Synopsis : La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

De David O. Russell avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Robert de Niro

Sortie le 30 janvier 2013 

S'il est un film qui méritait bien que je retrouve le chemin des salles noires après presque deux mois de disette (et ce malgré le fort mistral qui soufflait ce samedi), c'est bien Happiness Therapy et son affiche ... et quand je dis "affiche", je ne parle pas seulement des noms qui y apparaissent mais aussi l'image en elle-même qui m'a interpellée (en grand sur les panneaux publicitaires de la ville, ça fait tout de même quelque chose) ... car même une seule moitié de Bradley Cooper me fait indéniablement de l'effet ... 

Je pense pouvoir dire donc que je suis allée voir ce film non seulement pour l'excellente réputation qui l'a précédé mais aussi pour son acteur principal nominé aux prochains Oscars pour sa prestation ... et ... c'est totalement justifié.

Happiness Therapy s'inscrit dans la lignée de ces films sans réelle intrigue mais plutôt doté d'une histoire qui se déroule sans heurt ni action présentant des portraits d'écorchés vifs et de paumés de la vie ... de ces films qui s'appuient essentiellement sur les performances d'acteurs ... alors, même si l'on peut regretter quelques longueurs pendant la première demi-heure, on ne peut qu'aimer découvrir la profondeur et l'intensité des deux personnages principaux qui traversent pas à pas le film comme des funambules sur un fil ...

Car oui, tous deux délivrent des performances exceptionnelles ... oui ... Bradley Cooper n'est pas qu'un beau gosse (il l'est certes), il prouve qu'il est aussi un acteur majeur sur lequel on peut monter un projet et délivrer une oeuvre de haute volée ... il prouve qu'il sait regarder, voir, prendre des risques, oser, foncer, courir, transpirer, s'arrêter, pleurer, rire, aimer, danser, se battre, être fort, être faible, extérioriser sa rage, intérioriser sa fragilité ... il délivre ici un jeu plein de relief et de nuances (il s'y est impliqué entièrement jusqu'à se renseigner sur les troubles maniaco-dépressifs pour mieux les transposer à l'écran)  ... il est aussi magnifiquement filmé par un David O. Russel particulièrement inspiré qui met l'accent sur sa cicatrice à la base du nez qu'on remarque beaucoup comme s'il avait voulu ainsi imager et concrétiser les blessures intérieures de son héros.

Jennifer Lawrence, déjà plusieurs fois récompensée, est tout aussi sublime. Quelle interprétation magique, tout à la fois explosive, survoltée, énergisante et en retenue, pudique, délicate et raffinée. Une véritable prouesse tant dans son jeu que dans ses prestations finales ... 

Je ne dirais rien sur cette dernière demi-heure car aucun mot n'est assez fort pour décrire le suspense émotionnel et sentimental qui s'en dégage, pour évoquer la réalisation sublime qui met le couple en valeur et en lumière, pour dire combien on est touchés et troublés par ce qui se dégage des deux acteurs ... 

Un film foncièrement optimiste et tourné vers la beauté des choses et des gens, résolument ancré dans l'atmosphère familiale qui prend ici une grande importance (Robert de Niro et Jacki Weaver campent les parents de Bradley Cooper et nous offrent quelques face-à-face et affrontements mémorables). Ce n'est ni vraiment une comédie ni vraiment un drame, on oscille en permanence entre les deux comme pour mieux saisir la bipolarité du personnage principal ... on est continuellement en totale ambivalence ... une vision parfaite de la vie en somme : tantôt on rit, tantôt on pleure ... tantôt on crie, tantôt on murmure ... tantôt on vit à cent à l'heure, tantôt on a envie de ralentir, de s'arrêter, de se cacher, de se terrer dans son repaire ... 

Un grand film avec lequel je commence merveilleusement bien cette nouvelle année cinématographique (que j'espère riche, même si je ne pourrais désormais y aller que le samedi ...) et qui mérite assurément ses nombreuses nominations (j'ai versé ma petite larmichette et, quand je pleure et que je suis émue, c'est pour moi indéniablement un gage de qualité) ... je suis par ailleurs particulièrement heureuse pour Bradley Cooper qui est tout de même un de mes (voire mon) acteurs préférés et pas uniquement parce que c'est le plus beau ... 

Je crains qu'il ne soit qu'un challenger dans la course aux Oscars mais cette nomination est déjà un pas de géant dans sa carrière et pourrait bien lui permettre d'accéder à des oeuvres encore plus prestigieuses.

HAPPINESS THERAPY mérite son nom : c'est un film qui est une très bonne thérapie vers/sur la voie du bonheur ...