• Synopsis : Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple.

    De Denis Villeneuve avec Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon 

    Sortie le 27 août 2014

     

    Pour appréhender et décortiquer ce film, qualifié par son réalisateur de ludique et énigmatique, il m'a fallu quelques heures voire une journée de recul et de réflexion.

    Sur l'instant, j'avoue avoir été dépitée même déroutée par cette oeuvre totalement atypique, très complexe, à l'atmosphère lourde et anxiogène, qui n'est ni un drame ni un thriller ni rien de vraiment connu à ce jour bien que le thème ait déjà été traité moult fois et de bien meilleure façon, plus nette, plus claire, moins chaotique, moins floue ... 

    J'en étais restée, du duo Denis Villeneuve / Jack Gyllenhall, à l'excellent Prisoners et j'en attendais un autre du même style, s'inscrivant naturellement dans sa lignée.

    Il n'en est rien.

    Celui-ci est long, lent, arythmé, aux dialogues minimalistes, il sollicite en permanence le spectateur qui tente de percevoir les indices, les détails afin de comprendre quelque chose à l'intrigue à double sens, aux symboles qui sont parsemés ça et là ... une sorte de jeu de piste particulièrement compliqué qui réveille les phobies enfouies, les désirs inavoués ... 

    A l'image finale, j'en suis restée ébahie avec un "ça alors ... et donc ? ... j'ai rien compris !" ... bourrée d'interrogations, pétrie de déception ... j'en suis sortie en me disant que c'était un film vraiment nul avec une fin totalement bâclée et inutile ... 

    Mais le truc en fait c'est qu'il vous reste en tête ... longtemps ... il vous martèle l'esprit qui cherche à mettre bout à bout tout ce qu'il a vu à l'écran pour tenter de trouver une explication ... il vous hante ... (est-ce que j'ai bien compris ce qu'il fallait comprendre ? comment puis-je savoir si ce que j'ai compris est ce qu'il fallait comprendre ... ? etc.)

    Après avoir donc maudit Denis Villeneuve (ou l'auteur - José Saramago - du livre "L'autre comme moi" dont le film est l'adaptation) pour m'avoir offert une heure trente de masturbation intellectuelle, je suis à deux doigt de crier au génie.

    Quels que soient les sentiments et les émotions qui vous animent après cette oeuvre troublante et déconcertante, elle ne peut laisser indifférent ... (on adhère totalement ou on déteste prodigieusement mais elle ne suscite assurément pas la tiédeur).

    Sans compter qu'elle est sublimée par la prestation incomparable et intelligente d'un Jack Gyllenhaal qui se dédouble, se démultiplie, donnant du relief et de l'épaisseur à son jeu raffiné ... il est un, il est deux ... mais qui est-il vraiment ? 

    Il y a une analyse pertinente à en tirer et surtout une réflexion qui peut aller loin, très loin.

    Le film mérite incontestablement une deuxième lecture (j'avais ressenti le même malaise après Sixième Sens que j'ai revu ensuite différemment) avec un autre oeil et une autre oreille ... une autre perception ... pour trouver le bout du fil, dénouer le tout, et soudain tirer dessus et c'est alors que tout devient limpide ... trouver la clé ...

    Le moins que l'on puisse dire c'est que l'audace de Denis Villeneuve est payante : son film ne s'oublie pas aussitôt vu ... 

    Il se mûrit, il se médite, il s'approfondit ... 

    Je pense toutefois qu'il faut être en de bonnes dispositions pour le visualiser (et l'interpréter) dans de bonnes conditions ... 


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  • Synopsis : En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir…
    Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, d’autres se risquent à se rapprocher de l’œil du cyclone pour tenter d’immortaliser en photos cet événement exceptionnel.

    De Steven Quale avec Richard Armitage et Sarah Wayne Callies

    Sortie le 13 août 2014

    On en était restés, dans le genre, à l'excellent Twister ... Dans la logique lignée, s'inscrit désormais Black Storm qui, à l'instar de son prédécesseur, ne brille pas par la pertinence et la densité de ses scénario / dialogues, on s'en doutait un peu ... 

