi finalement peu de risques mais étant toujours autant convaincant car charismatique, investi et impliqué (sans omettre toutefois quelques scènes marquantes où il délivre un jeu plein de nuances le rendant ainsi touchant, émouvant), le jeune Joel Kinnaman est une révélation qui pourrait bien s'inscrire dans la relève ... 

    Non seulement il est beau comme un coeur mais aussi il a du style et de la classe, à l'instar de son partenaire.

    Et au final ce film, qui sonne comme la rédemption d'un homme tourmenté, est captivant et d'une redoutable efficacité tant dans son écriture (un scénario implacable et sans fioriture ni rien de superflu, pas forcément transcendant outre mesure ni d'une originalité folle mais qui tient bien la route) que dans sa réalisation (grandiose voire monumentale par moments, nette, précise et limpide), sa bande son fabuleuse, et l'interprétation des acteurs principaux (l'on n'oubliera pas le toujours excellent Ed Harris à l'oeil d'acier ni Vincent d'Onofrio à la carrure impressionnante).

    Une très bonne (très très bonne) surprise ... on est loin du chef d'oeuvre du siècle, il faut tout de même relativiser, mais un vrai bon divertissement prenant, musclé et dynamique (dynamité ...) dont la morale et/ou moralité sont saines et sauves !

    Bref, après avoir mis la semaine passée Neill Blomkamp dans ma liste noire, je mets Jaume Collet-Serra dans ma liste "à suivre" ... même si j'apprécierais qu'il passe aussi à autre chose ... 

    Mais Night Run est de ces films qu'on adore sans trop oser l'avouer ... 


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  • Synopsis : Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.

    De Neill Blomkamp avec Dev Patel et Sharito Copley

    Sortie le 4 mars 2015

    Avertissement

     

    Je pense que mon bulletin va être plus court que le pitch tellement je n'ai rien à dire sur ce film que j'ai trouvé nul et d'une vacuité sans nom ... 

    S'il faut en retenir quelque chose c'est la seule prestation de l'acteur principal, Dev Patel, toujours excellent (pour mémoire Slumdog Millionnaire) ... et éventuellement les effets visuels des gestuelles et attitudes du robot (par la technique de la motion-capture) ... 

    Pour le reste, une réalisation plate et inintéressante, des décors moches, des seconds rôles abominables (la nana a vraiment une coupe de cheveux immonde et des tenues vestimentaires qui piquent les yeux), une version française insupportable (doublage et voix du robot), un scénario qui ne mène à rien, des dialogues creux voire risibles, des pseudo-scènes d'action qui ne cassent pas trois pattes à un canard, une fin complètement ratée et une morale à deux balles !! bref pitoyable et pathétique ... 

    Et pour les fans de Hugh Jackman (que je suis donc) et de Sigourney Weaver, sachez que l'on voit le premier un quart d'heure à peine (seule une des scènes finales où il se prend un gros kiff est susceptible d'être sympa) et la seconde cinq minutes (bref leur nom c'est juste pour faire bien dans le casting !!) ... 

    Ah si j'ai écrit dix lignes, un exploit pour un film qui n'en mérite pas tant !! D'ailleurs, pour remarquer qu'un des personnages se prénomme Vincent, la boss s'appelle Bradley et un autre Cooper, c'est dire combien je me suis ennuyée, c'est le seule chose qui m'ait fait sourire !! 

    A fuir ... 

    (ps : et attention, malgré le sujet qui pourrait attirer les plus jeunes spectacteurs, je ne suis pas certaine que ce soit à mettre devant tous les yeux ... difficile de positionner ce "film" qui n'est ni pour enfants car violent, ni pour adultes tant les dialogues sont d'un premier degré consternants de bêtise)

    (ps 2 : il semblerait par ailleurs que le groupe de rap-rave Die Antwood (les méchants) ait été ingérable et insupportable sur le tournage, ce qui peut expliquer que le réalisateur ait bâclé son film)

    (ps 3 : pour avoir également détesté Elysium, son précédent film, je pense que je peux maintenant placer Neill Blomkamp dans ma blacklist ^^) ... 


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  • Synopsis : Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.

