• UNE VIE MEILLEURE

    Synopsis : Yann et Nadia, amoureux, se lancent dans un projet de restaurant au bord d'un lac. Leur rêve d'entrepreneur se brise rapidement. Nadia, contrainte d'accepter un travail à l'étranger, confie provisoirement son fils à Yann. Elle disparaît...

    De Cédric Kahn avec Guillaume Canet, Slimane Khettabi et Leïla Bekhti

    Nouveauté

    Cela faisait un moment que le thème du surendettement intéressait Cédric Kahn en tant que symptôme du capitalisme (ce film est le pendant du récent Toutes nos envies que je regrette ne pas avoir vu). Ce dernier a donc développé une intrigue financière basée sur une dénonciation du système libéral et sur la brutalité avec laquelle sont traités les plus démunis.

    De fait, s'appuyant sur un scénario minutieusement documenté, cru et finement écrit, le réalisateur en oublie par instants d'accentuer sa mise en scène et de la mettre en relief, axant principalement son film autour de son intrigue particulièrement difficile et soutenue au détriment d'une certaine fluidité (le montage est un peu trop hasardeux à mon sens) et de coupures de ton un peu abruptes par instants.

    Toutefois, planté dans le réalisme de situations intenables voire insoutenables, le film démontre et met en exergue les dysfonctionnements d'une société malade. Moralisateur et même accusateur (diatribe envers les "marchands de sommeil"), il n'est toutefois qu'un amer constat sans réellement apporter de solutions. Cependant, traité sans pathos ni sensiblerie, il s'avère pudique et profondément sincère tout en donnant une vraie épaisseur à ses personnages.

    Il s'ancre autour de l'histoire dramatique d'un couple à la dérive qui peine à remonter ensemble et qui va devoir passer par une dure mais nécessaire séparation pour tenter de s'en sortir.

    Mais grâce à la sublime prestation d'un Guillaume Canet en état de grâce, le film en tire une vraie force. Situant subtilement son jeu entre énergie, colère, découragement et dignité, il campe un personnage terriblement attachant et empathique, bouleversant dans sa relation quasi-paternelle avec le petit Slimane (le jeune acteur a déjà un jeu très mature) et poignant dans son amour immodéré pour la jeune femme.

    Par ailleurs, et oserais-je dire enfin, Leïla Bekhti trouve un rôle à la hauteur de son talent, un rôle grave qu'elle porte magnifiquement (à la fin elle est tout bonnement merveilleuse), débarrassée de ses scories de langage tellement agaçantes, loin de ses prestations de "gamine".

    Ce film touchant est toutefois à voir non seulement pour la qualité de son écriture et de ses interprètes mais aussi pour mieux comprendre les arcanes du surendettement afin d'éviter de tomber dans cette spirale infernale. Les héros ici trouvent une échappatoire salvatrice mais peu peuvent y accéder.

    Consternante mais édifiante, l'analyse ici décrite est par moment très ardue (toute la dernière partie qui se déroule au Canada est inattendue et terrible) mais ô combien pertinente de laquelle on peut en tirer une juste réflexion.

    Dommage que la réalisation soit par trop maladroite, qu'il y ait quelques longueurs superflues, le film en aurait tiré une tout autre intensité. Mais il a le mérite de nous interpeller et de laisser en nous un lourd malaise.


  • Commentaires

    1
    mokette
    Dimanche 15 Janvier 2012 à 16:15
    Moi aussi
    j'ai bien aimé, de plus guillaume canet joue très bien dans ce film ! mais c'est vrai qu'il y a quelques longueurs, ce qui est dommage !
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