• Synopsis : Deux ans ont passé. Phil, Stu et Doug mènent des existences tranquilles et heureuses. Ils ont fait disparaître leurs tatouages et se sont rachetés une conduite. Aux dernières nouvelles, Leslie Chow, qui attirait les catastrophes, a échoué dans une prison en Thaïlande : depuis qu'il n'est plus dans le secteur, nos trois lascars ont - presque - oublié leurs folles virées nocturnes à travers les quartiers sordides de Las Vegas, à moitié shootés, et le jour où ils se sont fait kidnapper, tirer dessus et prendre en chasse par une bande de dangereux dealers à Bangkok...Le seul de la Meute à ne pas avoir trouvé son équilibre est Alan. Se cherchant toujours, la brebis galeuse du groupe a arrêté les médocs et donné libre cours à ses impulsions, ce qui, dans son cas, revient à ne reculer devant rien et à ne se fixer aucune limite... Jusqu'à ce qu'il traverse une crise douloureuse et qu'il se mette en quête du soutien dont il a besoin.

    De Todd Phillips avec Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galfianakis et Justin Bartha

    Sortie le 29 mai 2013

    Malgré les mauvaises critiques et un démarrage plutôt moyen aux Etats-Unis (quoique tout est relatif, il est deuxième derrière Fast and Furious 6 !) (mais excellent en France ou encore en Italie ...), rien ne m'aurait empêché d'aller voir ce troisième opus que j'attendais impatiemment ... pas tant pour aller me prendre une bonne tranche de rire que pour mâter mon bel italo-irlandais que j'aime de plus en plus ... 

    Todd Phillips souhaitait clore sa trilogie de bien belle manière ... et il a fort réussi ... bien que ce dernier volet soit dans une totale rupture scénaristique, comique et rythmique par rapport aux deux premiers, bien que l'intrigue se déroule tout à fait différemment et ne reprend nullement le postulat de départ des précédents (ici pas de gueule de bois ...), il n'en est pas moins réussi.

    Pourquoi ? Parce que j'ai trouvé que celui-ci était beaucoup mieux écrit, la plume s'est resserrée, s'est aiguisée, les dialogues sont excellentissimes. Todd Phillips (tout à la fois réalisateur et scénariste) a choisi d'approfondir les personnages de Alan et Phil (finalement quelque peu délaissé ...), Stu devenant dès lors ici un peu effacé et en retrait (mais il a eu sa part de gloire). 

    Ainsi, il trouve un juste équilibre entre le total déjanté Alan et le plus raisonnable Phil, qui ne prend toutefois pas toujours les bonnes décisions. Il semble plus posé et plus réfléchi mais propose parfois des idées complètement farfelues voire hautement dangereuses !

    Certes, le film s'avère moins drôle (toutefois quelques trois ou quatre fous rires, c'est déjà pas mal !) mais beaucoup plus travaillé, la réalisation est plus maîtrisée et aboutie (quelques scènes époustouflantes ...), on délaisse quelque peu la comédie délirante pure pour être davantage dans le suspense (si si !), les acteurs ont acquis une vraie étoffe, une certaine aura et une intensité supplémentaire qui leur permettent de délivrer un jeu riche et nuancé. 

    Toute l'intrigue s'axe donc autour de Alan et il méritait assurément qu'on s'attarde sur son personnage. Il a une partition tout simplement parfaite, des répliques hilarantes qui laissent souvent dubitatifs ses deux comparses (encore une fois Doug est hors du coup, c'est celui que l'on recherche activement ...) (il faut voir les expressions des visages de Phil ou Stu lorsque Alan fait ou sort une bourde énorme ! c'est tout simplement irrésistible). Bref, c'est le dingue le plus génial que j'ai jamais vu au ciné ...

