• LA LIGNE DROITE

    Synopsis : Leïla, après cinq années de prison, retrouve la liberté. Elle va rencontrer Yannick, un jeune athlète qui vient de perdre la vue dans un accident. La seule discipline que celui-ci peut pratiquer avec son handicap, c’est la course. Mais avec un guide, auquel il est attaché, par un fil, le temps de l’entraînement. Ce sera en l’occurrence, une guide : Leïla, elle-même athlète de haut niveau dans sa vie d’avant. Leïla se tait sur son passé. Yannick, étouffé par les marques de compassion de son entourage, va s’arranger de ce silence. L’entraînement, et puis les projets de compétition vont les aider à se reconstruire, l’un avec l’autre. Mais il y a des histoires passées qui ne vous lâchent pas, et des sentiments présents, des mouvements du cœur, qui bouleversent les trajectoires. Il faudra en passer par là pour un jour entrer dans la ligne droite.

    De Régis Wargnier avec Rachida Brakni, Cyril Descours, Clémentine Célarié et Seydina Baldé                  

    Nouveauté


    Le début et la fin sont bien. Le reste est pour le moins fluctuant.

    Régis Wargnier dévie un peu trop souvent de la ligne droite, change de couloir allègrement, sans jamais trouver le bon angle d'attaque.

    Pourtant le scénario, adapté d'une histoire vraie (encore !!) aurait pu être pertinent (la gestion du handicap, la détermination et le courage et "lequel guide l'autre" ...). Mais on s'attarde sur l'histoire de Leïla, un peu trop longuement à mon goût, au détriment de celle de Yannick mais jamais le réalisateur n'approfondit réellement la relation entre les deux, on dirait que ses personnages évoluent en parallèle alors que leurs destins sont censés se croiser et s'entremêler. Et puis je pense qu'il aurait dû centrer l'essentiel de son intrigue au stade et sur les pistes alors qu'au contraire, les scènes où ils s'entraînent ensemble sont quasi-anecdotiques noyées sous des scènes mielleuses totalement inintéressantes. Qui plus est une montagne d'incohérences alourdit le tout (elle sort de prison mais elle trouve un logement, un boulot et une voiture neuve en un claquement de doigt ... trop forte ..).

    Le fil conducteur, qui aurait dû être le lien, est donc trop souvent rompu. Même si certains passages sont bien jolis (celui sur la plage).

    La réalisation s'avère qui plus est plutôt classique, froide et banale. Les dialogues sont lourds et indigestes, assenés sans nuance ni subtilité, ou peut-être servis par des prestations plus que médiocres.

    Rachida Brakni est mauvaise. Elle n'est jamais dans la tonalité du texte qu'elle semble réciter sans aucun relief ni conviction. Tandis que le jeune Cyril Descours serait plus juste, même presque plus mature donc forcément plus touchant. Même si l'on ressent un peu trop souvent son manque d'expérience (mais il en a sous le pied pourtant), il apporte une certaine épaisseur à son personnage. Ils sont toutefois tous deux à la limite du surjeu dans l'émotion téléphonée et tellement attendue qu'elle en perd de son impact.

    J'ai été davantage séduite par les seconds rôles : Clémentine Célarié, désormais trop rare  l'écran, est vraiment excellente  et surprenante comme rarement on l'a vue, et Seydina Baldé est bien le seul à dégager une vraie chaleur et une certaine sincérité ensoleillant un peu l'ensemble triste et soporifique.

    Bref beaucoup trop de scènes flottantes prises en sandwich entre un début prometteur (mais le film s'essoufle trop vite) et une course finale relativement bien réalisée, unique instant où l'émotion pointe son nez.

    Régis Wargnier manque sérieusement de maîtrise sur l'écriture de son film qui souffre de répliques malvenues  et mal jouées, et en oublie l'émotivité au vestiaire.

    Bref, vous pouvez courir vite dans une autre salle !!



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