    De Clint Eastwood avec Bradley Cooper et Sienna Miller

    Sortie le 18 février 2015 

    Avertissement

     

    Pour m'attirer en salle pour voir un film de guerre, il fallait sans nul doute Bradley Cooper à l'affiche, la signature de Clint Eastwood et un score impressionnant au box office (il multiplie déjà les records) ... bien que revenu quasi-bredouille des Oscars (seulement un technique (meilleur son) sur les six nominations), entaché de polémiques et même moqueries dont je ferai fi, le film s'avère une grande réussite (et je suis pourtant foncièrement antimilitariste).

    Inspiré du roman de Chris Kyle qui dépeint sans concession ni tabou les horreurs de la guerre irakienne, l'oeuvre (qui a été "validée" par Taya Kyle elle-même, confiante dans l'investissement et le travail du réalisateur et de l'acteur, assurant d'ailleurs que la mémoire de son mari a été honorée : "Je rends hommage à Jason (Hall - producteur) pour avoir passé tant de temps à creuser et découvrir toutes les facettes de Chris et à Clint et Bradley, ainsi qu’à tous ceux qui se sont investis dans ce film. C’est un plus pour moi de savoir que le public aura un aperçu de l’homme que j’ai aimé, et aimerai toujours, et d’avoir immortalisé ces instants dans un film") se révèle grandiose dans sa réalisation précise et soignée, son écriture dense et rigoureuse, son image au grain particulier et une bande son (l'Oscar est mérité) remarquable qui fait trembler les fauteuils et vous saisit tout le corps ... 

    Dès les premières minutes, le ventre se crispe et la gorge se serre jusqu'à la toute fin ... on ne se relève assurément pas indemne ... 

    C'est là d'ailleurs que l'on se rend compte que l'on vient de voir un pur chef d'oeuvre tout à la fois sensationnel et terrible, parfois choquant, déconcertant mais aussi prenant, intense, puissant ... 

    Alors certes l'on pourrait le taxer d'être dans l'extrême patriotisme, trop américaniste, mais Clint Eastwood s'est finalement attaché à décrire le portrait d'une légende ... de dénoncer toute l'horreur de cette effroyable guerre à travers l'oeil et le viseur de son héros ... 

    Et tandis que le réalisme très poussé des scènes de guerre nous broie le coeur, peu à peu nous sommes tout autant bouleversé par l'homme qui tente ensuite de reprendre le cours normal de sa vie (non sans douleur) avec sa femme qu'il chérit et ses deux enfants ... 

    Plusieurs réalisateurs ont abandonné le projet (David O Russell ou même Steven Spielberg) avant que Clint Eastwood ne prenne les manettes avec le génie qu'on lui connaît .. Bradley Cooper, producteur du film, n'envisageait pas d'interpréter Chris Kyle de prime abord avant d'être complètement subjugué par la complexité et l'ambiguïté du personnage ... 

    Car, sans Bradley, le film n'aurait sûrement pas le même impact ... il est tellement Chris Kyle, impliqué et investi ... il a pris du muscle et de l'épaisseur (dans toutes les acceptions du terme), il a étudié ses attitudes, allures, gestuelles et accent (texan) ... il a aussi reçu une formation de tireur d'élite et appris le maniement des armes afin d'être totalement crédible (lui et tous les seconds rôles).

    Il trouve là un de ses meilleurs rôles et aurait mérité son Oscar (troisième nomination en trois ans) ... 

    Il est intègre, droit, poignant  (il m'a fait pleuré à la fin) ... son jeu a pris un vrai relief et une palette de nuances de plus en plus large ... je ne dis pas ça parce que je suis archi-fan de lui, mais il est un IMMENSE ACTEUR ... et je suis totalement objective ... 

    Et, par ailleurs, j'ai été également fort séduite par Sienna Miller que j'ai trouvée absolument formidable ... 

    Un chef d'oeuvre efficace à ne manquer sous aucun prétexte, d'une lucidité et d'une réflexion fort pertinentes, d'une profondeur sans égale et d'une tension dramatique redoutable, qui vous laisse les jambes coupées tant le silence de plomb qui s'installe lors du générique final (sans musique) vous cloue au sol ... 