    Alors oui Todd Phillips aurait tendance à user consciemment de facilités en s'attardant sur la folie de Alan (mais en même temps, c'est le sujet du film donc on l'excuse) ou en s'arrêtant de longues secondes sur le sublimissime visage de Bradley Cooper à tomber par terre (mais en même temps, c'est le plus beau donc on l'excuse encore !) ... son sourire charmeur, ses yeux bleu azur et son regard intelligent ne peuvent que faire chavirer la gent féminine (moi la première !). 

    Todd Phillips termine sa trilogie par un retour à Las Vegas et par une scène ultime (après les premiers noms du générique final, ne sortez surtout pas !!) à mourir de rire (j'adore l'auto-dérision de Bradley Cooper, j'adore Bradley Cooper !) ... la boucle est bouclée ... retour à la case départ ... 

    Ne vous attendez pas donc à la même chose que les deux premiers (et heureusement, la formule aurait pu lasser) mais laissez-vous aller à apprécier ce troisième opus de la saga pour son identité propre, d'indéniables qualités d'écriture, d'interprétation (je parle essentiellement de mon beau et craquant Bradley mais Zach Galfianakis est vraiment monstrueux !) et de réalisation, ainsi que pour deux ou trois scènes qui pourraient bien devenir cultes (mention spéciale à Melissa McCarthy). Seuls deux petis bémols en ressortent : Ken Jeong (qui joue Leslie Chow) est parfois un peu agaçant et on aurait bien aimé voir à la fin la fameuse photo (je n'en dirais pas plus ... !).

    Bon, de toute façon, déjà, à la base, si vous êtes fan comme moi de Sieur Bradley Charles Cooper, vous vous pâmerez du début à la fin (ou presque ^^).

    Alors n'hésitez donc plus et courez vite vous régaler devant ce Very Bad Trip en oubliant qu'il fait partie de la saga et en s'en délectant comme un film unique en son genre avec pour seul plaisir de retrouver les quatre lascars de La Meute... à savourer sans modération ! 


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  • Synopsis : Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Ultra professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite. Jamais il n’a pris part aux crimes de ses employeurs autrement qu’en conduisant - et au volant, il est le meilleur ! Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. Celui-ci accepte mais impose son associé, Nino, dans le projet. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul.

    De Nicolas Winding Refn avec Ryan Gosling et Carey Mulligan 

    Sortie le 5 octobre 2011

    A quelques jours de la sortie de Only God Forgives du même binôme, Nicolas Winding Refn et Ryan Gosling respectivement derrière et devant la caméra, je me suis décidée enfin à regarder Drive (en DVD).

    Longtemps que je voulais le voir car Ryan Gosling fait partie désormais de mes acteurs préférés (loin derrière Bradley tout de même, faut pas déconner !). Ryan est un sacré acteur qui dégage un truc rare, qui est de plus fort agréable à regarder, surtout ici où il est magnifiquement filmé et où son jeu épuré prend tout son sens.

    Mais j'ai été un peu déçue du film qui manque cruellement de rythme et d'énergie. Alors certes c'est le parti pris du réalisateur, au style assurément très personnel, qui appuie des plans longuement, s'arrête plusieurs secondes sur les visages. Peut-être que le petit format de la télévision n'aide pas à apprécier mais j'avoue m'être un peu ennuyée.

    Pourtant je reconnais volontiers l'extrême qualité de la réalisation très soignée, très cadrée, jouant avec toutes les nuances de lumières et d'ombres, sur les contours des visages, les regards ... 

    Je reconnais que les acteurs sont excellents, Ryan donc en tête qui a pris désormais une vraie épaisseur et a connu un tournant déterminant dans sa carrière grâce à ce rôle.

    Je reconnais que le scénario est très bien écrit, la plume est vive et acérée.

    En fait, là où j'ai été un peu désappointée, c'est que je m'attendais à un film d'action pure ... or, l'action est ici anecdotique ponctuée par quelques scènes de violence qui n'étaient pas forcément nécessaires, le cinéaste axe davantage son film sur les performances et de caméra et d'acteurs.

