• JEUNE & JOLIE

    Synopsis : Le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons.

    De François Ozon avec Marine Vatch et Géraldine Pailhas

    Sortie le 21 août 2013

    Interdit au moins de 12 ans

     

    Le cinéma de François Ozon se fait de plus en plus intrusif, sa caméra s'immisce au plus près de ses acteurs, impudique et indiscrète ... après Dans la maison, le réalisateur choisit encore une fois de dépeindre le portrait de jeunes en mal être, à la recherche du soi ... ici, la demoiselle est en phase de découverte de son identité sexuelle, poussant le vice le plus loin possible jusqu'à ce qu'il en devienne réellement addictif ... et comme toutes les addictions, la jeune héroïne ne pourra s'en défaire qu'après un déclic ou un événement inattendu ... 

    Avec finesse et intelligence, François Ozon se détache de ses personnages pour permettre au spectateur d'être seul juge de ce qui se déroule à l'écran, il ne prend jamais parti ni ne se positionne par rapport aux choix d'Isabelle.

    Mais, de ce fait, le revers de la médaille est que son intrigue reste somme toute relativement superficielle, les motivations de la jeune fille restent peu expliquées et évasives, voire inintéressantes, car là finalement n'est pas le propos ... on aurait aimé que ses raisons soient plus profondes ou approfondies, ici nous restons en frontière sans jamais rentrer totalement dans le coeur de l'intrigue qui s'axe autour non seulement de la prostitution adolescente mais aussi des mensonges qu'elle induit fatalement ... 

    Toutefois, nous sommes assez pris par ce personnage ambigu et complexe grâce à la performance de Marine Vatch, jusqu'alors inconnue (aperçue dans l'excellent Ma part du gâteau), ravissante, fraîche et grave. Elle lui octroie une certaine force fragile.

    Même si parfois l'on peut regretter que les scènes de sexe soient un peu crues (un peu plus de suggestion n'aurait pas nui et aurait permis d'être moins mal à l'aise devant un érotisme cependant assumé), on ne peut nier que l'actrice est investie, allant jusqu'à sublimer certaines scènes, sachant indéniablement prendre la lumière, d'une photogénie et d'une plastique parfaites.

    J'ai toutefois été davantage séduite par le jeu de Géraldine Pailhas, que j'ai toujours trouvée excellente, mais qui s'avère ici FORMIDABLE. Quel dommage qu'on ne lui offre que des rôles sans vraie envergure ! Elle a indubitablement les qualités et le talent pour tenir à elle seule un film à bout de bras.

    Un bon film, assurément, à la hauteur de ce à quoi François Ozon nous a habitués, mais qui manque un peu de suspense émotionnel et sensitif, et d'une fin maîtrisée ... 

    Même si Charlotte Rampling y fait une apparition remarquable et remarquée, cette fin-là n'apporte absolument rien à l'oeuvre et ne la conclut pas vraiment ... 

    J'ai beaucoup aimé mais je trouve dommage que l'écriture ne soit pas assez touffue. Mais François Ozon a malgré tout dans sa caméra un oeil d'une justesse authentique et frappante. 

    A revoir peut-être pour l'appréhender autrement et sous un autre angle ... 


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