    Car effectivement voilà donc un énième film sur les tornades et leurs chasseurs, avec tout ce qu'on peut en attendre ... 

    Toutefois, il faut bien admettre que celui se démarque assurément par l'excellence de sa réalisation, portée par des effets spéciaux tout bonnement hallucinants, époustouflants, par des images à couper le souffle qui vous transbahutent dans tous les sens, par une bande son qui fait trembler les fauteuils auxquels on se tient fermement, ceinture de sécurité bouclée !

    On se dit même par instants qu'on est devant un film en 3D tellement on est plongés dedans, mais non, même pas, il n'en a pas eu besoin pour transporter le spectateur en plein coeur de la tempête ... 

    C'est simplement par l'astuce de la caméra subjective qu'on y est totalement immergés, c'était le parti pris de Steven Quayle qui voulait ainsi donner une vision inédite et impressionnante au genre.

    Le cinéaste a eu l'intelligence de trouver des subterfuges habiles et surtout, et avant tout, de faire appel au spécialiste Randall Star qui explique son travail : "Il n'est pas facile de se représenter une tornade en trois dimensions sur un simple story-board, et du coup, la prévisualisation informatique a joué un rôle essentiel pour modéliser très précisément les cyclones, et pour nous représenter ce que verraient les chasseurs de tempête en tâchant de la photographier. On a dû s'y prendre à plusieurs reprises pour les différentes scènes du film car les personnages affrontent des tornades de diverses catégories – les 'tubas', les trombes marines et les tornades de feu, ainsi qu'une tornade gigantesque de 3 km de large. Dès lors qu'on a pu visualiser chaque cyclone sur l'écran de l'ordinateur, on a sollicité les sociétés d'effets visuels hollywoodiennes les plus réputées pour les rendus réalistes des tornades dans leurs moindres aspects, qu'il s'agisse des orages supercellulaires, du 'tourbillon' ou encore des débris voltigeant dans tous les sens."

    Une oeuvre à la hauteur de son ambition, d'une ampleur visuelle rare et intense, qui mérite d'être vue sur grand écran tellement l'image est audacieuse et prodigieuse. 

    Et puis on a le plaisir d'y voir deux acteurs inhabituels dans ce genre de rôles, Richard Armitage (qui a des faux airs de Nathan Fillion) et Sarah Wayne Callies (la Sarah de Michael Scofield - Prison Break), peu connus encore cinématographiquement parlant mais qui pourraient bien voir leur carrière décoller grâce à ce blockbuster réussi. Mention spéciale au jeune Nathan Kress que j'ai trouvé très bien ... d'ailleurs tous les acteurs délivrent des interprétations plus qu'honorables à part un ou deux seconds rôles vite sacrifiés ...

    Allez, n'hésitez pas et foncez ... on oublie vite la faiblesse évidente de l'écriture qui multiplie les poncifs, tant on est subjugués par les effets visuels sidérants, saisissants, scotchants ...


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  • Synopsis : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.

    De Matt Reeves avec Andy Serkis, Jason Clarke, Keri Russell

    Sortie le 30 juillet 2014

     

    Trois semaines que le fim est sorti et que je n'avais pas encore pris le temps d'aller le voir alors que je l'attendais impatiemment, ayant adoré le précédent.

    Loin d'être déçue, je l'ai trouvé pourtant un chouïa moins bon ... 

    Pourquoi ? 

    Parce que Matt Reeves aux commandes me semble parfois un peu moins rigoureux et précis que son prédécesseur. Pourtant, sa réalisation est assez époustouflante, basée sur un scénario solide et intelligent, nous proposant de grandes scènes (surtout dans la dernière demi-heure) voire de longues séquences prenantes, saisissantes, alternant judicieusement des batailles épiques et des combats sans merci avec des moments plus intimes, émotionnellement intenses ... on peut ainsi assister à des affrontements pas seulement belliqueux mais aussi psychologiques, se focalisant sur les regards, les intentions, les déterminations de chacun.