    Par contre, il faut avouer que la BO est sublime, elle a révélé Kavinsky ou encore M83, et elle exhausse assurément l'image et donne du cachet à cette oeuvre atypique.

    Alors le film, à mon sens, doit beaucoup à l'interprétation épurée, taisante et habitée de Ryan Gosling, mais je comprends toutefois pourquoi il est devenu désormais culte.

    Dès lors, Only God Forgives est forcément très attendu mais j'hésite toutefois à aller le voir s'il s'inscrit dans la lignée cohérente et logique de celui-ci qui m'a laissée un peu dubitative et circonspecte.

    Affaire à suivre ... 


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  • Synopsis : Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l'incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l'habite...

    De Jeff Nichols avec Michael Shannon et Jessica Chastain

    Sortie le 4 janvier 2012

     

    Vous serez sûrement surpris de cette critique de film vu en DVD (certains des jours derniers de mauvais temps m’ont fait rester à la maison) mais je ne peux pas ne pas en parler tant il m'a bouleversée. Sorti l'an dernier et multi-récompensé, dont à Cannes en 2011 et dans  plusieurs autres festivals internationaux, ce film restait un mystère pour moi, je ne savais pas vraiment de quoi ça parlait.

    J'ai donc eu non seulement l’effet de surprise mais je me suis surtout pris une grosse claque cinématographique.

    Voilà bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé à ce point-là.

    Pourtant, le sujet en lui-même n’est pas forcément très original, mais la façon dont il a été scénarisé, traité, construit est totalement déroutante, surprenante, troublante.

    Le spectateur est sans cesse balloté entre qui croire, que croire … malmené entre cauchemars et réalité … chopé comme un pantin désarticulé à chaque plan qui ne laisse jamais présager en rien du suivant ... le tout dans une atmosphère anxiogène et terriblement angoissante, enrobé dans un suspense prenant qui vous noue le ventre, ancré dans une intensité qui va crescendo jusqu'à un plan ultime saisissant.

    Il faut avouer que Michael Shannon y est pour beaucoup et semble parfois, à l’instar de son personnage qu’il campe avec un incroyable aplomb, être au bord de la folie, à deux doigts de craquer, de plonger …

    Il est soutenu par Jessica Chastain, une actrice de premier plan qui s’affirme de film en film. Elle est tout aussi fabuleuse et contribue parfaitement à l’équilibre de cette œuvre unique et intense.

    Ce film mérite assurément même une deuxième lecture une fois que l’on connaît la fin (cela m’avait fait le même effet juste après la séance de Sixième Sens) afin de mieux apprécier les prouesses réalistiques, scénaristiques et d’interprétation mais également et surtout l’aborder avec un tout autre œil, sous un autre angle afin de déceler petit à petit les indices qui nous amènent à la fin et à l’après-fin ….

    Un grand film … euh non … un chef d’œuvre ! 

    D'ailleurs, j'ai toujours le DVD (emprunté à la bibliothèque) et je pense que je vais le regarder à nouveau très bientôt ... 



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  • Synopsis : Dans un univers extraordinaire vit un jeune homme ordinaire, Adam, qui tente de joindre les deux bouts dans un monde détruit par la guerre. Tout en luttant pour avancer dans la vie, il est hanté par le souvenir d’une belle jeune fille venant d’un monde d’abondance : Eden. Dans cet univers, son monde se trouve juste au-dessus de celui d’Adam - si près que lorsqu’il regarde vers le ciel, il peut voir ses villes étincelantes et ses champs fleuris. Mais cette proximité est trompeuse : l’entrée dans son monde est strictement interdite et la gravité de la planète d’Eden rend toute tentative extrêmement périlleuse.

    De Juan Solanas avec Kirsten Dunst et Jim Sturgess

    Sortie le 1er mai 2013 

     

    La bande annonce, très accrocheuse,  était restée dans un coin de ma tête et la belle affiche, dont le seul nom de Kirsten Dunst était suffisant à me décider, m’a irrésistiblement attirée en salle.