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  • Synopsis : Florence et Vincent Leroy ont tout réussi. Leurs métiers, leur mariage, leurs enfants. Et aujourd’hui, c’est leur divorce qu’ils veulent réussir. Mais quand ils reçoivent simultanément la promotion dont ils ont toujours rêvée, leur vie de couple vire au cauchemar. Dès lors, plus de quartier, les ex-époux modèles se déclarent la guerre : et ils vont tout faire pour NE PAS avoir la garde des enfants.

    De Martin Bourboulon avec Marina Foïs et Laurent Laffitte

    Sortie le 4 février 2015

     

    On pourrait croire au nom du film, à la vue de l’affiche et à la lecture du pitch que l’on va voir une petite comédie familiale légère.

    Il n’en est rien … du tout …

    Bien au contraire … de légèreté point …

    Le parti pris des scénaristes (les excellents Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte (Le Prénom))  a été de prendre tout à contre-pied, d’inverser et de "contreverser" les poncifs et clichés habituels moult fois traités au cinéma nés d’une situation devenue par trop banale : le divorce …

    En effet, tandis que la garde des enfants est en général source de conflits pour l’obtenir, ici c’est le contraire qui est de mise, créant ainsi des situations rocambolesques et abracadabrantes … c’est La Guerre des Rose à la French Sauce … et avec trois bambins pris en otages entre deux parents complètement barges qui rivalisent de perfidies et sournoiseries diverses et variées pour se débarrasser de leur progéniture …

    Et le pire c’est que ça marche ... la drôlerie devient vite cynique ... l’humour devient vite noir …

    Les pires vilénies et ignominies se succèdent pour le plus grand bonheur des spectateurs mais au grand désespoir des enfants, victimes malheureuses des frasques de leurs odieux géniteurs qui regorgent d’idées machiavéliques …

    C’est du pain béni pour des auteurs qui nous délivrent un scénario absolument génial, novateur et créatif, rehaussé de dialogues croustillants, vicieux, féroces (et autant certaines répliques sont très écrites, autant d’autres, tels les apartés ou marmonnements, semblent sorties tout droit des esprits malins et retors des acteurs admirablement dirigés mais partant par instants en totale improvisation).

    Alors peut-être que la réalisation (sa première) de Martin Bourboulon en elle-même n’est pas des plus inventive ni vraiment nerveuse, mais le film est tellement bien écrit et interprété qu’elle passe en second plan (le format court permet d’ailleurs de gagner en dynamisme).

    Car le couple d’acteurs est (sont) épatant (s) … je mets sciemment le singulier et le pluriel accolés car, d’une part, le duo est totalement en phase et crédible, d’autre part, les deux comédiens, très complices, proposent des partitions sans aucune fausse note …

    De Marina Foïs, on en a désormais l’habitude, l’actrice enchaîne depuis une douzaine années des rôles intenses et graves, mais de Laurent Laffitte la surprise est bel et bien là. Certes, depuis quelques films (je pense que Les petits mouchoirs en a été le déclencheur), il prend de l’épaisseur et du grade, devenant ainsi tête d’affiche (je me permets de rappeler l’excellent Elle l’adore, en course aux prochains César) mais on peut avancer, sans gros risque de se tromper, que ce rôle pourrait lui ouvrir encore d’autres portes …

    Le fait qu’ils soient tous les deux aussi sensationnels, tout en énergie et en enthousiasme, donne à la comédie une vraie ampleur (les trois gamins et les seconds rôles sont toutefois aussi très bons) bien que je doute pouvoir qualifier ce film de comédie finalement, réflexion faite.

    Certes, on rit beaucoup mais je trouve qu’il dégage cependant beaucoup de gravité, traitant d’un sujet plutôt délicat … il est surtout et avant tout particulièrement provocateur, impertinent et amoral … et jubilatoire donc malgré une fin un peu hâtive, bâclée …  

    Je me demande d’ailleurs comment peut le percevoir le jeune public … il y avait juste le rang devant moi une bande de quatre jeunes enfants d’une dizaine d’années, livrés à eux-mêmes et très dissipés (qu’est-ce que ça m’agace …) qui semblaient être là complètement par hasard … il y a beaucoup de scènes hilarantes mais aussi d’autres assez brutes de décoffrage … !!  

    A ne pas louper … 


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