    Le cinéaste multiplie les effets spéciaux plus magnifiques les uns que les autres, s'attachant essentiellement à octroyer du réalisme à son oeuvre, s'appuyant énormément sur l'empathie que l'on ressent vis-à-vis de César, à tel point que nous sommes plus touchés par lui que par les "humains".

    Le fait est, qui plus est, que Andy Serkis, comme à son habitude, délivre une prestation poignante, bouleversante, donnant à son personnage une dimension et une profondeur qui surpassent largement celles de ses partenaires.

    Il faut avouer que les deux héros, campés respectivement par Jason Clarke et Keri Russell, bien que tous deux excellents, n'ont pas la carure qu'il faut pour faire face, en demi-teinte ...

    Jason Clarke n'a pas à mon sens le charisme et le charme fou de James Franco (dont je suis fan ceci explique peut-être cela) et, malgré une interprétation juste et impeccable, s'avère un ton en-dessous ... A contrario, Keri Russell met beaucoup de sensibilité et de douceur dans son jeu subtil, elle est un peu en retrait mais illumine la pellicule à chaque apparition. J'ai toujours adoré cette actrice et je la trouve trop discrète sur les écrans, j'aimerais vraiment que les réalisateurs (peut-être que le succès de ce blockbuster l'aidera) s'y intéressent davantage.

    Quoi qu'il en soit, j'avoue avoir beaucoup aimé cette oeuvre assez prodigieuse, qui s'axe sur une réflexion pertinente et habile sur la nature humaine, la tolérance, la confiance ... la tension et l'émotion sont permanentes, vives et troublantes.

    Je regrette juste que la 3D n'amène pas grand chose, on peut aisément s'en passer, j'espèrais qu'elle procure à l'image une perspective et une esthétique supplémentaires mais non ... l'image est suffisamment soignée pour ne pas en avoir besoin.

    Un très bon divertissement superbement réalisé et terriblement efficace (parfois un peu trop violent à mon goût toutefois), qui vous laisse avec l'envie furieuse de voir déjà la suite.


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  • Synopsis : A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.

    De Luc Besson avec Scarlett Johansson et Morgan Freeman

    Sortie le 6 août 2014

    Avertissement

     

    Fan de Luc Besson et de Scarlett Johansson : il n’en fallait pas moins pour que je me précipite en salle alors même que je ne connaissais que vaguement le pitch et que je n’avais pas vu la bande-annonce … c’est donc "quasi-vierge" que je m'installe dans le fauteuil ... 

    Hélas, tandis que je m’extasie sur la qualité des effets spéciaux et de la réalisation – je n’en attendais pas moins de Luc Besson – je suis totalement désappointée, voire agacée, face à la faiblesse de l’écriture … déjà l’idée de base et l’intrigue me font irrémédiablement penser à celles de l’excellent Limitless (avec le non moins excellent Bradley Cooper …) … alors que Besson opte pour un traitement et un déroulement autres, il s’avère qu’il s’enlise un peu dans une montagne d’incohérences, de redites et de déjà-vus … non seulement il pompe royalement dans le scénario de Limitless donc mais également dans quelques-unes de ses propres productions dont il copie-colle des séquences entières … lorsque l’on sait que le film ne dure qu’une heure trente, ça fait peu de choses inédites à se mettre sous l’œil.

    Toutefois, le fait qu’il ne dure qu’une heure trente tourne à son avantage, gagnant ainsi en dynamisme et évitant de s’engluer petit à petit ...

    Car je ne veux pas être non plus totalement négative, il y a du bon, du très bon même dans Lucy. En fait il y a tout à la fois le pire et le meilleur de ce sait faire Luc Besson. Le résultat est déséquilibré mais également assez surprenant.