    Et je ne le regrette pas, bien au contraire … j’ai vu le film samedi dernier en fait et les mots ont mûri en moi pour en écrire mon humble critique …

    Car ce film n’est certes pas un film ordinaire … certes l’intrigue est tout à fait basique (une histoire d’amour impossible entre un garçon d’en bas, dans toutes les acceptions du terme, et une fille d’en haut, dans toutes les acceptions du terme aussi !), le scénario est un peu foutraque (se frôlent l’excellence et le n’importe quoi), mais son traitement, sa réalisation, son image et ses effets spéciaux sont tout bonnement éblouissants, époustouflants, magiques, magnifiques.

    Visuellement, cette œuvre est non seulement parfaite mais parfois plus proche de l’art pictural dans son essence pure que de l’art cinématographique tel qu’on le connait et le conçoit …

    Certaines séquences sont de vrais tableaux vivants, agrémentées qui plus est de chansons additionnelles splendides (on y reconnaît les voix envoûtantes de Syd Matters ou encore de Sigur Ros) … c’est tellement beau qu’on en oublie les faiblesses du scénario et des dialogues parfois insipides. On en regretterait presque la 3D qui, bien utilisée, aurait pu donner une ampleur et un attrait supplémentaire (quelques scènes sont vraiment à tomber par terre déjà en 2D, je n’ose imaginer les mêmes en perspective et profondeur).

    Qui plus est, le réalisateur n’abuse pas des effets inversés et/ou renversés qui auraient pu facilement dérouter, perturber les repères visuels ou même jusqu’à donner mal au cœur. Il dose judicieusement le tout, avec une aisance et une maîtrise rarement vues au cinéma. La photographie est non seulement superbe mais choisie subtilement selon le monde dans lequel on se trouve, bleue et glaciale en bas, orangée et enflammée en haut … ou comment métaphoriser le tout par un jeu d’images et de lumières très étudié …

    Enfin, les deux acteurs principaux s’y impliquent avec conviction et délivrent un jeu impeccable, qui ne devait pas être évident à contrôler et à nuancer, tant on est sans cesse dans la prouesse.

    Jim Sturgess et Kirsten Dunst sont tous deux parfaits et charmants.

    Une œuvre non seulement renversante (c’est le mot ad hoc !) mais bourrée d’inventivité, de drôlerie, de magie et d’émotion sur la fin prévisible mais touchante.

    Courez-y c'est SUBLIME ... 


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  • Synopsis : Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup. Trop petit, trop caractériel, trop imprévisible, il a de nombreux défauts mais une détente et des aptitudes remarquables. De compétition en compétition, le duo progresse et s’impose dans le monde de l’équitation. Mais les JO de Los Angeles sont un terrible échec et Pierre prend alors conscience de ses faiblesses. Avec l’aide de Nadia, sa femme, et de Raphaëlle, la groom du cheval, Pierre va regagner la confiance de Jappeloup et construire une relation qui va les mener aux JO de Séoul en 1988.

    De Christian Duguay avec Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de Lââge 

    Sortie le 13 mars 2013 

    Un mois que je veux voir ce film ... heureusement que c'est un succès (plus de 1,6 millions d'entrées à ce jour) et qu'il est donc encore à l'affiche, j'ai pu enfin satisfaire mon envie, et j'en suis bienheureuse (et/ou bien heureuse) ! 

    Car, bizarrement, si j'essaye de le comparer au thriller Effets Secondaires vu juste avant, il y a davantage de suspense dans celui-ci bien qu'il soit adapté du roman de Pierre Durand et basé sur des faits réels et donc connus de tous ... (enfin de moi en tout cas qui me rappelle tellement les deux Jeux Olympiques ici évoqués et l'histoire de ce cheval et de son cavalier ...).

