• THE COMPANY MEN

    Synopsis : Bobby Walker est l’incarnation même du rêve américain : il a un très bon job, une merveilleuse famille, et une Porsche toute neuve dans son garage. Mais lorsque la société qui l’emploie réduit ses effectifs, Bobby se retrouve au chômage, tout comme ses collègues Phil Woodward et Gene McClary. Les trois hommes sont alors confrontés à une profonde remise en cause de leur vie d’hommes, de maris et de pères de famille.

    De John Wells avec Ben Affleck, Tommy Lee Jones et Chris Cooper        

    Nouveauté

    Après un début rébarbatif et laborieux, le temps que soient plantés l'intrigue et les personnages, le film peu à peu creuse son sillage pour s'avérer être grave et profond, nous présentant une Amérique blessée au travers de trois portraits distincts.

    John Wells signe ici sa toute première oeuvre, un constat amer et dur face à un contexte social et économique des plus difficile. Malgré sa réalisation ordinaire et impersonnelle, toutefois juste et sobre, il propose un drame réaliste dont le scénario et les dialogues sont brillants, bien ciselés, agrémentés par moment d'un certain humour corrosif. Par ailleurs, il garde toujours son sujet sur les rails, reste concentré dessus de bout en bout, éludant habilement les errements sentimentaux et autres scènes qui auraient pu parasiter lourdement l'ensemble, et clôture son film sur un site perdu au milieu de nulle part où tout y est à reconstruire ...

    Les chemins des trois personnages se croisent et se décroisent au gré de leurs errances et leurs souffrances. Même si certaines situations sont banalement stéréotypées, d'autres ne manquent pas de surprendre. Chacun va affronter le chômage à sa manière, l'un s'humanise en réalisant que le rêve américain n'est pas si doré que ça, l'autre réagit et s'affirme tant sentimentalement que professionnellement, le troisième lâche prise.

    Ils sont incarnés par trois excellents acteurs : Ben Affleck est sensationnel, passant avec une aisance déconcertante du costard-cravate-cul coincé au jean-chemise à carreaux-dégaine désinvolte où il est mille fois plus charmant d'ailleurs, même si le costume lui va plutôt bien.

    Tommy Lee Jones avec son visage marqué et terriblement expressif est vraiment touchant dans le cheminement de sa rédemption, et Chris Cooper, peut-être moins charismatique, est tout aussi émouvant. Sans oublier le retour d'un Kevin Costner un peu empâté et bedonnant mais sympathique et  plutôt convaincant comme il a su l'être par le passé.

    Je regrette toutefois que les rôles féminins soient un peu effacés.

    Voici donc une analyse pertinente sur le rude contexte économique et social sévissant actuellement, peinant à démarrer (certaines scènes du début du film sont limites chiantes) mais qui trouve vite ses marques et des résonances marquantes puisque malheureusement universelle, et dont la morale n'est pas sans intérêt (le rêve américain est-il si enviable que cela ? quelles sont les vraies valeurs ?).


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