    A commencer par l’héroïne, littéralement fascinante. Besson sait choisir ses actrices et leur offrir de jolis rôles, on ne peut pas lui renier ça ! Ici Scarlett Johansson se révèle tout bonnement exceptionnelle … on a du mal en revanche à lui donner l’âge d’une étudiante mais elle est magnifique … même si je lui reproche d’être un peu trop exsangue et sèche (le rôle l’exige), il faut reconnaître qu’elle accomplit un énorme travail dans l’implication et la détermination qu’elle y met.

    Et finalement le film vaut surtout pour la qualité de son interprétation rigoureuse, volontaire et énergique.

    Mais que dire sur la surenchère de violence (utiliser son cerveau à 20 ou 30 % implique-t-il de tuer tout le monde sur son passage ?), que dire sur quelques scènes frôlant le ridicule, sur les incrustations inutiles (on dirait qu’il a voulu étoffer son film en y mettant du tout et n’importe quoi comme ça, en vrac, pour remplir), que dire sur les voix off prodigieusement agaçantes (à part les phrases introduisant et concluant le film sans lesquelles il n’aurait aucun sens, si tant est qu’on puisse lui en trouver un !)  …

    Heureusement que le dernier quart d’heure, s’orientant vers des considérations (méta)physiques pas inintéressantes, permettant moult fantaisies visuelles, s’axant sur un voyage intertemporel sidérant et sidéral, et se terminant sur une morale qui pourrait éventuellement se méditer, permet de quitter la salle relativement satisfait, surtout après avoir écouté jusqu’au bout la chanson qui illustre le générique de fin, une vraie bombe musicale…

    Le divertissement se laisse regarder avec plaisir mais il ne faut pas oublier que c’est du Besson, que ça pétarade à qui mieux mieux, que l’écriture est bâclée … j’aime pourtant son univers (car c’est un des seuls cinéastes qui peut prétendre avoir un univers) mais là où le bât blesse c’est sur la faiblesse de son scénario et sur son ton parfois un peu pompeux qui aurait mérité une dose d'humour et de légèreté pour donner un souffle d'air de temps à autre ... et c’est dommage tellement cet homme a du génie dans sa caméra et une perception réalistique rare et aiguë.

    Bref à voir pour Scarlett surtout … et pour les aspects purement techniques : l’image, le montage, le son, la musique ...

    Je suis sortie de la salle un peu déçue et surtout glacée jusqu'aux os, la climatisation était trop forte et je pense que cela m'a un peu gâché la séance, et qui explique peut-être que mon appréhension et ma compréhension de cette oeuvre en ont été altérées ... à revoir dans de meilleures conditions ... 


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  • Synopsis : Lycée Le Corbusier, un lycée quelconque ou presque... Greg passe son bac cette année et c'est loin d'être gagné. Pour continuer à vivre son grand amour avec Maeva, il envisage un casse improbable, un casse qui doit être invisible et pour cela il monte une équipe, leur mission : voler les sujets du bac.

    De Antoine Blossier avec Thomas Soliverès, Marc Lavoine, Valérie Karsenti

    Sortie le 9 juillet 2014 

    Voilà déjà plusieurs jours que je suis allée voir cette comédie mais depuis je n'ai trouvé ni l'envie ni le moment d'écrire mon blog.

    Il faut dire que le film n'est pas non plus transcendant au point de me précipiter pour le défendre, car il n'y a malheureusement pas grand chose à défendre.

    Car, las, le scénario et les dialogues volent vraiment au ras des pâquerettes, souvent graveleux et vulgaires, ciblant essentiellement la jeunesse d'aujourd'hui qui parle vite et mal.

    Déjà l'intrigue fait odieusement penser à celles de précédentes comédies du genre (Les sous-doués ou encore P.R.O.F.S pour n'en citer que quelques-uns, pas terribles non plus, mais qui sont pourtant devenus cultes).

    Ensuite, les dialogues frisent souvent la correctionnelle.

    Toutefois, toutefois ... il n'y a pas non plus tout à jeter.

    Bizarrement, a contrario donc de l'écriture lourde et pénible, la réalisation mérite qu'on s'y attarde ... quelques plans originaux et une caméra qui devient intéressante lorsqu'elle se balade sur les toits ou s'approche de ses personnages.