    Pourquoi du suspense ?

    Parce qu'ici le scénario est tellement bien écrit, intelligent et finement ciselé, qu'il met en avant les bondissements et rebondissements de l'intrigue dont on connaît pourtant le dénouement, parce qu'il nous dépeint les tourments et les doutes de l'homme, ses désespoirs, son combat, sa ténacité, sa persévérance, ses peines et ses joies. C'est un suspense émotionnel et sensitif ... 

    Parce que, aussi, les relations (romancées) entre ses parents, son épouse et la jeune lad sont particulièrement étoffées et valorisées.

    Parce qu'il lui a fallu beaucoup de temps et de patience pour apprivoiser et monter ce petit cheval fougueux et impétueux mais qui avait une incroyable détente et un talent hors du commun.

    Parce que nous sommes tout à la fois plongés dans l'histoire du cavalier Pierre Durand et de son cheval Jappeloup mais aussi de l'acteur-scénariste-dialoguiste Guillaume Canet.

    Car c'est lui qui est à l'origine du film (ou presque ...) même s'il ne le réalise pas lui-même (il expliquait que c'était difficile pour lui de tout concilier dans ce film très physique et très pointu).

    Il explique : "Un jour, Mario Luraschi (coordinateur des cascades équestres sur le film) m’a laissé un message pour me dire qu’il voulait me présenter son ami Pascal Judelewicz. Passionné par le sujet, ce producteur rêvait de faire ce film depuis 1995. Son enthousiasme m’a bluffé, séduit… et convaincu. (...) J’avais prévu de lever le pied pour me consacrer à mon enfant. Mais il savait que le sujet me passionnait et que je me prendrais au jeu. Pensant passer rapidement le relais à un auteur, j’ai rédigé dix pages puis de fil en aiguille, j’ai écrit des séquences et j’ai commencé à les dialoguer… Au bout de quinze jours, j’ai compris que je ferai le scénario. Je n’avais que quatre mois pour tout boucler".

    Il est d'autant plus impliqué et investi que l'acteur se destinait à une carrière de cavalier de haut niveau et que l'histoire trouve des résonances dans sa propre vie. Il a d'ailleurs repris les entraînements intensifs pendant presque deux mois, plusieurs heures par jour, pour être crédible à l'écran.

    Il n'est absolument donc jamais doublé pour davantage de vraisemblance. Et franchement, non seulement Guillaume Canet délivre une performance d'acteur tout en pudeur, en questionnements, en remises en questions (il m'a fait pleurer ... je ne supporte pas voir un homme à terre, ça me bouleverse ...), mais également une performance de cavalier hors pair.

    Qui plus est magnifiquement filmé et mis en lumière ... tous les plans sont minutieusement étudiés, précis, nets, certains sont tout simplement ahurissants, les cadrages sont justes et bien placés (il faut sinon c'est risque d'accidents ... d'images je veux dire). Christian Duguay, également cavalier et qui connaît donc son affaire sur le bout des doigts, a su valoriser chaque mouvement du cheval, ses pas, ses trots et ses galops, a su capter les moments M, les instants T, et nous présente une réalisation sans aucune fausse note, fluide et totalement maîtrisée.

    Et le film vaut aussi pour tous les autres acteurs. Il est porté non seulement par les épaules fortes et sûres de Guillaume Canet mais aussi par une Marina Hands particulièrement touchante (elle a été le premier amour de l'acteur et leur complicité se ressent à l'écran), un Daniel Auteuil parfait, et une Lou De Lââge magnifique, une vraie révélation cette petite, je pense qu'elle peut aller très loin, elle a un sacré potentiel sous le sabot ... 

    Un biopic de toute beauté, bourré d'émotion et de sincérité, d'une superbe photographie, d'une réalisation magique, d'une bande musicale intelligemment choisie ... spectaculaire, authentique, profond ... les qualificatifs me manquent ... 

