• TOUS LES SOLEILS

    Synopsis : Alessandro, veuf, est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir. Parfois, Alessandro a l'impression d'avoir deux adolescents à élever, alors qu'il ne se rend même pas compte qu'il est lui-même démuni face à l’existence. Voulant être un père modèle, il en a oublié de reconstruire sa vie amoureuse, d'autant plus qu'il est entouré d'une bande de copains dont la fantaisie burlesque l'empêche de se sentir seul.  Mais au moment où sa fille découvre les premiers émois de l’amour, sans qu’il s’y attende, tout va basculer pour Alessandro…

    De Philippe Claudel avec Stefano Accorsi, Clotilde Coureau et Neri Marcoré

    Nouveauté

    J'y suis allée surtout pour la signature de Philippe Claudel, qui m'avait tant bouleversée par son premier film "Il y a longtemps que je t'aime" et pour Stefano Accorsi, un acteur que j'adore, tant physiquement (... !!) que dans son jeu subtil.

    Et je me suis laissée embarquer avec jubilation au sein de cette famille atypique (les deux frères et la gamine) survoltée, au sang chaud (les engueulades plus que bruyantes entre les deux frères sont hilarantes... !!!).

    C'est un film qui me rappelle l'esprit des comédies italiennes des années 70, joyeux, lumineux, léger et frais teinté de beaux moments d'émotion et de délicieuses douceurs, sans jamais tomber dans un sentimentalisme débordant (il y lorgne de temps à autre mais rebondit à point nommé).

    Philippe Claudel explique : "Je ne cherche évidemment pas à arriver à la cheville de Dino Risi, de Mario Monicelli ou de Pietro Germi. Juste à tenter, d’essayer d’être dans cette veine-là en passant du rire à l’émotion".

    Qu'il soit par ailleurs transposé dans la belle ville de Strasbourg, bien filmée et mise en lumière (j'aime beaucoup les scènes de nuit) en fait un petit bijou original et personnel.

    Domine surtout la drôlerie de certaines scènes cocasses portées par une palette de seconds rôles savoureux et truculents : le frère casanier qui ne quitte jamais sa robe de chambre douteuse est à mourir de rire, totalement pittoresque, la factrice qui se découvre une âme d'anarchiste (un peu aidée ... !!), la collègue nymphomane, toute la petite bande de copains ...

    Mais aussi la prestation de Stefano Accorsi, tour à tour tendre et attendri (et attendrissant), sensible, altruiste (il est lecteur bénévole pour les personnes hospitalisées), généreux, sensible, timide mais surtout gauche et maladroit dans ses relations avec sa fille (excellente et ravissante la petite Lisa Cipriani) ou avec la jeune femme qu'il va rencontrer (fine et délicate Clotilde Coureau), fille d'une des patientes qu'il côtoie (Anouck Aimée troublante).

    "J’aime travailler avec des acteurs étrangers, mêler les origines. C’était enrichissant de faire cohabiter à Strasbourg, sur fond de tarentelles, deux comédiens italiens", raconte le réalisateur.

    Le final dans l'église, poignant (Stefano Accorsi pousse très bien la chansonnette et le texte est très beau), m'a foutu les frissons.

    Philippe Claudel signe pour la première fois un scénario original - ainsi que les dialogues - d'une pure comédie, réussissant avec brio le grand écart avec son premier film dramatique, pleine de bien belles pépites (les scènes au chevet des malades sont magnifiques), répliques détonnantes, et autres références littéraires (la légende d'Orphée) ou musicales.

    "Comme dans Il y a longtemps que je t'aime, ce film dit l’importance des autres. Les personnages arrivent à accéder à un certain bonheur parce que les autres les y aident," explique le cinéaste.

    Un bien joli film, coloré, bavard et réjouissant.


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