    Enfin, l'interprétation y est pour beaucoup dans le sauvetage de cette petite comédie fade et banale. La bande de jeunes, emmenée royalement par un Thomas Solivérès toujours excellent (il joue parfaitement le benêt naïf et maladroit), même s'il se cantonne un peu dans toujours le même type de rôle (il serait bon qu'il en sorte, tout du moins au cinéma, puisqu'il s'illustre prodigieusement sur les planches), se révèle par des talents en devenir, que ce soit Sami Seghir, Louise Grinberg, Mathilde Warnier ou encore Melha Bedia, la meilleure à mon sens, drôlissime.

    Par ailleurs, on peut y voir Laouni Mouhid, plus connu sous le surnom de La Fouine, qui est assez irrésistible ... et également Waly Dia (issu de On ne demande qu'à en rire) qui joue un petit rôle ... 

    Mais je terminerai par les deux protagonistes "adultes" principaux ... Marc Lavoine toujours aussi charmant et Valérie Karsenti qui nous délivre une prestation royale ... Ce serait bien que les réalisateurs se penchent un peu plus sérieusement sur son cas ... Cette comédienne a vraiment quelque chose de rare, dispose d'une rapidité de jeu incroyable, d'une finesse et d'une sensibilité magiques. Et puis surtout elle m'a fait rire ... c'est la seule en fait qui m'a fait rire ... 

    Pour résumer en quelques mots, une écriture bâclée, elliptique, qui manque cruellement de rigueur et d'intelligence mais une réalisation surprenante et, surtout et essentiellement, de très bons acteurs.

    A voir pour s'amuser, pour se vider l'esprit, éventuellement sourire à quelques bonnes vannes (par contre, je pense qu'au-dessus de 25 ans, on ne peut pas être réceptif aux blagues vaseuses et autres scènes qui frôlent le ridicule destinées à amuser uniquement les ados ...)  et être touchés par les histoires d'amour (petites ou grandes) qui viennent se greffer autour de l'intrigue principale ... 



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  • Synopsis : Paris. 28 premiers jours du printemps. 11 femmes.
    Mères de famille, femmes d'affaires, copines, maîtresses ou épouses...
    Toutes représentent une facette de la femme d'aujourd'hui : complexes, joyeuses, complexées, explosives, insolentes, surprenantes... Bref, un être paradoxal, totalement déboussolé, définitivement vivant, FEMMES tout simplement !

    De Audrey Dana avec Audrey Dana, Vanessa Paradis, Géraldine Nakache, Julie Ferrier, Sylvie Testud, Alice Taglioni, Alice Belaïdi, Isabelle Adjani, Audrey Fleurot, Marina Hands, Laetitia Casta

    Sortie le 4 juin 2014

     

    Enfin ... !! enfin je suis allée voir ce film que je ne voulais pas manquer (je n'en ai pas eu l'occasion jusqu'alors, ça fait un mois mine de rien que je ne suis pas allée au cinéma ...) et qui a déjà atteint le million d'entrées ... le succès est mérité ... amplement mérité ... 

    Déjà, avec Audrey Dana aux manettes, c'est pour moi un gage de qualité et de réussite. Cette fille a de l'or en elle. Je l'aime dans chacun de ses rôles, je l'aime donc désormais aussi en tant que scénariste et réalisatrice.

    Même si on peut lui reprocher quelques erreurs, pardonnables, de débutante (manque de fluidité, de liens et de liaisons entre les scènes, une construction et un montage parfois chaotiques), il faut lui reconnaître un immense talent dans son travail tant en amont (recherches, interviewes) qu'en aval (résultat final, intelligence et pertinence dans sa façon d'en parler et de le promouvoir).

    Si cette comédie peut s'inscrire dans la lignée directe des Gazelles (où l'on trouve déjà Audrey Fleurot), elle a plus d'ambition, de portée, est plus aboutie, plus délurée, plus affranchie.