    Guillaume Canet y est pour beaucoup, pour vraiment beaucoup et je soupçonne qu'il pourrait bien être sur la liste des prochains "césarisables" ... et pas que pour ses performances hippiques ...

    Je le lui souhaite, il le mérite, et le film vaut largement le succès qu'il rencontre .. il faut en tirer une belle leçon de vie : toujours croire à ses rêves et tout mettre en oeuvre pour les réaliser ... "Faites de votre vie un rêve et de vos rêves une réalité" ...

    A voir sur grand écran pour mieux apprécier les grands espaces (de vue, de temps, de sensation et d'horizon ...).


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  • Synopsis : Jon Banks est un psychiatre ambitieux. Quand une jeune femme, Emilie, le consulte pour dépression, il lui prescrit un nouveau médicament. Lorsque la police trouve Emilie couverte de sang, un couteau à la main, le cadavre de son mari à ses pieds, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé, la réputation du docteur Banks est compromise…

    De Steven Soderbergh avec Jude Law, Rooney Mara, Channing Tatum et Catherine Zeta-Jones

    Sortie le 3 avril 2013

    L'affiche était alléchante, la signature majeure et le casting quatre étoiles ... 

    Et pourtant, hélas, le résultat n'est guère à la hauteur de ces promesses.

    Déjà, à la base, le scénario plante ses fondations sur une intrigue alambiquée, capillotractée, convenue et sans surprise, sur des airs de déjà-vus et déjà-tout-compris ... 

    Bon peut-être suis-je trop intelligente (allez savoir !) ou alors l'histoire est vraiment faiblarde, mais j'avais capté l'essentiel en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! merci pour le suspense ... ou pas !

    Du coup, je me suis passablement ennuyée attendant, que dis-je espérant, à chaque coin de rue et de ligne des rebondissements qui sonnaient faux et mal ... pour un film taxé de "thriller psychologique", il n'y nul frisson et encore moins d'exquises prises de tête sauf à tenter de comprendre certains plans surprenants (dans le mauvais sens du terme), une montagne d'invraisemblances, des twists, retwists, surtwists, une seconde partie traînarde et/ou une fin quelque peu bâclée ... on peut à la toute rigueur accorder à Steven Soderbergh le bénéfice de dénoncer les malversations des lobbyings pharmaceutiques ...

    D'autant que la réalisation classique (qui tenterait presque par l’esbroufe de nous faire oublier les faiblesses scénaristiques) ne rehausse en rien un des derniers films (sinon le dernier, vaudrait mieux) signé Soderbergh qui prend bientôt sa retraite ... il a raison, je pense, de se retirer ... au moins le temps de se remettre en question et de retrouver son écriture et sa caméra incisives, justes et soignées de ses débuts.

    Reste que l'interprétation des quatre acteurs permet toutefois de sauver un peu cette oeuvre du désastre complet. Jude Law est abscons à souhait, tout en ambiguïté et en ambivalence ; Rooney Mara, que l'on attendait au tournant après son excellente prestation dans Millenium, révèle des aspects de son jeu jusqu'alors inconnus, elle s'avère ici pleine de mystère(s) et de nuances ; Catherine Zeta-Jones serait presque le "côté face" de Sharon Stone dans Basic Instinct ; quant à Channing Tatum, il prouve qu'il n'est pas qu'un beau gosse ...

    Un film du dimanche soir pour ceux qui ne sont pas regardants sur la qualité de la plume ou qui sont fans absolus d'un des acteurs ... 


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  • Synopsis : Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross.

    De Derek Cianfrance avec Ryan Gosling, Bradley Cooper et Eva Mendes 

    Sortie le 20 mars 2013 

    Beau temps, affiche alléchante et excellente réputation : il ne m'en fallait pas plus pour aller voir ce film prometteur ... 

    Et là, la claque ! 

    Scotchée dans mon fauteuil de la toute première à la toute dernière seconde ... 