    Le ton y est résolument libre, libéré, libertin, totalement désinhibé, souvent cru (à ne pas mettre entre tous les yeux et oreilles), moderne, franc et direct, vif et enjoué, dynamique et audacieux.

    Ce qui prédomine, c'est l'enthousiasme et l'énergie débordante d'Audrey Dana, exubérants et communicatifs ... l'on sent en elle une implication de tous les instants et un réel investissement de soi  ... même si parfois on a l'impression de regarder une sorte de patchwork maladroit fait de scènes mises bout à bout sans cohérence (ce qui se ressent notamment au début), si on a l'impression que la cinéaste a voulu mettre dans sa première oeuvre, de manière un peu foutraque et dans l'urgence, tout et n'importe quoi sans rien oublier, comme si c'était aussi sa dernière, il faut lui reconnaître qu'elle l'a fait avec tout son coeur et sa sincérité. Elle ne tombe jamais dans l'excès, évitant adroitement de caricaturiser son propos et son image, s'arrêtant chaque fois à la limite ultime, sachant ainsi subtilement doser ses effets de plume et de jeu.

    Elle a par ailleurs choisi judicieusement sa bande d'actrices, les rencontrant une à une pour les convaincre d'accepter ce projet hors norme et original.

    Il faut avouer qu'elle s'est offert un casting féminin cinq étoiles.

    Aucune actrice ne tire la couverture à elle, ne surpasse l'autre, ne tente de tirer la gloire et la lumière sur elle. Audrey Dana a eu l'intelligence d'équilibrer son film en accordant à chacune de grandes scènes, dont certaines pourraient bien devenir mémorables voire cultes. Elle s'est d'ailleurs attribué, avec simplicité et humilité, le plus "mauvais" rôle, s'avérant absolument époustouflante.

    Elle a aussi l'intelligence d'exiger de chacune quelque chose d'elle qu'on n'avait encore jamais vu. 

    Ainsi Marina Hands m'a fait hurler de rire, à dix mille lieues de ce qu'elle a pu jusqu'à présent nous proposer. Vanessa Paradis est méconnaissable en femme d'affaires impitoyable qui se décoince peu à peu. Laetitia Casta, que je n'ai jamais considérée comme une vraie actrice, dévoile une personnalité étonnante. Julie Ferrier prouve encore une fois qu'elle a une grande souplesse de jeu. Sylvie Testud, très masculin-féminin, est bouleversante. Alice Taglioni est renversante. Alice Belaïdi, avec ses faux-airs de Bérénice Béjo, est tout à fait charmante. Isabelle Adjani, une fois que l'on oublie sa bouche horriblement botoxée, se révèle tout à fait surprenante et beaucoup moins agaçante que d'habitude. Audrey Fleurot, un peu plus en retrait, est toujours aussi magnifique. Géraldine Nakache, ma petite Géraldine que j'adore depuis ses tout débuts, est celle que l'on voit le plus à l'écran, elle est un peu le fil rouge qui relie tout ce petit monde, et elle montre encore une fois toute l'étendue de son talent. C'est celle qui a le plus d'épaisseur et de profondeur, et qui gagne le plus en maturité et en assurance.

    Bref, elles sont toutes formidables, sensationnelles ... 

    On n'oubliera pas les seconds rôles masculins, loin d'être des faire-valoir, sans qui les femmes ne seraient pas des femmes, ces femmes-là. A commencer par Pascal Elbé dont le pouvoir de la voix est ensorcelant, d'ailleurs on l'entend avant de le voir. Mais quand son visage apparaît à l'écran, on ne peut que fondre. Alex Lutz est à mourir de rire et Marc Lavoine joue de son charme.

    Cette comédie complexe est un film de femmes, sur les femmes, pour les femmes (sans cependant être jamais féministe) et la philosophie que l'on pourrait en tirer est que, en chacune des héroïnes, on peut y puiser une part de nous ... on peut aussi y percevoir 1/11ème de la Femme avec un grand F ... celle qui serait parfaite ... ou idéale ... 

    Mais ce qu'il en ressort principalement est la drôlerie pemanente (dans les situations souvent cocasses et absurdes, ou les dialogues piquants et acérés), des scènes vous tirant des fous rires irrépressibles (une en particulier m'a fait pleurer), d'autres qui vous émeuvent ... le tout agrémenté de la sublime musique de Imany (n'oubliez pas d'écouter le générique final, splendide).

    Et les vingt dernières minutes sont juste MAGNIFIQUES et MAGIQUES ... 

    On sort de la salle avec le sourire et le rire encore en nous ... et avec cette envie de les garder longtemps enfouis dans notre âme tant ces femmes ont illuminé notre vie pendant deux heures ... avec cette envie de les retrouver comme si elles étaient entrées soudain dans notre famille de coeur.

    Je n'ai qu'un mot à dire : MERCI ... 

    MERCI AUDREY DANA ... 


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  • Synopsis : Enfin la retraite ! C’est ce que se dit Richard Jones en se rendant à son bureau pour sa dernière journée de travail. Or, il découvre qu’un trader français malveillant a mis sa société en faillite, anéantissant au passage son plan de retraite ainsi que celui de ses employés. En dernier recours, il fait appel à son ex-femme pour partir à la recherche de l’homme d’affaire véreux. Les deux ex-amants se lancent alors dans une course poursuite rocambolesque à travers la France.

    De Joel Hopkins avec Pierce Brosnan, Emma Thompson et Louise Bourgoin 

    Sortie le 2 juillet 2014

    Il faut avouer, seule la présence de mon cher Pierce Brosnan m'a attirée en salle car je ne savais absolument rien de ce film ... mystère total donc ... 

    Las, il est de bien piètre qualité ... est-ce dû à la version française, pas très réussie, ou bien à un réel manque d'inspiration et d'implication du réalisateur ? 

    Difficile à dire. Je dirais un mixte des deux.

    Le fait est que l'intrigue est d'un classicisme facile et fastidieux, la mise en scène plate et sans inventivité, le scénario basico-basique vu mille fois ... 

    Toutefois, peu à peu, on se surprend à apprécier la comédie, qui tourne parfois au burlesque voire limite ridicule, mais qui a le mérite de vouloir distraire le spectateur sans prétention ni emphase.

    Surtout et avant tout grâce au jeu nuancé du duo d'acteurs irrésistibles dont la complicité fait des étincelles.

    Emma Thompson est toujours très bien, ce rôle lui va à merveille. Elle y est tout à la fois perspicace, pétillante et drôle.

    Mais le mieux est sans nul doute mon Pierce qui campe un personnage séduisant, une sorte d'hybride entre un James Bond retraité et un Thomas Crown sur le retour, ce qu'il confirme lui-même : "Pour construire Richard, Joel s'est inspiré de quelques-uns de mes rôles les plus célèbres en les tournant en dérision, et j'en suis ravi ! (...) On se retrouve souvent cantonné dans un certain type d'emploi, et il est vrai que mon interprétation dans la saga "James Bond" et dans Thomas Crown y ont largement contribué." ... un "sexygénaire" comme j'aime à le qualifier, bourré de charme et d'humour, aux tempes grisonnantes, dont l'oeil frise et le sourire fait fondre ... 

    Bref il m'a fait craquer ... 

    Une mention spéciale à Louise Bourgoin, toujours délicieuse, j'adore cette actrice pétulante, spontanée et touchante.

    On passera outre la prestation complètement ratée de Laurent Lafitte pas très convaincant et fort mal auto-doublé ... !! 

    Pour résumer en quelques mots, un film pas terrible, à l'écriture un peu bâclée et à la réalisation conventionnelle et sans surprise, mais qui bénéficie d'un sacré bon capital sympathie grâce à ses acteurs et à quelques jolies scènes aux décors splendides à Paris ou à Cannes ... 

    Ca se laisse voir mais ça ne mérite qu'un dimanche soir à la télévision.


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