    Porté par un scénario précis et techniquement parfait, qui ne s'appuie pas sur des rebondissements mais plutôt sur des virages à 360 degrés, et ce dans tous les sens du terme, avec dérapages contrôlés ou non, ce film est un pur chef d'oeuvre.

    "La place sous les pins" c'est la traduction du nom de la ville qui va être non seulement le théâtre mais au coeur de l'action. Cette ville qui va saigner, qui va pleurer, qui va craindre, qui va vaincre ... 

    Dans cette ville, représentative de l'Amérique profonde, il y a les trois héros qui vont s'affronter et se confronter ... 

    Tout d'abord, ce petit braqueur de banque dont l'objectif est à la base fort louable. Ensuite, ce policier intègre et droit dans ses bottes, rongé par le doute et la culpabilité. Puis la femme par laquelle tout arrive ...

    La signature de Derek Cianfrance réside tout d'abord dans la qualité de sa réalisation et de sa photographie. Des prises de vue hallucinantes, des courses-poursuites haletantes, des déplacements en caméra subjective à vous donner le tournis. Tout contribue à nous plonger tout entier dans le film, sans filet, sans retenue, découpé en plusieurs parties.

    Premier pan où l'on suit Ryan Gosling dans les banques, sur sa moto, dans ses dérives et dans sa fuite en avant ... on est tout à la fois subjugués et séduits par ce personnage brut et incisif.

    Premier virage ... 

    Deuxième pan où l'on suit Bradley Cooper dans ses tourments, ses interrogations, ses atermoiements ... 

    Deuxième virage ... 

    Les autres ne se disent pas, les autres se prennent à contre-courant, en épingle à cheveux ou droit dans le mur ... mieux vaut ne pas trop en savoir pour savourer chaque tournant ... jusqu'à une fin (le dernier quart d'heure) saisissante et bourrée d'émotion (j'ai encore bien pleuré, merci Monsieur Kleenex ... !).

    Ce film n'est assurément pas un film comme les autres, ce film est un chef d'oeuvre de construction constitué d'un ensemble de pièces et de détails qui s'emboîtent les uns dans les autres comme un puzzle qui nous dévoile un tableau poignant et bouleversant, des portraits approfondis et étoffés.

    Mais on ne peut pas en parler sans porter aux nues les acteurs qui sont ici au sommet de leur art et qui en sont la substantifique moëlle : Ryan Gosling est toujours parfait, son jeu est fascinant, tout en relief, il se passe mille choses dans son regard, son sourire en coin, ses attitudes et gestuelles ... Eva Mendes est enfin convaincante et trouve ici sans nul doute un de ses meilleurs rôles, c'est lorsqu'elle est sans fard qu'on peut percevoir ses qualités d'actrice ... mais celui qui porte le film sur ses épaules, celui qui surprend, le plus magistral s'avère être Bradley Cooper. Il est tellement excellent qu'on en oublierait presque (je dis bien presque !) combien il est beau. Il est magistral dans ce rôle en total contre-emploi de ce qu'il a pu nous proposer jusqu'à présent (abordé précédemment dans Happiness Therapy).

    Son intelligence transparaît dans chaque plan, il joue avec pudeur, sobriété, humilité, générosité, jusqu'à la fin où il est absolument phénoménal à vous tordre le ventre ... 

    C'est lui et lui seul la tête d'affiche.

    Pour résumer, c'est une oeuvre qui réunit tous les ingrédients pour être majeure : une excellente réalisation, un scénario et des dialogues finement écrits, une bande musicale sublime (restez jusqu'au générique, il me semble bien que c'est une chanson de Bon Iver qui clôture le film et il faut bien cinq minutes avant d'avoir la force de se relever de son fauteuil ...), une interprétation phénoménale (sans oublier tous les seconds rôles ... dont les plus jeunes qui délivrent également un jeu impeccable).

    A voir absolument.

    Immanquable et inoubliable.


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